Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

dimanche 29 décembre 2013

La dernière fugitive, T.Chevalier, Quai Voltaire

Milieu du XIXe siècle, Honor Bright quitte l'Angleterre avec sa soeur Grace car cette dernière va épouser un Ami parti en Amérique. Malheureusement, celle-ci meurt et Honor se retrouve seule dans un pays nouveau, pas vraiment accueillant. Quoique, nombre de gens l'aideront à s'intégrer et à se plaire. Lent et extrêmement descriptif (un régal si on aime les quilts), ce roman avec lequel j'ai eu une sensation de distorsion du temps m'a fait passé un agréable moment.

Après la fin, B.Abel, Fleuve Noir

Tout comme Derrière la haine, Barbara Abel récidive avec un thriller psychologique de la même veine qui reprend les personnages de Tiphaine, de Sylvain et de leur fils adoptif Milo. De nouveaux voisins, Nora fraîchement séparée, sa fille et son fils, s’installent à côté des Geniot, dans leur ancienne maison mitoyenne. Tiphaine se montrera aussi diabolique avec eux que dans le roman précédent. Si on ne s’attendait pas à une suite, Après la fin demande un troisième tome parce qu’il reste « un cadavre dans le placard ». Rythme haletant et machiavélisme typiquement féminin. A lire après Dernière la haine ! 

Le dévouement du suspect X, K.Higashino, Babel

Yasuko Hanaoka, divorcée, vit avec sa fille Misato dans l’appartement voisin de Ishigami, professeur de mathématiques dans un lycée privé. Yasuko travaille chez un  traiteur fréquenté par son voisin Ishigami. L’ex-mari de Yasuko l’a retrouvée et commence à la harceler, elle et sa fille. Ishigami va aider sa voisine à s’en débarrasser ! Tout comme dans Un café maison, l’auteur compose un roman policier traditionnel avec sa touche nippone qui fonctionne avec une logique implacable. Un bon moment à passer !

dimanche 22 décembre 2013

L'éveil de mademoiselle Prim, N.Sanmartin Fenollera, Grasset

Frais, intelligent, heureux, ce roman aux manières désuètes est un pur bonheur. Mademoiselle Prim travaillera pendant quelques mois dans un curieux village, habité de tout aussi curieux personnages aux noms tellement romanesques. Grâce à lui, à eux, elle s'éveillera. Nous aussi !

jeudi 19 décembre 2013

Béton armé, P.Rahmy, La Table Ronde

Philippe Rahmy a, pendant deux mois, été l'un des invités d'une résidence d'auteurs à Shangai. Dans ce récit, il raconte la ville, la Chine, les Chinois tels qu'il les perçoit. A cette différence près d'autres personnes qu'il est atteint de la maladie des os de verre. Entre amour et détestation, entre poésie et littérature, ce livre nous offre un portrait singulier et personnel.

Puzzle, F.Thilliez, Fleuve Noir


Ilan et Chloé se lancent à corps perdus dans le jeu « Paranoïa », espèce de course au trésor pour 8 initiés. Règle n°1 : « Quoi qu’il arrive, rien de ce vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu. » Règle n°2 : « L’un d’entre vous va mourir. » Mais est-ce un jeu ? Dans ce récit puzzle dans lequel les pièces s’encastrent progressivement les unes aux autres et où, tout comme le personnage principal d’ailleurs, le lecteur ne peut situer la frontière entre la réalité et la fiction, ni distinguer la vérité du mensonge, le vrai du faux. Ce thriller labyrinthique nous plonge dans la psychose et la névrose : un véritable délire à lire digne de Thilliez. Passionnant !
Mais avez-vous lu Shutter Island de Dennis Lehane ? (La question n’est pas innocente !)

Persona, Les visages de Victoria Bergman T1, E.A.Sund, Actes Sud

Commentaire de Léo, après le mien...
Sofia Zetterlund est psychothérapeute spécialisée dans les cas de patients atteints de personnalités multiples. Jeanette Kihlberb est l’inspecteur chargée des enquêtes concernant la découverte de corps d’ados mutilés, drogués, momifiés. Persona, le premier tome de la trilogie Les visages de Victoria Bergman, nous plonge dans les tréfonds du psychisme humain au moyen d’un chassé-croisé spatio-temporel où il est question de dédoublement de la personnalité, de pédopornographie, de trauma de l’enfance, d’enfants soldats victimes et bourreaux, de problèmes de couples… C’est un récit rageur, dur, violent parfois et haletant, au suspens progressif… qui rend le lecteur impatient de lire le deuxième tome (février 2014 ?) On l’attend !!! parce qu’on veut savoir !

samedi 14 décembre 2013

Le quatrième mur, S.Chalandon, Grasset

Léo l'avait déjà lu et aimé. Maintenant que c'est fait pour moi : moi aussi !
Georges, ancien militant d'extrême gauche dans sa jeunesse, est envoyé par Sam, son grand ami, au Liban pour y monter Antigone. Chaque personnage sera joué par un individu d'origine, d'ethnie et/ou de religion différentes. Quelques heures de paix en temps de guerre ! Un projet fou, utopiste... que la guerre va venir foudroyer !
Un texte dense, une écriture rapide, un sacré roman ! Le Prix Goncourt des Lycéens largement mérité !

vendredi 29 novembre 2013

Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ?, Zidrou et Roger, Dargaud

Même si je ne trouve pas nécessairement le dessin approprié au propos, cette BD sur le handicap chez l'adulte est belle, touchante et plus tendre que ne l'est le sujet.

La Lettre à Helga, B.Birgisson, Zulma

Un roman beau sous tous ses aspects : la couverture, le papier, la police de caractères et bien évidemment le texte !!! Une lettre d'amour écrite par un très vieil homme à la femme qu'il a toujours aimée. Un texte poétique, un hymne à la nature, une grande sagesse. Une perle !

vendredi 22 novembre 2013

Mauvais genre, C.Cruchaudet, Delcourt

C'est la Première Guerre Mondiale. Paul part au combat puis se coupe un doigt pour échapper au conflit. On veut l'y renvoyer. Alors, il déserte. Et, pour ne pas être condamné à mort et vivre malgré tout, aidé de son épouse, il se travestit. Un récit cru, érotique, humain, d'une grande beauté.

jeudi 21 novembre 2013

Esprit d'hiver, L.Kasischke, Bourgois

Jour de Noël. Holly, la mère, s'est réveillée tard et manifestement, Tatiana lui en veut pour cela. La journée passe. Eric, le mari, ne rentre pas car il a dû aller aux urgences avec ses parents. Holly et Tatty continuent à se disputer... Les 20 dernières pages expliquent tout de l'histoire. Seules ces 20 dernières pages m'ont plu.

Monastère, E.Halfon, La Table Ronde

Pas de visuel car ce livre ne sort qu'en février 2014... L'auteur part en Israël pour le mariage de sa soeur. Il nous raconte ses impressions sur le pays, ses rapports à la religion, à la famille, à la Shoah. Un texte court, efficace qui nous retourne beaucoup de questions.

mercredi 20 novembre 2013

Bâtir la civilisation du temps libéré, A.Gorz, Les Liens qui Libèrent

Je n'avais jamais lu André Gorz. Il était temps. Alors, quoi de mieux pour débuter que 3 articles précédemment parus dans Le Monde Diplomatique. 3 textes assez faciles, extrêmement justes qui me donnent simplement envie de continuer.

Repenser l'entreprise, P.de Woot, L'Académie en poche

Quelle bonne idée de Repenser l'entreprise ! Surtout, dans la première partie du livre quand on voit quels penseurs l'auteur cite. On se dit qu'on est sur la bonne voie ! Puis, on découvre qu'il prend Danone ou Bill Gates en exemple et là on grince des dents.... Mais, eux sont riches et pas moi.

Le quatrième mur, S.Chalandon, Grasset


Paris 1973, militantisme de gauche. Beyrouth, 1982, en plein conflit libanais. «À l'absurdité de la guerre, nous allions jouer Antigone d'Anouilh écrasés par les ruines, avec une ouvreuse qui prendrait soin de nous, qui accueillerait les spectateurs à la porte, les conduirait à leur place entre les pierres meurtries, les douilles et le verre brisé. » (p. 183). C'était le voeu le plus cher du metteur en scène Samuel Akounis, grec et juif, ancien opposant au régime des colonels. Le casting était terminé : les acteurs seront Druze, Sunnite, Chiite, Chaldéen, catholique arménien, Maronite, phalangiste ; toutes les factions opposées jouant ensemble la tragédie. Un rêve fou que Samuel, hospitalisé, n'allait pas pouvoir réaliser et ce sera alors à Georges, l'ami metteur en scène, militant gauchiste, qui lui promet de monter la pièce. 
C'est un récit fort, émouvant, violent, rythmé, d'une écriture fluide en « je », aux personnages entiers dans lequel l'auteur vous crache au visage toutes les atrocités et les horreurs de la guerre mais la guerre n'est pas une scène de théâtre. Rappelez-vous en 1983 le massacre de Sabra et Chatila. Extrêmement prenant et impossible à lâcher : Chalandon mérite vraiment son prix Goncourt des Lycéens.

Coup de coeur !

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa, R.Puertolas, Le Dilettante


Le Fakir Ajatashatru Lavash (prononcez : J'attache ta charrue, la vache, ou Achète un chat roux ou encore J'ai un tas de shorts à trous) qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage de son village du Rajasthan à Paris pour acheter le dernier modèle de lit à 15000 clous (le moins cher pour des nuits piquantes) de chez Ikéa avec un faux billet de 100 imprimé seulement d'un seul côté. Ni hilarant, ni désopilant mais un récit drolatique, amusant, original, rocambolesque, poétique et romantique qui vous fera sourire tout en vous interpellant sur des sujets plus profonds tels que les conditions des migrants clandestins africains. Une chose est sûre : vous ne parcourrez plus les magasins du roi du prêt à meubler sans rire en vous-mêmes en suivant les flèches jaunes du sol qui vous obligent à passer immanquablement par la cafétéria/restaurant avant de redescendre enfin à la section vente/libre-service. Alors, bonne lecture amusante et distrayante. (Actuellement, les ingénieurs d'Ikea planchent sur un nouveau modèle d'armoire avec WC et kit de survie !)

mercredi 13 novembre 2013

Elève-moi !, M.Tonus, Couleur Livres

Parents et/ou enseignants, entendez ce message d'"élévation" des enfants. Myriam Tonus nous en donne la voie, des pistes et des réflexions.

Le livre du roi, A.Indridason, Métailié

Ou la quête d'un professeur universitaire spécialiste des sagas et manuscrits islandais et d'un jeune étudiant. L'Edda  ou Le livre du roi fait partie du patrimoine culturel islandais et il devait y revenir. Indridason lui fait vivre une aventure tumultueuse. N'en déplaise aux fidèles lecteurs d'Indridason dont je fais partie, qui n'ont pas retrouvé les personnages d'Erlandur Sweinsson ou de Sigurdur Oli, je pense que l'auteur s'est fait plaisir en rédigeant ce récit d'une autre facture et d'un autre genre qui touche à sa culture islandaise et bien lui en a pris. Averti par la presse littéraire, je n'ai pas été surpris et j'ai beaucoup apprécié cette intrigue à rebondissements. Si Betty m'avait mystifié, Le livre du roi m'a envoûté.

La divine géométrie, K.Engelmann, Lattès


Fin du XVIIIème, Stockholm, sous le règne de Gustave III de Suède, au temps des révolutions. « La divine géométrie » est un « éventail » - le mot est choisi à dessein - de cartomancie et de lames d'un tarot rare basé sur l'octogone et l'octave, de petits complots, de manoeuvres subtiles, de secrets d'alcôve, de manigances, d'intrigues amoureuses, de mystères, de conspirations politiques. Ce premier roman sans prétention de Engelmann est très prometteur : léger, leste, plaisant, frivole, pétillant, malicieux ; et sa magie agit très vite sur le lecteur. Un très bon moment de lecture.

Des illusions, M.Montelius, Lattès


Où journalisme d'investigation et sûreté de l'Etat ne font pas toujours bon ménage ! Stockholm 1990. Un homme fait une chute mortelle du haut d'une falaise. Il a sur lui un passeport albanais. La police conclut à un suicide ou à un accident compte tenu que l'homme n'est pas connu des autorités albanaises. Mais, l'opiniâtreté du journaliste Tobias Meijtens, quelque peu désabusé par le métier, va permettre de dévoiler la véritable identité du mystérieux Albanais qui n'est autre qu'un sujet suédois disparu depuis 25 ans et considéré comme un espion à la solde de l?URSS par la Sûreté et le contrespionnage suédois. C'est une plongée dans le contexte politique suédois des années 60 et 70 et la naissance des groupuscules gauchistes et communistes. « Des illusions » est une enquête intelligente, un travail minutieux et patient de Tobias aidé de Natalie Petrini, consistant à interroger systématiquement les anciens témoins et protagonistes de l'époque et à recouper les différentes sources. Intelligent et bien construit ce « roman de la trahison » est un « polar » très agréable à lire.

mercredi 6 novembre 2013

Les mutations de la lecture, O.Bessard-Banquy, PUB

Celles et ceux qui me fréquentent (de près ou de loin) savent quelles sont mes inquiétudes quant à l'avenir du livre, mais surtout de la lecture. Il était donc inévitable que je lise un jour cet essai.
Cet ouvrage porte sur les pratiques de lecture qui, depuis des années, baissent tant au niveau du volume que du contenu : on lit moins et de moins bonnes choses. Est-ce un drame ou une fatalité ? Pour certains, non. Pour d'autres - dont je fais partie -, oui.
Dans l'esprit pessimiste dont on (et je) me qualifie souvent, je serais curieuse de lire une étude pourtant sur le même sujet dans 10 ans...

Schproum, J.Y.Cendrey, Actes Sud

Suite à des maux de tête épouvantables, un genou qui flanche et beaucoup de balbutiements des médecins, J.Y.Cendrey s'est rendu compte qu'il est (devenu) électro-sensible. Dans ce livre, il nous offre le début de son roman avorté, ses errements face aux symptômes et à la maladie et sa colère quant à la négligence des pouvoirs publics face à ce fléau. Un livre curieux mais qui se lit facilement.

mercredi 30 octobre 2013

Silo, H.Howey, Actes Sud

J’avais besoin d’un livre comme Silo — qui inaugure une nouvelle collection de science-fiction chez Actes sud – pour me remettre dans un rythme de lecture qui fait qu’on n’a pas envie de lâcher ni l’histoire ni les personnages. 
Toute la première partie de ce récit post-apocalyptique est adroitement construite. Le travail sur l’horizontalité et la verticalité est réellement envoûtant. Par la suite, l’histoire évolue vers davantage d’actions et n’exploite pas ce qui avait été si habilement mis en place. L’intérêt du lecteur tient davantage dans la vérification de ses hypothèses de lecture que par de véritables surprises.
Si vous me sentez un peu retenu dans ce commentaire, c’est que j’éprouve un certain malaise quant au processus d’écriture de ce livre.Vous n’êtes pas sans savoir ma profonde aversion pour Amazon. Il me semble donc contradictoire qu’un auteur qui s’intéresse à travers son récit au mode de gouvernement, au mensonge, à l’aliénation des masses, ... choisisse d’auto-publier son récit sur Amazon, entreprise qui applique les méthodes qui sont précisément dénoncées dans Silo : hyper-organisation, fragmentation des tâches, hiérarchie verticale, cohésion maintenue par la pression, manipulation et dissimulation de la vérité, ...
D’autres écrivains avant lui se sont égarés moralement mais dans ce cas précis il s’agit d’un paradoxe troublant que j’ai des difficultés à résoudre : Hugh Howey décrit les conséquences d’une apocalypse à laquelle il participe par son propre acte d’écriture. 

« Les gens qui ont fait ça étaient à la tête d’un pays puissant qui commençait à vaciller. Ils ont entrevu leur propre fin, et ça les a effrayés au point de vouloir ce suicide. À mesure que le temps passait, je parle de dizaines d’années hein, ils se sont dit qu’ils n’avaient qu’un seul moyen de se protéger, de préserver ce qu’ils estimaient être leur mode de vie. Et donc, avant de rater ce qui serait peut-être leur unique occasion, ils ont mis ce plan sur pied. » Hugh Howey, Silo, Actes sud, coll. Exofictions, 2013, p. 476

mardi 29 octobre 2013

Où va l'humanité ?, J.F.Mattei et I.Nizand, Les Liens qui Libèrent

Après avoir écouté les auteurs sur France Inter, dans l'émission 3D, ce dimanche 27 octobre, j'ai eu envie de lire leur livre. Si je me suis réjouie de voir résumée la pensée de Dany-Robert Dufour, j'ai trouvé le reste du texte un peu court et trop peu clair à mon goût. A lire de toute façon, ça fait toujours du bien !

Le chien qui louche, E.Davodeau, Futuropolis

Depuis 2005, le Musée du Louvre et les éditions Futuropolis demandent à un grand nom de la BD française de faire un album avec le Musée pour fond (ou sujet) de l'histoire. 2013, c'est Etienne Davodeau (celui des Ignorants, s'il est encore nécessaire de le préciser) qui s'y colle. Et c'est une très belle réussite. L'album est drôle, intelligent et touchant à la fois.
PS : si Le chien qui louche existe, mon mari est preneur !!!

La petite mort, D.Mourier, Delcourt

La Petite Mort, enfant de Papa Mort et Maman Mort, doit apprendre le métier. En même temps, il se fait un ami, tombe amoureux, reçoit un chat,... Cynique, drôle, méchant. En quelques cases, on pouffe, rit. Ou pas. Un concentré d'humour noir, voire très noir.

Le jardin de l'aveugle, N.Aslam, Seuil

Pakistan, près de la frontière afghane, peu après l'attentat terroriste des Towers du 11 septembre. Les américains et les Occidentaux ont envoyé leurs troupes pour éliminer les talibans et les fanatiques islamiques. Rohan, fondateur d'une école et ex professeur chassé par les islamistes, vit avec sa famille dans le souvenir de son épouse au milieu du jardin qu'elle a créé. C'est tantôt un récit profond, émouvant, plein de sagesse et d'humanité et tantôt un récit qui décrit les horreurs d'une guerre inhumaine mais cruel de vérité. Des personnages bousculés par le destin, une atmosphère pleine de couleurs et de senteurs, d'amour et de haine font que l'on ne peut se détacher de ce roman émouvant. Même si l'auteur précise que c'est une oeuvre de fiction, elle semble toutefois bien proche de la réalité. Très beau récit.

La confrérie des moines volants, M.Arditi, Grasset


1ère partie : 1937, Russie, l'ermite Nikodime Kirilenko du monastère de Saint-Eustache est rejoint par 11 autres moines qui ont échappé aux massacres des religieux. Les 12 forment alors « La confrérie des moines volants » qui fait voeu de voler les oeuvres et objets d'art des églises et monastères abandonnés pour les sauver de la destruction.
2ème partie : 2000, Mathias Marceau, photographe parisien, découvre dans un secrétaire dont il a hérité de son père, un curieux carnet, celui de Nikodime. Il va tout faire pour retrouver les oeuvres cachées par Nikodime. Si la 1ère partie m'a semblé longue et trop religieuse, j'ai trouvé la seconde palpitante. Très agréable à lire !
 

Le rire du grand blessé, C.Coulon, V.Hamy


Dans un cadre spatio-temporel indéfini mais dans un état totalitaire, des jeunes adultes ruraux postulent un emploi comme « agents » au « Service National ». C'est le cas de 1075 qui, après tests et épreuves physiques, est admis. Son rôle : contenir la foule rugissante et en délire lors des grandes manifestations de lecture publique ; sa 1ère obligation : rester analphabète. Durant une de ces manifestations, l'agent d'élite 1075 voit son mollet déchiqueté par un molosse gardien. Sa vie et son destin vont changer : ce sera l'hôpital et l'ennui jusqu'au jour où... D'un autre côté, il éveille la curiosité de la fameuse doctoresse Lucie Nox, une instigatrice du plan. 1075 est pour elle une énigme. Fable, allégorie, conte moderne ? Bizarre , étrange ! J'ai aimé l'écriture mais l'histoire ne m'a pas fait vibrer tout comme son personnage ne vibre pas d'ailleurs durant ses lectures clandestines. Je reste dubitatif ! « Plus la médaille brille, plus son revers est sombre ! »

La maison des chagrins, V.Del Arbol, Actes Sud


Et le ciel cria vengeance pour étancher le chagrin de chacun. Dans ce chassé-croisé de destins, telle une vendetta corse ou la loi juive du talion, les uns et les autres se cherchent, s'épient, se trouvent et s'assassinent. Chacun des personnages étale ses états d'âme, ses ressentiments et sa soif de vengeance. « A quoi sert la douleur, si on ne peut la partager avec celui qui te l'inflige ? Je ne suis pas là pour pardonner, Eduardo. J'ai besoin de comprendre, et j'ai besoin de haïr. (Gloria) ». « Nous ne pouvons pas tolérer que chacun se fasse justice dans son coin, par ses propres moyens. Cela sèmerait le chaos et la machine tout entière n'aurait plus besoin d'être. (Martina) »  Mais, chacun n'est pas toujours ce que l'on croit et le chaos fut ! Ni polar, ni thriller, juste un roman très noir et malgré quelques longueurs, je l'ai trouvé très interpellant. Un très bon moment à passer ! 

mercredi 23 octobre 2013

La dignité de penser, R.Gori, Babel

Après avoir consacré nombre d'heures à la lecture des romans de la Rentrée littéraire, j'avais besoin de me "farcir" un essai. J'avais également besoin de me rassurer, de me convaincre, de tenter de comprendre. La dignité de penser, un beau programme que j'ai - à mon échelle (regardez la couverture) - tenté de mettre en application en lisant cet ouvrage. Mais, il me reste encore bien du chemin...

mardi 22 octobre 2013

Confiteor, J.Cabré, Actes Sud

L'auteur a mis 8 ans à écrire ce livre. J'ai mis 3 semaines à le lire mais probablement qu'il ne me quittera jamais. Difficile à raconter tant il est vaste, intelligent, déroutant, brut et brutal, je n'ai qu'un conseil : lisez-le. Mais lisez-le bien. Prenez le temps, donnez-vous et donnez-lui le temps, la concentration et l'attention qu'il mérite.

samedi 5 octobre 2013

Les ombres, V.Zabus et Hippolyte, Phébus

L'exil, la clandestinité, la violence, la mort... A lire !

Manuel de survie à l'usage des incapables, T.Gunzig, Au Diable Vauvert


Un ou deux chapitres qui me semblent inutiles avant d'être plongé dans le destin de Jean-Jean, employé sécurité pour une grande surface dont le DRH veut filer un C4 à une caissière trop lente malgré ses 20 années de service et ça va tourner à la catastrophe. 
C'est aussi les agissements de 4 frères loubards/loups : blanc, gris, brun et noir ; une fratrie sans scrupules qui réussit l'attaque d'un fourgon blindé. A travers le récit, l'auteur parle de mercantilisation, de marketing, d'exploitation des travailleurs considérés comme du matériel humain. Les loubards/loups sont des OGM humains à l'ADN de loups qui agissent en meute de prédateurs. 
Mais, il y a aussi Marianne, l'épouse de Jean-Jean, dopée dès sa naissance au mamba vert et Blanche de Castille, la responsable sécurité, une loutre qui aime jouer. L'ensemble offre un univers fantaisiste, décalé, caricatural d'une société qui est une jungle moderne et futuriste sans toutefois s'éloigner de la réalité. 
C'est original, c'est plaisant, c'est récréatif.

lundi 30 septembre 2013

Les visages de Victoria Bergman T1, Persona, E.A.Sund, Actes Sud

Nouvelle trilogie policière suédoise, Les visages de Victoria Bergman a été annoncé comme le nouveau Millénium. Persona, le premier tome, est loin d'avoir répondu à mes attentes. Les personnages ni attachants, ni marquants comme l'ont été ceux de Stieg Larsson ; le contexte social assez vide ; beaucoup de clichés creux. Toutefois, les clés sont là pour qu'on ne lâche pas le livre... Lu en 3 jours et malgré tout envie de lire la suite.

samedi 28 septembre 2013

Confiteor, J.Cabré, Actes Sud

Triste d'avoir dû tourner la 772ème et dernière page de ce roman orignal et ambitieux dans lequel Cabré nous fait partager le destin d'Adria Ardèvol, de sa famille dans laquelle « naître avait été une erreur impardonnable », de son ami Berna, des autres ; et de l'incomparable Storioni, le violon Vial, qui servira de fil conducteur au récit. L'auteur utilise tous les artifices littéraires pour embrouiller le lecteur : narration chaotique (et cahoteuse), digressions impromptues, coqs à l'âne inattendus, récit discursif, puzzle spatio-temporel où histoires, personnages, thèmes s'entremêlent sans transition dans un même paragraphe avec des dialogues intercalés et décalés qui font que l'on se perd souvent sans jamais vraiment s'égarer longtemps. L'écriture est déroutante, perturbante, déconcertante ; les personnages attachants ; le rythme soutenu ; les émotions, les sentiments pleinement ressentis ! Un vrai et surprenant bonheur de lecteur !

vendredi 27 septembre 2013

Le gang des gigoteurs, M.Zürcher et B.Delaporte, Graine 2

Depuis Un livre d'Hervé Tullet, paru chez Bayard jeunesse, d'autres auteurs se sont mis à faire de l'album pour enfants interactif et grand bien leur fasse à tous car il est vraiment très amusant de donner des directives aux enfants pour avancer dans l'ouvrage. Le gang des gigoteurs fait partie de ceux-ci.

jeudi 26 septembre 2013

Sous la terre, C.Collins, Buchet-Chastel

Après avoir assassiné son tuteur et mari, Jessie enterre son enfant juste né et prend la fuite. C'est celui-ci, sous la terre, qui raconte sa mère, son histoire et la poursuite engagée contre elle à travers le bush et les rocheuses. Je n'avais jamais lu de western australien. C'est chose faite et ça m'a bien plu.

Le cycliste de Tchernobyl, J.Sebastian, Métailié

Vassili Nesterenko croyait dur comme fer à la puissance du nucléaire. Jusqu'à l'accident de Tchernobyl. où son combat s'est alors brutalement inversé. Inspiré de la vie de cet homme, l'auteur nous raconte la ville quasi-déserte de Pripiat, les dégâts causés sur la nature et sur les hommes, les mensonges du gouvernement russe et des autorités internationales,...

mardi 17 septembre 2013

Tango tranquille, V.Hanf, Le Castor Astral

Violette, vieille dame solitaire, et Enrique, immigré bolivien, vont se croiser dans un parc et croiser leur destin. L'histoire est belle, tendre et ouverte sur l'espoir.

Billie, A.Gavalda, Le Dilettante

Le petit âne gris d'Hugues Aufray version écriture par Anna Gavalda. C'est gentil, c'est mignon, on pleure à la fin. Ça ne mange pas de pain (ça en mange, les ânes ?) et ça fait du bien quand on n'a pas envie de se prendre la tête...

Parabole du failli, L.Trouillot, Actes Sud


Cric-Crac ! et le conteur raconte ! Pedro est mort. Pedro s'est suicidé. Alors l'ami de Jacques Pedro Lavelanette, le narrateur, raconte qui était Pedro : le montreur de mots, Quichotte et le baladin des quatre chemins, le théâtreux, le poète et l'artiste maudit, le passeur de phrases, l'homme insaisissable qui partageait un deux pièces avec le narrateur et l'Estropié, ses deux compères de condition modeste. Après le grand plongeon de Pedro, le conservateur du musée, un vieil homme à la voix mielleuse, a ouvert le bal des éloges car « la mort a cette vertu de sanctifier les gens : martyr, héros, génie? C'est fou comme les cadavres inspirent le dithyrambe ! » Un récit empli de poésie : c'est beau, c'est fort, c'est profond !

Le jeu, Niveau 1 : oserez-vous entrer ?, A. de la Motte, Fleuve Noir

Tu es dans le train et tu découvres un mobile oublié, abandonné ( ?) sur la banquette d'à côté. Tu le prends et un message s'affiche : « Tu veux jouer ? », « oui ? », « non ? » et le message se répète jusqu'au moment où, intrigué, tu cliques sur « oui ! » et c'est parti pour des épreuves pas vraiment innocentes mais qui te rapportent des points et de l'argent : addiction au jeu qui enfle ton égo. Et vous, voulez-vous entrer dans le jeu ? Attention, vous êtes filmés ! Thriller original, très bien ficelé et palpitant ! (Niveau 2 à paraître le 13/11/13)

vendredi 13 septembre 2013

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, R.Puértolas, Le Dilettante

Chouette, chouette, chouette ! Et réjouissant ! Pour connaître le sujet du livre, lisez le titre jusqu'au bout. Et, pour le reste, lisez le livre. C'est drôle, frais, ça fait du bien !
(Il sera d'ailleurs au centre de notre prochaine soirée littéraire, le jeudi 17 octobre. Si ça vous dit, rejoignez-nous. Inscr. : 063/235373)

jeudi 12 septembre 2013

Le rire du grand blessé, C.Coulon, V.Hamy

L'inquiétude face à la disparition du livre et de la lecture est un sujet qui (enfin) se répand. Dans ce roman, un régime totalitaire dans lequel il n'y a plus de livres mais seulement des lectures publiques. Et des gardes féroces pour maintenir l'ordre. Jusqu'au jour où l'un de ceux-ci est mordu par un molosse...
Commentaire de la libraire : quand va-t-on cesser l'hémorragie ?

mercredi 11 septembre 2013

Volubilis, C.Bernos et J.-I.Choi, Chan-ok

Et celui-ci le coup de coeur d'Hippolyte (et de nous aussi). Volubilis reçoit au fil des ans des clés ouvrant de magnifiques jardins. Poétique, écologique, esthétique. Réussi !

Avant, quand y avait pas l'école, V.Malone et A.Bouchard, Seuil jeunesse

Notre gros coup de coeur de la Rentrée en album pour enfants. Comment c'était l'école, à la préhistoire, quand y avait pas école ? A se tordre de rire !!!!

mardi 10 septembre 2013

Canada, R.Ford, L'Olivier

Présenté comme l'un des grands événements de la Rentrée littéraire, je me devais de lire ce roman. Celles et ceux qui sont passés à la librairie ses deux dernières semaines savent à quel point j'ai galéré avec ce livre. Impossible d'avancer, aucune envie de le reprendre. Mais, finalement, je suis arrivée au bout. Et je n'ai pas grand chose de plus à en dire.

La 5e vague T1, R.Yancey, R.Laffont

Après la 4ème vague, il ne reste plus sur terre que 10% de la population mondiale. Mais qui sont les Autres et pourquoi veulent-ils éradiquer les derniers terriens infectés ou pas ? Quand la 5ème vague va-t-elle déferler ? Cette jeune collection R, éditée par Laffont, vise un public de grands ados (l'éditeur préfère « jeunes adultes ») et particulièrement un public plutôt féminin dans la « vague » des Twilight, Hunger Games, vampires, héroïc, fantasy et cie. Intéressant !