Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

jeudi 31 mai 2012

Le dernier vide-grenier de Faith Bass darling, L.Rutledge, J.Chambon

Il y a des romans qu'à la première page, on sait qu'on va aimer et qu'on ne quittera en effet plus tant qu'il ne sera pas terminé. Ce premier roman d'une auteure américaine fait, dès à présent, pour moi, partie de ceux-ci. 
Veille de l'An 2000, Faith Bass Darling décide de sortir toutes les merveilles de sa luxueuse maison pour procéder à un vide-grenier. Tous les péquenauds du coin se précipitent pour acheter de magnifiques antiquités pour une bouchée de pain. Pourquoi fait-elle une telle folie ? A vous de le lire...

mardi 29 mai 2012

Un jardin extraordinaire, S.Bassignac, Lattès

J'ai bien vu un jardin, mais il ne m'a pas semblé extraordinaire. Le roman non plus...

L'oeil du léopard, H.Mankell, Seuil

Ce n'est pas l'auteur de polars suédois que l'on retrouve ici mais un Mankell social et humaniste. A travers le destin d'Hans Olafson, enfant, adolescent et jeune adulte dans la Suède du nord et adulte dans une Zambie post-coloniale, c'est le portrait d'une Afrique noire de 1969 à 1988 où la cohabitation entre le Blanc et le Noir semble bien impossible.  Cette vision réaliste sans doute et sans concession pour les uns comme pour les autres interpelle le lecteur et le force à réfléchir sur la confrontation des deux cultures et son constat est implacable : « L'homme blanc n'a jamais compris l'Afrique ! ». 
Comme on le sait, Mankell partage sa vie entre Suède et Mozambique et on peut penser qu'il connaît bien cette partie africaine. Publié en 1990 en Suède, il sortira en 2012 ans chez nous : c'est donc une image de l'Afrique de voilà 22 ans et depuis, on peut penser que les choses et les mentalités ont sans doute évolué. C'est un roman dur, difficile mais tellement fort.

samedi 26 mai 2012

La comtesse de Ricotta, M.Agus, Liana Lévi

De Milena Agus, j'ai tout lu et aimé. Et avec celui-ci encore, je retrouve le charme de ses récits. Dans un style que je pourrais qualifier de naïf ou d'enfantin, elle nous raconte l'histoire de trois soeurs vivant ensemble dans un ancien palais italien. L'amour est au centre de tout. Dans son roman. Comme dans la vie.

vendredi 25 mai 2012

Encre, F.Trias de Bes, Actes Sud

Un bel objet, un titre séduisant pour une libraire et un résumé alléchant : tout pour me faire envie. 
Ensuite, une lecture envoûtante et étrange, où l'amour, la mort, le deuil se mêlent et s'entremêlent. 
Une ôde au livre, à la lecture, au papier...à l'encre. Peut-être à jamais imprimé en moi.

jeudi 24 mai 2012

Philippe Squarzoni


De Philippe Squarzoni, j'aurai lu tout ce qui vient de paraître ou d'être réédité chez Delcourt. 
A Philippe Squarzoni, je tire mon chapeau ! Un homme engagé, une bande dessinée qui va avec cet engagement, qui informe, pose des questions, nous renvoie à nous-mêmes... Une bande dessinée qui laisse des traces, rarement optimiste même si parfois... car le monde dans lequel nous vivons semble laisser peu d'espoir.

mercredi 23 mai 2012

L'évadé de Wan Chai, I.Hamilton, 10/18

Malgré un démarrage un peu lent, je me suis attachée au personnage d'Ava Lee dont la profession est on ne peut plus originale : elle récupère des dettes énormes. Par tous les moyens et partout dans le monde. 
Je l'ai donc suivie avec grand intérêt et, même si je sentais l'issue de sa quête, l'intérêt du roman ne résidait pas dans la fin mais bien dans la manière.
Une nouvelle héroïne, telle James Bond ou Colombo, est née. Je serais ravie de découvrir ses nouvelles aventures (si d'autres sont prévues ou peut-être déjà écrites). 

mardi 22 mai 2012

A deux pas de la mort, P.James, Fleuve Noir

Je ne me suis jamais rendu compte que les escarpins de marque à talons aiguilles de 12cm avec brides pouvaient avoir autant d'importance aux yeux de la gent féminine et faire fantasmer certains hommes. C'est pourtant le sujet de l'enquête du commissaire Roy Grace de la police de Brighton : arrêter enfin le « violeur aux chaussures » qui récidive après 12 ans d'abstinence. 
Une première partie un peu longuette pour la mise en scène, une seconde au suspens beaucoup plus ressenti et un va-et-vient entre 1997/1998 et « aujourd'hui » 2010, impriment le rythme à cette intrigue. Certains indices devraient d'ailleurs permettre au lecteur d'anticiper. Bien que Peter James ne renouvelle pas ici le genre polar actuel, la lecture en est néanmoins très agréable.

samedi 19 mai 2012

Une nuit à Rome T1, Jim, Grand Angle

Promesse de jeunesse : à 20 ans, Marie et Raphaël se sont juré de passer la nuit de leurs 40 ans ensemble. La date approche. Ont-ils oublié ? Vont-ils se revoir ? La maîtrise du dessin rend l'histoire plus crédible encore.

vendredi 18 mai 2012

Leçons singulières, D.Abbott, Rivages

Une très courte première partie particulièrement douloureuse, une seconde plus longue et légèrement moins sombre, pour un roman avec de nombreux personnages, des histoires qui se croisent et s'entrecoupent, peut-être pour nous dire de profiter de la vie tant qu'on peut. Pas facile et sans regrets.

lundi 14 mai 2012

Mapuche, C.Ferey, Gallimard

P.....! Que j'aime les romans de Caryl Ferey !!! Noirs jusqu'au plus profond de l'âme et de la cruauté humaines. Plongée dans un réalisme effrayant et monstrueux, cette histoire-ci nous parle de l'Argentine d'aujourd'hui et d'hier, celle de la dictature, des Grands-Mères de la Place de Mai, des tribus indiennes forcées à quitter leurs terres et à disparaître,...
Lu d'une traite pour que Fabien puisse le lire à son tour, mais depuis il me manque...

Cyanure, C.Läckberg, Actes Sud


L'auteur abandonne Patrick Hedström et Erica Falk à leurs amours et à leurs enquêtes le temps d'un très court récit. Intermède pour l'auteure, entracte pour le lecteur. On a l'impression qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse, un exercice de style, un petit plaisir que se fait Läckberg en pastichant Conan Doyle et Agatha Christie. 
C'est juste de quoi combler une soirée entre deux romans. Plaisant sans plus !

mercredi 9 mai 2012

La liste de mes envies, G.Delacourt, Lattès

Qui n'a jamais rêvé de gagner un jour au Lot(t)o ou à Euromillions ? Encore faut-il jouer ! Mais quand on gagne, alors on peut dresser la liste de ses envies : du petit couteau économe à l'écran plat et du tapis de baignoire à la Porsche Cayenne. L'aventure de Jo la mercière nous remet les idées en place et nous fait redescendre sur terre. La philosophie toute simple, toute nature de la narratrice nous interpelle au sujet de la vie, du couple, de la famille, des enfants, des amis et de l'argent qui vient s'y insinuer. 
Grâce, simplicité, légèreté, humour grinçant et tendresse. 

L'appât, J.C.Somoza, Actes Sud

Diana Blanco, 25 ans, travaille au sein du département de psychologie criminelle de Madrid. Elle a été formée depuis l'âge de 14 ans pour être un « appât » destiné à neutraliser des tueurs en série. Elle est la meilleure et elle est mise sur la piste du « Séducteur », assassin et tortionnaire de prostituées. Elle doit identifier la « philia » du suspect, c'est-à-dire sa nature du désir le plus profond, pour le manipuler et le posséder grâce à des « masques ». 
Dans une superbe mise en scène et une intrigue implacable, Somoza nous livre un roman subversif, troublant, inventif, ingénieux : subtil dosage de fantastique, d'anticipation, de psychologie et de machiavélisme. 
Encore heureux qu'il ne s'agisse d'ailleurs que de fiction parce qu'il a de quoi faire peur! 
Tout est savamment orchestré : le suspens, la tension et les rebondissements ne cessent qu'à la dernière page ! Surprenant et captivant !

Le retour de Silas Jones, T.Franklin, Albin Michel


Mississippi, années 70 : Larry Ott est un jeune blanc de 15 ans, timide, mal dans sa peau, le nez dans ses livres. Silas Jones est de race noire, de père inconnu. Il vit pauvrement avec sa mère dans une cabane au fond des terres des parents de Larry. Tout les sépare mais ils deviendront néanmoins amis à l'insu de tout le monde parce qu'il ne fait pas bon se côtoyer entre blancs et noirs. La disparition de Cindy Walker, une voisine de Larry, va les séparer. Tandis que Larry sera le principal suspect et même si tout l'accuse, il ne sera pas arrêté faute de preuves ; Silas, lui, quittera la petite ville pour devenir une star du base-ball.
20 ans plus tard, Silas revient sur les lieux de son enfance en tant que représentant de la loi au moment où une autre jeune fille a disparu. « Larry le pourri », sera de nouveau le principal suspect et les deux hommes seront alors contraints de se confronter à leur passé. 
Roman sombre du quotidien de l'époque et du sud qui évoque les liens père-fils, la violence, la ségrégation, dans une langue vivante et émouvante. 
Les personnages sont attachants et on entre de plain-pied dans ce récit.

L'homme à la carrure d'ours, F.Pavloff, Albin Michel


Tableau noir sur fond blanc !
Kolya à la carrure d'ours, d'origine lapone, se retrouve coincé dans cette partie désolée du Grand Nord. Le grand Trust minier a fermé ses portes il y a trente ans, bouchant les puits, détruisant tout le matériel et oubliant les hommes. Lyouba est la seule jeune femme à y être née et elle va tenter, comme Kolya de s'échapper de la « Zone » et d'affronter l'inconnu. « Les barbelés ne sont pas qu'aux frontières de la Zone, ils compartimentent le coeur des reclus et s'infiltrent entre les communautés qui se cloîtrent dans leur espace de vie ». (p. 18) 
Dans ce décor arctique, glacial et irradié, où seul l'espoir fait vivre, Pavloff raconte la vie de ces exclus du monde dans une langue tantôt âpre et rude et tantôt poignante et poétique.
(Relire "Matin brun" chez Cheyne, 1999)

mercredi 2 mai 2012

1Q84 T3, H.Murakami, Belfond

Après avoir lu les deux premiers livres de 1Q84 avec beaucoup de plaisir, tant ils m'avaient charmé, c'est avec impatience que j'ai entamé le troisième. 
Ce dernier tome est écrit à trois voix : celle de Tengo, celle de Aomamé et celle de Ushikawa, personnage qu'on avait rencontré dans le second, ex-avocat véreux devenu une espèce de privé. A travers leurs voix, on retrouve également Eriko Fugada, alias Fukaéri, co-auteure avec Tengo de « La chrysalide de l'air » ; Tamaru, le serviteur zélé de Mme Shizué Ogata, ange gardien de Aomamé ; Tête de moine et Queue de cheval, les sbires de la secte des Précurseurs. 
Tengo et Aomamé vont-ils enfin se trouver, se retrouver après vingt ans ? Pourront-ils quitter le monde parallèle de 1Q84 aux deux lunes pour retrouver le monde réel de 1984 ? Si l'atmosphère où le réel mêlé au merveilleux a de quoi vous envoûter, le style et la langue sont extrêmement agréables. Excellent moment de lecture !