Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

mardi 16 août 2016

Hôzuki, A.Shimazaki, Actes Sud

Une critique très élogieuse m'a donné envie de lire ce texte. Je confirme ! C'est une pure merveille.
Je n'en dit pas plus mais vous laisse le découvrir...

Bondrée, A.Michaud, Rivages

Plus qu'un roman policier, ce livre est un roman d'ambiance. Un style étonnant, un univers dépeint avec détails et lenteur, un village d'été autour d'un lac, une communauté, quelques personnages bien singuliers, un lourd passé. Une jeune fille qui meurt. Accidentellement ? Jusqu'à la deuxième...
Un texte qu'il faut prendre le temps de savourer sinon on passe à côté.

vendredi 12 août 2016

Histoire du conteur électrique, Fred, Dargaud

Fabien cherche encore et toujours des textes à monter... Il a pensé à cet album, sorti il y a plus de 20 ans maintenant. Je viens de la lire. J'en sors réjouie, à la fois touchée par la poésie du texte et bluffée par le côté visionnaire du récit. La télévision, l'entreprise, la publicité, l'argent,... Tout y est, de ce que nous vivons actuellement. Un coup de coeur tardif mais bien réel !

mercredi 10 août 2016

La voix des vagues, J.Copleton, Les Escales

Histoire(s) d'amour, de haine, de filiation sur fond de bombe atomique tombée à Nagasaki.
Le contexte est intéressant mais aurait peut-être pu l'être plus encore.
Les sentiments décrits n'ont pas complètement touché ma sensibilité mais doivent-ils correspondre à ma morale...
Le tout en fait un bon roman que j'ai pris plaisir à lire.

Les insatiables, G.Lustiger, Actes Sud

Terminé en Normandie alors que nous y rencontrions une dame, veuve d'un mari agriculteur décédé du cancer, ce texte a eu un retentissement très fort en moi. 
Ici, ce sont les ouvriers, employés des usines de produits chimiques pour l'agriculture qui meurent. Dans l'indifférence bien sûr mais aussi dans le déni et surtout dans la collaboration des industriels informés de la dangerosité de leurs produits et qui, pourtant...
Un roman passionnant, foisonnant, bien construit. A lire absolument ! 

14 juillet, E.Vuillard, Actes Sud

Dans le contexte économique (perpétuellement) en crise que nous connaissons actuellement, un vent de révolution semble souffler. Des films, des textes, des documentaires et des actes pour tenter de faire changer les choses. 
Avec ce roman, Eric Vuillard souffle sur les braises du feu qui couve. Il nous raconte, avec force détails et vocabulaire pointilleux, la journée du 14 juillet vu par les petites gens qui se sont battus ou sont morts pour que cesse la misère. 
Une lecture rapide, incisive ! Un excellent moment !

La nuit avec ma femme, S.Benchetrit, Plon

Dieu qu'il m'a émue et touchée celui-ci. Samuel Benchetrit imagine une nuit avec Marie, durant laquelle il la raconte, il se raconte. Le contexte de son décès, l'enterrement, le procès, leur fils, le passé, le futur, ses autres femmes, l'assassin... Toute la difficulté à (tenter de) vivre avec une histoire si tragique ! Beau, beau, beau ! 

L'ultime humiliation, R.Galanaki, Glande

Roman de la Grèce contemporaine par une auteure grecque. C'est certain, elle sait de quoi elle parle. Par contre, moi, je n'ai pas compris grand chose à ce texte et je ne parviens même plus à le résumer. Entre les personnages que j'ai eu des difficultés à identifier et un style ô combien complexe, j'ai fait trop d'efforts pour arriver au bout. Il ne m'a cependant pas déplu mais ce fut ardu !

Lucie ou la vocation,

Une jeune femme entre dans les ordres. Elle semble être persuadée de sa voie, de son choix. Mais, ne s'est-elle pas trompée ? Son amie le pense, sa mère en est désespérée. Et elle ? La question se pose avec assez bien de justesse tout au long du récit. 

L'administrateur provisoire, A.Seurat, Le Rouergue

Autant j'avais apprécié La maladroite, premier roman de cet auteur, autant ce nouveau texte m'a quasi laissée indifférente. Pourtant, le sujet - un arrière-grand-père collabo et profiteur - aurait pu être intéressant. Mais, la manière d'avoir amené les choses n'a pas eu beaucoup d'effet sur moi. 

Danse d'atomes d'or, O.Liron, Alma

Un livre dont je ne parviens pas à me souvenir du titre, tout au long de la lecture. Un signe ? Un ennui certain, en tout cas. Un amour fulgurant, une disparition sans laisser de trace, la maladie, la mort. Rien de bien passionnant.

La trilogie écossaise, P.May, Le Rouergue

1.     L’île des chasseurs d’oiseaux, 2009
 
Chargé de l’enquête sur un assassinat perpétré à Edimbourg, Fin Macleod est envoyé sur son île natale de Lewis (Ecosse, Hybrides extérieures) pour élucider l’assassinat d’un homme exécuté selon le même procédé. Fin retrouve, après 18 ans d’absence, lieux, personnages et traditions de son enfance et de son adolescence. Peter May nous offre un roman palpitant, sombre et bouleversant dans une atmosphère tourmentée où les souvenirs ne sont pas toujours bons à se rappeler. Quel plaisir de lecture ! J’enchaîne avec « L’homme de Lewis » !


2.    L’homme de Lewis, 2012
 
Et on retrouve Fin Macleod, divorcé et démissionnaire de la police. Il est libre comme l’air et prêt pour une nouvelle vie sans savoir ce qu’elle sera et ce qu’il veut devenir. C’est inconsciemment qu’il revient naturellement sur son île natale où il apprend qu’un homme jeune presque momifié a été retrouvé dans une tourbière. L’homme a été assassiné ! Fin décide d’enquêter de façon personnelle avec l’aide de l’inspecteur Gunn avec qui il avait travaillé dans le roman précédent. Et le lecteur, lui, retrouve toute l’atmosphère de l’île Harris-Lewis avec son climat et ses lieux sauvages. L’enquête lui fera découvrir le sort scandaleux des enfants orphelins, abandonnés ou de parents séparés pris en charge par des communautés protestantes et catholiques. Il devra également composer avec les souvenirs du père de Marsaili (son amour de jeunesse) perdu dans les brumes d’Alzheimer. Encore un coup de cœur !


3.     Le braconnier du lac perdu, 2012
 
Toujours Fin Macleod comme personnage principal et toujours son passé et son destin ! Dans ce 3ème tome, Fin et son « vieil ami » Whistler, le braconnier, l’asocial, découvrent l’épave intacte d’un avion disparu depuis 17 ans au fond d’un loch subitement asséché de l’île de Lewis. A son bord, un cadavre qui doit être celui de Roddy, une ex star d’un groupe pop-folk-celtique. A travers les digressions agréables de l’auteur qui raconte des épisodes de la vie de Fin et de Whistler, on retrouve une intrigue à la fois palpitante et émouvante. Peter May est un fabuleux conteur qui exalte l’amitié et qui pose des questions existentielles. Encore une fois un bonheur de lecteur et un coup de cœur. On ne se lasse pas et on en redemande !

Les disparus du phare, P.May, Le Rouergue

Le narrateur se retrouve inconscient, échoué sur une plage d’une île balayée par les vents de l’archipel des Hébrides. Il est trempé et porte un gilet de sauvetage. Qui est-il ? Comment et pourquoi se retrouve-t-il là ? Ce sont les premières questions que se pose le naufragé qui se rend compte qu’il est totalement amnésique, mais la côte lui paraît familière ainsi que le cottage dans lequel il semble vivre depuis un an. Pas de papier d’identité, ni permis de conduire, ni cartes de banque ni aucun objet personnel. Il s’accroche alors aux maigres informations qu’il parvient à glaner çà et là. Sa seule quête sera de retrouver son identité. Dans un univers balayé par les vents, les marées, les tempêtes de ces petites îles au nord-ouest de l’Ecosse, Peter May nous entraîne dans une intrigue serrée, bien ficelée et originale où le lecteur va, en même temps que le narrateur, de découvertes en découvertes. Un très bon moment de lecture.

Codex 632 : le secret de Christophe Colomb, J.R.dos Santos, Pocket

Dos Santos ne modifie pas sa façon d’écrire : deux minces intrigues : le défi lancé au cryptologue Noronha (la recherche de la véritable nationalité de Colomb : véritable problème existentiel !) et ses problèmes familiaux (son infidélité et les problèmes médicaux de sa fille trisomique). Petit piment : l’intrusion d’une jolie blonde suédoise aux yeux turquoise. Pas de surprise donc : des messages codés et une chute que l’on devine sans problème. Le reste du récit est le verbiage scientifico-littéraire habituel de l’auteur écrit comme une thèse à défendre. Pas de quoi en faire un succès !

La tendresse de l'assassin, R.D.Jahn, Actes Sud

Dallas, 1964. Andrew a 18 mois quand son père fait irruption dans la chambre et tue de sang-froid sa mère et son amant prêts à s’enfuir, avant de mettre le feu à la maison et d’emporter finalement son fils avec lui. Andrew sera recueilli par ses grands-parents paternels avant de s’enfuir incognito pour se refaire une nouvelle vie. Andrew sait inconsciemment l’identité de l’assassin : son père, ex-tueur à gages. A 26 ans, après avoir fait quelques recherches, Andrew décide d’aller à la rencontre de son père qui a changé de nom et qui vit paisiblement à Louisville avec sa nouvelle épouse. Son seul but : tuer à son tour l’assassin de sa mère, mais c’est sans compter sur l’irruption d’un privé qui fait chanter son père. L’auteur joue à la fois sur le présent et le passé et à la fois sur les sentiments et les ressentiments du père et du fils. Finalement, peu d’actions dans cette intrigue mais une belle approche psychologique des personnages dans ce duel à la vie à la mort.

Trop de morts au pays des merveilles, M.Audic, Le Rouergue

Christian Andersen est avocat au bureau de Paris. Sa femme Alice a disparu depuis 3 ans et tous les soupçons pèsent sur son mari Christian qui a engagé un détective pour la retrouver morte ou vivante. Diane Kellerman, ex-lieutenant de police révoquée pour faits de violence tente, elle-aussi, de la retrouver pour des motifs personnels. Alice serait-elle une victime du Marionnettiste, tueur aux rituels macabres, ou d’un complice ? Audic signe ici un premier roman très prometteur et tisse une intrigue aux nombreux rebondissements. Suspens assuré ! et une chute qui laisse pas mal de questions au lecteur. Alice aurait-elle retrouvé le pays des merveilles ?

Le mystère Henri Pick, D.Foenkinos, Gallimard

Un bibliothécaire qui aménage un espace pour les manuscrits refusés par les éditeurs, un chef-d’œuvre qui y est découvert par hasard par une jeune éditrice de chez Grasset et son compagnon écrivain malheureux, un pizzaiolo mort qui en est prétendument l’auteur, sa veuve qui a les pieds sur terre et leur fille quelque peu évaporée, un journaliste désabusé et fouineur, le monde de l’édition… et on obtient un récit à rebondissements et une comédie mi-fugue mi-raison dans un style fluide et agréable à l’humeur/humour quelque peu caustique. Un roman original et plaisant.