Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

lundi 29 décembre 2014

Danser les ombres, L.Gaudé, Actes Sud

Haïti avant et après un tremblement de terre. Haïti qui, malgré toutes les souffrances subies, rit et sourit. Haïti plus que jamais vivante. Qui danse avec les ombres. Un roman magnifique, dans une langue juste, qu'on pourrait croire écrit par un Haïtien. Mon premier coup de coeur de la Rentrée de janvier 2015.

samedi 27 décembre 2014

Renverser nos manières de penser, S.Latouche, Mille et Une Nuits

Pour sortir de la "crise", du système néfaste dans lequel le monde entier est maintenant pris au piège, il faut Renverser sa manière de penser. Et une fois qu'on a commencé, on ne peut plus s'arrêter. Serge Latouche et moi, par son intermédiaire, vous invitons à le faire. Le Bonheur National Brut est plus heureux que le Produit Intérieur Brut. Tentons d'aller vers le premier plutôt que de nous perdre dans la poursuite infinie du second.

La fille dans l'escalier, L.Welsh, Métailié

L’écossaise Jane Logan rejoint sa compagne (gay) Pétra à Berlin. Jane est enceinte et doit accoucher dans les six semaines alors que Pétra est prise par son travail. Jane se retrouve seule dans leur appartement de location et se mêle un peu trop des problèmes de son voisin de palier, Alban Mann, et de sa fille, Anna. Jane est persuadée que le docteur Mann maltraite sa fille et en abuse et elle veut protéger la jeune adolescente malgré elle. L’intrigue est extrêmement bien construite et crée une atmosphère angoissante, étouffante, glaciale qui met mal à l’aise. On ne sait pas s’il s’agit de la réalité ou de délires paranoïaques d’une femme enceinte seule dans un appartement. Il y a quelque chose de malsain dans l’air et on referme le livre pour échapper au cauchemar mais quand on l’ouvre à nouveau, le cauchemar continue… Un rare thriller qui fait vraiment froid dans le dos, noir de noir… Brrrr ! Heureusement, il y a l’épilogue !

L'ombre des chats, A.Thorarinsson, Métailié


L’ombre des chats est une critique sociale caustique de l’Islande actuelle tant au niveau de la presse que de la politique (socialiste). Pas vraiment un thriller parce qu’il n’y a pas vraiment de suspens dans les enquêtes menées par le journaliste Einar sur une banale agression dans une file d’attente, un piratage de smartphone, un mariage gay qui se termine mal, un suicide par ordinateur… mais on s’accroche néanmoins à cette intrique originale. D’un côté, pas que du beau monde, et de l’autre une certaine presse qui tente de rester intègre face aux sollicitations de riches actionnaires bigots. Et « en politique, c’est bien souvent à qui pissera le plus loin » (en tous cas pour les hommes !!!) Intéressant à lire et à découvrir. J’ai bien aimé !
PS : Lire aussi « L’ange du matin » (même auteur, même éditeur)

Le marchand de livres maudits, M.Simoni, M.Lafon

Intrigue à la Dan Brown au XIIIè s. , la recette est à présent connue : moines, chevaliers, poursuites, ordre secret, messages cryptés, manuscrit rare convoité par les nécromanciens, mystères des anciens… et ça démarre. Un tempo presto et un bon scénar qui tient en haleine font que le récit est très agréable à lire.

La mesure de la dérive, A.Maksik, Belfond

Tel est le destin malheureux d’une jeune Libérienne réfugiée à Santorin. Jacqueline, murée dans sa solitude, vit dans les souvenirs de son passé : sa mère dont la voix la guide, son père, sa sœur. Elle tente de survivre, tantôt dans une grotte, tantôt dans un hôtel désaffecté, cherchant à boire, à manger, à se loger, à gagner quelques euros en massant les pieds des estivantes de la plage. « Elle était seule. Il ne restait rien d’eux que des souvenirs, une foule de souvenirs provoqués sans doute par la folie. Et tandis que le sentier l’emmenait plus bas, tandis qu’elle écoutait son esprit, le vent et le bruit de ses pas, elle peinait à faire la différence entre ses souvenirs et la folie. ». C’est un récit fort, poignant, émouvant, empreint d’humanité. Quel est son secret ? Un bleu à l’âme et un coup de/au cœur !

La Terreur, P.Wald Lasowski, Le Cherche Midi

Chronique historique du régime de la terreur, Paris, 1793. On se lasse vite de cette longue « nomenclature » des personnages incriminés, arrêtés, condamnés. L’intrigue est pour ainsi dire inexistante. L’aspect historique est bien fouillé et digne d’un documentaire mais… ennui profond et abandon en pleine lecture.

Message personnel, Opcop 1, A.Dahl, Actes Sud

Opcop : nouvelle unité opérationnelle, espèce de FBI européen au sein de Europol. L’ambition aurait dû/pu être intéressante mais la (trop) lente mise en place, le grand nombre des personnages dont aucun n’est vraiment attachant, l’intrigue qui se fait attendre et sa complexité ont fait que je ne suis jamais rentré dans ce roman et que je l’ai abandonné un peu avant la page 200. Je me suis pourtant accroché mais grosse fatigue.
Commentaire de la libraire : S'il y a en effet un problème quant au nombre de personnages, moi, j'ai vraiment beaucoup aimé ce premier volume. Je trouve également riche et heureux que Léo et moi ne soyons pas toujours d'accord au sujet de nos lectures. 

Le marchand de sable, L.Kepler, Actes Sud

Disparu 13 ans plus tôt, « Mickaël est de retour », retrouvé hagard, en hypothermie et atteint de légionellose, au bord d’un chemin de fer. Il ignore l’endroit de sa détention mais sa petite sœur y est toujours séquestrée. Les meurtres et séquestrations sont imputés à Jurek Walter, tueur en série, qui purge sa peine depuis 13 ans dans un bunker sous haute surveillance. Il doit donc y avoir un complice extérieur qui continue à perpétrer les menaces du tueur. La police, la crim et Joanna Linna n’ont que peu d’indices pour retrouver la petite sœur et arrêter le complice. C’est le 4ème Polar/thriller du couple Kepler. Après une mise en bouche un peu longue, le plat de résistance, lui, est réellement consistant et le suspens va crescendo… et donc, un très bon polar très bien construit et original !

Petit traité des privilèges de l'homme mûr, F.Jensen, Gaïa

Arrivé à un certain âge, il arrive que l’on doive se lever la nuit pour un besoin urgent et physiologique, une petite fringale ou une insomnie passagère. C’est à ce moment-là que l’esprit gamberge et part un peu dans tous les sens. Jensen (auteur du « Blues du braqueur de banque ») nous livre ici ses réflexions philosophiques et ses divagations nocturnes qui constituent un agréable intermède dans la liste de nos lectures. A lire au milieu de la nuit ! Attention, ne pas oublier de retourner dormir… après… sur la pointe des pieds !

vendredi 28 novembre 2014

Un océan d'amour, Lupano et G.Panaccione, Delcourt

La BD sans texte, nous en sommes fans pour les enfants grâce à Petit Poilu. Je n'en avais jamais lue pour adultes (ou alors je ne m'en souviens pas). C'est chose faite avec cet Océan d'amour... à qui je déclare ma flamme de lectrice ! Un vrai régal, qu'on aime ou pas les sardines à l'huile !

Axolot, P.Baud, Delcourt

Un cabinet de curiosités d'histoires insolites. Etranges, drôles, surprenantes... et pourtant vraies. Plusieurs illustrateurs pour un seul maître d'ouvrage. Un très chouette album !

vendredi 21 novembre 2014

Rendre la raison populaire, M.Onfray, Librio

Michel Onfray ??? Franchement, à l'écouter, il me plaît. A le lire, plutôt pour également. Et pourtant, j'ai toujours un doute. Mais, je ne sais pas de quel mal je devrais le suspecter (en-dehors du fait qu'apparemment, il écrit de la poésie "consternante"). Ici, il fait la promotion de l'Université populaire. De son Université populaire ? Probablement les deux à la fois. J'avoue qu'il m'a convaincue. De la chose en elle-même évidemment. Mais, également de la sienne car il réfute les arguments qu'on (je) pouvait lui opposer. Bon, bref, je n'ai pas beaucoup avancé. Faudra que je lise autre chose de lui.

jeudi 20 novembre 2014

Retournez les fusils !, J.Ziegler, Seuil

Même si j'avoue avoir survolé certains passages trop techniques à mon goût, la réflexion de fond et les encouragements à "choisir son camp" portés par ce livre m'ont boostée. Je le conseille vivement pour prendre conscience une bonne fois pour toutes de la situation planétaire, puis s'engager sur quelque front qu'il soit. Cela sera toujours plus porteur que le fatalisme ambiant ! 

Angor, F.Thilliez, Fleuve

Parmi les nombreux polars-thrillers de Thilliez, Angor est le 4ème qui met en scène le couple de policiers Lucie Henebelle et Franck Sharko, qui deviennent ainsi des personnages cultes. Je tiens à ne rien dévoiler de l’intrigue : sachez simplement qu’il est question de transplantation cardiaque, de trafics d’organes, de disparitions d’enfants tant en Espagne franquiste et démocratique qu’en Argentine. Thilliez est égal à lui-même et l’enquête part évidemment dans tous les sens et devra déjouer tous les pièges dans lesquels certains tomberont inexorablement. Le suspens est garanti avec un mélange de sentiments et d’émotions. Moteur ? Action(s) ! Parfait ! Et suite possible s’il vous plaît !

mercredi 19 novembre 2014

Les groseilles de Novembre, A.Kirivähk, Le Tripode

Je n’avais pas encore lu d’écrivain estonien, c’est quand même à 2198 km de chez moi ... C’est fait avec Les Groseilles de novembre d’Andrus Kivirähk. J’y ai retrouvé une esthétique du grotesque dans son acceptation antique, c’est-à-dire une fantaisie extravagante qui mélange les formes animales, végétales, humaines, ... Cette hybridation du conte à la littérature m’a conquis, m’a littéralement transporté hors des frontières, hors de mes frontières.

dimanche 16 novembre 2014

Les vieux fourneaux T2, Lupano et Cauuet, Dargaud

Même si je trouve cet album moins drôle, je le trouve encore plus engagé et enthousiasmant que le premier. Les deux tomes font donc un merveilleux duo d'humour, d'intelligence et de révolution gériatrique.

samedi 15 novembre 2014

La femme aux fleurs de papier, D.Carrisi, Calmann-Lévy

Ceux qui ont lu les précédents romans-thrillers de Carrisi (Le chuchoteur/ Le tribunal des âmes/ L’écorchée) vont être surpris comme je l’ai été parce que ce récit n’est pas un thriller. C’est juste un excellent roman très bien construit, plein de charme, d’émotions et de sentiments : des histoires dans l’histoire, une histoire à tiroirs. Carrisi se révèle être un excellent conteur et donc plaisir de le lire et, comme le dit Guzman, un des personnages du roman, il faut partager c/ses histoires avec les autres, ceux qui aiment lire et surtout écouter. Encore un coup de cœur !

La couleur du lait, N.Leyshon, Phébus

An de grâce mille huit cent trente et un, Mary écrit pour raconter son histoire. Qu'elle est-elle ? Que lui est-il arrivé ? Lentement, avec application, elle distille des éléments qui font craindre une issue dramatique. Mais, encore une fois, laquelle ? Un livre fort et intrigant, d'une époque qu'on aimerait révolue mais ce n'est pas certain.

vendredi 14 novembre 2014

Orphelins de Dieu, M.Biancarelli, Actes Sud

Coup de cœur pour ce « western » dans la Corse du XIX°. L’intrigue est simple : Venerande, jeune paysanne, veut venger son frère défiguré et la langue coupée par 4 crapules. Elle contacte l’Infernu, tueur à gages, truand et prédateur notoire. La traque peut alors commencer ! La narration est quelquefois tortueuse et c’est le personnage de l’Infernu et sa vie qui en seront le centre. Au départ, l’Infernu et ses comparses sont des patriotes rebelles et fanatiques corses qui combattent les soldats de l’Empire puis ceux du Roy : « Ils ne promettaient pas la guerre, ils la faisaient, ils la portaient, partout où se trouvaient leurs ennemis. » Ils deviennent ensuite une horde sanguinaire d’êtres abominables et immoraux. Si le récit est sauvage et cruel, tournant souvent au carnage et à la boucherie ; la langue et le style sont particulièrement soignés et savoureux. Passionnant !

Les réputations, J.G.Vasquez, Seuil

Le colombien Javier Mallarino a 65 ans et on est à la veille de la cérémonie où la réputation de ce célèbre caricaturiste politique va être immortalisée après 40 ans. « Ce qui dérangeait le plus les victimes de ses caricatures, Mallarino l’avait constaté avec le temps, n’était pas de voir leurs défauts étalés, mais que les autres les découvrent comme un secret sorti au grand jour. » D’un côté, il y a ceux qui lui en veulent d’avoir été égratignés et de l’autre, ceux qui lui en veulent de ne pas l’avoir été. Le caricaturiste a ainsi le pouvoir de faire et défaire des réputations par son dessin et la phrase assassine. Mais, « Les réputations », c’est aussi une réflexion sur la mémoire, l’oubli, la responsabilité de nos actes et le sentiment de culpabilité. Deux leitmotivs dans ce roman : « La caricature est un aiguillon enrobé de miel » et « C’est une pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu’à reculons ». Roman bien construit et qui porte à réfléchir sur le pouvoir des médias.

mardi 11 novembre 2014

Moisson, Jim Crace, Rivages

Encore une mauvaise pioche pour moi. Un écrivain dans la lignée de Cormac McCarthy. "Chouette", même si ce que je vais lire est déprimant, sombre, voire insoutenable. Malheureusement, dans ce roman, rien de tout cela. Certes, l'histoire est dramatique. Mais après ? Ben, pas grand chose.

L'écrivain national, S.Joncour, Flammarion

(Par l’auteur de L’amour sans le faire
Serge, écrivain, est invité dans une petite ville de 2000 habitants entre Nièvre et Morvan pour être un « écrivain national » au service de la communauté et pour la promouvoir. Dès son arrivée , il tombe sur un fait divers dans la presse locale qui relate la disparition d’un riche maraîcher et l’arrestation d’un couple de néoruraux (marginaux). La photo de la fille, Dora, l’interpelle comme si « elle le convoquait » personnellement. Mais s’immiscer dans l’intimité d’une bourgade où tout le monde se connaît n’est pas évident : « On ne débarque pas impunément dans la sphère des autres. On ne joue jamais sur le terrain des autochtones sans en payer le prix fort à un moment ou à un autre. »
Très belle intrigue, originale, bien construite. Une belle écriture qui nous plonge dans les problèmes ruraux où écologie et économie se disputent, avec au centre une histoire sentimentale. Bien vu l’artiste, en tous cas moi, j’ai été scotché dès le début ! Un très bon moment de lecture !

vendredi 7 novembre 2014

Petit traité des privilèges de l'homme mûr, F.Jensen, Gaïa

La nuit, Flemming Jensen a faim. Alors, il se lève pour manger... et en profite pour écrire de petites chroniques qu'ici, il partage avec nous. Pour notre plus grand bonheur. C'est drôle, incisif. Ca se lit vite et bien.

Linda, Bäckström T1, G.W.L.Persson, Rivages

La manchette dit : Déjà un million d'exemplaires vendus en Suède ! Je serai donc la 1000001e personne à lire ce livre. Et après, on arrête ? De l'humour à la grosse louche (en italique au cas où on n'aurait pas compris), une intrigue molle, beaucoup trop de personnages, une fin (car je suis allée jusqu'au bout !)... ben, je ne sais même pas comment la qualifier. 

Diables au paradis, F.Di Mare, Liana Lévi

« Certains tableaux ne se regardent que de loin parce qu’on n’en apprécie la beauté qu’à une certaine distance. (…) Naples était comme ça : merveilleuse vue de loin ; défaite, insaisissable et indécente vue de près : le paradis gardé par des diables ! » C’est un roman à la sauce napolitaine couleur sanguine avec corruptions, extorsions, rétorsions, braquages, tueurs à gages, dealers, rackets, « cotisations » forcées, camorristes et système mafieux… Diables au paradis, c’est tout ça truffé de citations, d’expressions, de recettes et de proverbes napolitains. A travers les destins des uns et des autres, c’est une approche sociologique de la ville de Naples. Passionnant !

Le bourreau de Gaudi, A.Sainz de la Maza, Actes Sud

Barcelone. Le corps d’un conseiller municipal est retrouvé suspendu et incendié au balcon de la Casa Mila (La Pedrera) de Gaudi. Plus tard, ce sera le président du cercle Gaudi qui subira le même sort. Vengeance ? L’inspecteur Milo Malart et la sous-inspectrice Rebeca Mercader vont tenter de résoudre l’affaire et empêcher d’autres meurtres. Un polar /thriller catalan implacable dans un décor barcelonais imprégné de Gaudi. J’ai bien dit « implacable » et … kafkaïen !

samedi 25 octobre 2014

Le délire occidental, Dany-Robert Dufour, LLL

Troisième livre de D.-R.Dufour que je lis. Les effets de notre "délire" sur le travail, le loisir et l'amour. Un sujet pour moi, qui ne lis presque plus que ça, sur ça, parce que je suis inquiète mais aussi parce que j'y crois encore. On peut ralentir, on peut changer, on peut dire non (ou oui), on peut des tas de choses pour autant qu'on prenne conscience (et un tel livre nous y aide) et qu'on décide d'agir. Chacun à son niveau, chacun à sa façon.
PS : je n'ai guère apprécié la troisième partie du livre, sur l'amour. Et je déplore l'incroyable nombre de fautes dans le texte. Peut-être une utilisation un peu aveugle et surabondante de la "machine".

mardi 21 octobre 2014

Sciences, techniques et société, C.Bonneuil et P.B.Joly, La Découverte

Encore une fois, pas de résumé ni d'avis précis de cet ouvrage. J'avais envie de le lire. C'est fait. Un parfait condensé de ce dont j'avais besoin. Et de nouvelles références. Je continue à nourrir ma réflexion.

samedi 18 octobre 2014

Message personnel, Op Cop 1, A.Dahl, Actes Sud

Op Cop est une cellule secrète fraîchement créée au sein d'Europol. En principe, pas encore d'enquête... Mais, très vite, l'équipe est embarquée aux quatre coins de l'Europe, aux quatre coins du monde où tout est sale, moche, pourri, par l'argent sale mais aussi l'argent propre, dans lesquels sont impliqués la mafia, les entrepreneurs, les politiciens,... Bref, personne n'y échappe, c'est flippant, sombre, quasi désespérant. Mais, on en redemande !

La part des nuages, T.Vinau, Alma

Joseph a 37 ans et est séparé de sa femme. Noé, leur fils, est en garde alternée et ce sont les vacances. Joseph se retrouve seul avec ses états d’âme. Et ça travaille dans sa tête, dans son corps, pour ranimer ses rêves. Je suppose que vous vous êtes déjà couché dans l’herbe à regarder les nuages dans le ciel et à deviner ce que vous croyez voir ! « Il en faut peu parfois pour se sentir libre ! » « Les livres sont des lettres que l’on plante comme des arbres ! Et qui poussent dans le cœur des gens. (…) » Ce n’est pas vraiment un roman, juste un moment où les pensées flânent au gré du temps dans une indifférence confortable. Une très agréable respiration poétique !

Le détroit du Loup, O.Truc, Métailié

Après Le dernier Lapon, on retrouve avec Le détroit du Loup, Klemet et Nina de la police des rennes, qui mènent l’enquête sur la disparition d’un jeune éleveur au milieu du détroit lors de la transhumance printanière, du côté de Hammerfest, près de la mer de Barents. Les éleveurs de rennes gênent considérablement le développement économique de la région et sa pétromonarchie. D’un côté, les éleveurs et leurs rennes qui circulent librement sur le territoire ; et de l’autre, les plongeurs, la société des hydrocarbures et les spéculateurs. Encore une fois, on découvre la civilisation des Samis, celle des Lapons, avec leurs coutumes, leurs croyances et leurs traditions face à la modernité qui s’impose. Passionnant !

jeudi 16 octobre 2014

Ici, Christine Van Acker, Le Dilettante

Ici, ce n'est pas très loin de chez nous... La campagne avoisinante, des histoires qui nous ressemblent, nous font sourire, parlent de nous mais également du monde tel qu'il va et alors ces textes joliment écrits nous font réfléchir. Ici, c'est beau. Mais probablement qu'ailleurs aussi...

mardi 14 octobre 2014

Le voyage improbable T1, Turf, Delcourt

Premier tome d'une nouvelle série, ce Voyage improbable est drôle, intelligent et alléchant. Un début prometteur dont on attend la suite et la confirmation. Pour petits et grands, apparemment.

samedi 11 octobre 2014

Pour une écologie de l'attention, Y.Citton, Seuil

Un livre pour nous apprendre à faire attention, à soi, aux autres et à notre propre attention. Pas un ouvrage de développement personnel mais un essai assez complexe qui m'a appris des choses, m'a fait réfléchir mais auquel je m'oppose également dans certains propos.

L'homme qui s'aime, R.Alexis, Le Tripode

Une couverture absolument magnifique (une des plus belles de ma vie de lectrice et de libraire), un titre troublant, une écriture ciselée, un sujet délicat, un livre subjuguant ... Un roman érotique, sans sexe. Un auteur dont j'ai envie de découvrir le reste de l'oeuvre.

Le roman de Louise, H.Gougaud, Albin Michel

Biographie romancée de Louise Michel : institutrice, lettrée, agnostique, aux idées féministes, réactionnaire excessive, anarchiste, révolutionnaire, figure majeure de la « Commune » de Paris (fin XIXème), allant jusqu’à l’abnégation… Qui pouvait relater la vie de la « Vierge rouge » sinon Gougaud avec son style vif, aux phrases courtes et ciselées et son souffle qui vous emporte. Impossible alors de ne pas combattre aux côtés de Louise pour la liberté et la défense des plus miséreux. Un très beau destin de femme !

Aux animaux la guerre, N.Mathieu, Actes Sud

Un roman noir et social avec une usine qui ferme dans les Vosges, des ouvriers qui vont se retrouver sans boulot, le CE, le DG, le DRH, les syndicalistes, la désillusion, le désappointement, la rancœur… « En attendant, on avait beau s’énerver, il fallait bien vivre. Compter encore davantage à Carrefour, reporter l’achat de l’écran plasma qu’on s’était promis, oublier les vacances à Saint-Malo, expliquer une fois de plus aux gamins que les marques, c’est rien que des conneries. Ça promettait. » Mais à côté, il y a des destins : un syndicaliste véreux, une inspectrice du travail, un bodybuilder glandeur, des trous dans la caisse, des caïds de la prostitution, de la came, des petites frappes, des demi-sels… et plein d’emmerdes ! « Ils n’en mourraient pas tous, mais tous seraient frappés ! » Un bon roman très noir bien français et flippant.

jeudi 2 octobre 2014

La vie rêvée de Rachel Waring, S.Benatar, Le Tripode

La couverture est belle, le résumé intrigant et tentant... pour un livre heureusement redécouvert. Rachel Waring, la cinquantaine, hérite d'une maison et décide de changer de vie. Alors, on la suit dans ses affres et ses folles idées. Et on aime ça ! En tout cas, moi, j'ai aimé.... et me suis bien fait avoir !

Le liseur du 6h27, J.P.Didierlaurent, Au Diable Vauvert

J’avais lu le commentaire de Gé, ma libraire, et puis le livre a échoué par hasard dans mes mains. Dans beaucoup de contes, il ya un monstre : ogre, loup, dragon, sorcière … mais dans le monde de Guylain Vignolles, alias Vilain Guignol, il s’agit de la Zerstor, le méchant pilon broyeur de livres invendus des éditeurs. Guylain, en fin de journée, parvient à s’accaparer de quelques feuillets sauvés du monstre destructeur pour les lire aux usagers du 6h27 et aux…  Le liseur est une pure jouissance pour le « lecteur », un vrai moment de bonheur, de merveilleux et de poésie qui, en plus, se termine en happy end, les yeux tout embués. Original et tout simplement génial ! Ah ! que ce livre fait du bien !

Méchant loup, N.Neuhaus, Actes Sud

Un nectar de polar/thriller au scénar à la suédoise en mode allemand extrêmement bien ficelé comme un rôti à la sauce bien liée : un prologue en apéro ; des chapitres courts avec changement de décors, de personnages, de temps toutes les deux ou trois pages ; des enquêtes qui se bousculent, se rejoignent et se superposent, des êtres qui ont une vie personnelle et familiale mêlée à leur vie professionnelle… le tout savamment dosé pour créer un suspens progressivement haletant. On retrouve avec bonheur le duo Oliver von Bodenstein/ Pia Kirchoff des trois précédents ( Flétrissure, Blanche-Neige doit mourir et Vent de sang) plongé, dans ce 4ème opus, dans l’univers nauséabond de la pédophilie des haut-placés de la société. Une perfection de roman qu’on ne peut déflorer, juste savourer… avec un Muscadet de Sèvre et Maine.

Mr Gwyn, A.Baricco, Gallimard


Jasper Gwin est écrivain et après l’honnête succès de ses trois premiers romans, il décide d’écrire la liste des 52 choses qu’il ne veut plus faire. La dernière est de ne plus jamais écrire de roman au grand dam de son ami agent. Il est alors déterminé à être copiste, c’est-à-dire à « écrire » le portrait des gens. C’est original, c’est beau, c’est poétique, c’est expressionniste… dans une très agréable écriture (même s’il s’agit d’une traduction !). Véritable plongeon dans un rêve où les lumières s’éteignent une à une et un réel plaisir de retrouver l’auteur de Soie.
Ps. J’adore le dessin linéaire tout en courbes du visage de la couverture, tel(le) une calligraphie picturale.

samedi 27 septembre 2014

Le goût de la vie commune, C.Habib, Flammarion

Sur la manchette, le visage serein d'une femme mûre et quelques mots "Un éloge de la vie à deux". Presque à contre-courant du discours ambiant, il est bon de vivre à deux et de tenter une histoire qui dure.
Quelques belles phrases inspirantes et douces dont celle-ci : "S'entendre de mieux en mieux est un jeu, sans règle préalable, et qui s'invente au fur et à mesure."

jeudi 25 septembre 2014

Proclamation sur la vraie crise mondiale, F.Meyronnis, LLL

François Meyronnis, je l'ai déjà lu. Et j'en avais retenu un changement de paradigme. Une autre vision. Alors, j'ai eu envie de le relire. Ici, il nous livre Sa vision de la crise, sans être économiste, politicien, sociologue ou philosophe. Mais, en tant qu'écrivain... et humain.
Comme je n'ai pas tout compris, je vous retranscris (une fois n'est pas coutume) le résumé donné sur Electre : Essai sur le capitalisme intégré, qui mène le monde en effaçant à mesure la figure de l'homme.
A vous de Voir !

mercredi 24 septembre 2014

L'affaire Collini, F.von Schirach, Gallimard

Quand le passé rattrape le présent ! Hans Meyer, personnalité allemande et grand industriel est assassiné par Fabrizio Collini. S’il n’y a aucun doute concernant le meurtrier, tout le monde recherche le mobile. Collini se tait mais Leinen, son avocat, va enquêter dans le passé de Meyer et trouver le mobile du crime à force de sagacité. C’est une espèce de chronique judiciaire, un récit court mais une écriture efficace.

L'équation de plein été, K.Higashino, Actes Sud

Hari plage, la société nationale d’exploitation minière sous-marine, un groupe d’écolos qui craignent pour leur mer, un client de l’auberge retrouvé mort au pied de la digue, un physicien et un gamin de 10 ans… ce sont là les ingrédients de ce polar nippon. On retrouve également les personnages récurrents de l’auteur : le professeur Yukawa et son ami le policier Kusagani. Même si l’on se perd dans les lieux et les noms des nombreux personnages aux consonances japonaises, le récit est rondement mené et l’intrigue bien ficelée. Un bon moment de lecture.

La chimie des trajectoires, L.Quintreau, Rivages

J'aimais bien l'idée de départ : une mouche, qui circule d'appartement en appartement. Et on entre avec elle dans les intérieurs (et les vies) des habitants. Le hic, c'est que tout est moche, malheureux dans ces vies... Et bien qu'il y ait de justes réflexions sur la nature humaine, je n'ai que moyennement apprécié ce roman.

mardi 16 septembre 2014

Enon, P.Harding, Le Cherche Midi

Charlie Crosby perd prématurément et subitement sa fille de 13 ans, renversée par une voiture alors qu'elle roulait à vélo. C'est, pour lui, une lente descente aux enfers, dans laquelle se côtoient drogues et fantômes. Un roman triste, touchant et malheureusement très proche de la réalité !

dimanche 14 septembre 2014

Les larmes de Pancrace, Mallock, Fleuve Noir

C’est la 4ème enquête du commissaire Amédée Mallock (et ma 1ère). Jean de Renom, propriétaire d’un grand cru classé du Bordelais est retrouvé mort, tué par balle, dans son château. Tout accuse Camille, son épouse. Mallock, en vacances, va assister son ami Gilles, commissaire à Bordeaux. Mallock, au fil de son enquête, va découvrir que d’autres drames entachent le nom des Renom et des Corneille. Un polar français (enfin) avec des allers-retours présent passé, des crimes par noyade, par empoisonnement ou par sabre, une malédiction de 700 ans (encore une histoire de Templiers !), un comte emprisonné depuis 30 ans qui se dit innocent, une députée nationale arrogante et arriviste… bref, un très bon polar teinté du sang de la vigne, à la belle écriture, aux jolies métaphores et aux nombreux rebondissements. On dévore jusqu’à plus faim !

Le viking qui voulait épouser la fille de soie, K.Mazetti, Gaïa

Xème S., dans les îles du sud de la Suède, Säbjörn le Viking est un constructeur de bateaux réputé. Son fils Kare part guerroyer tandis que son 2ème fils, Svarte, décide de naviguer et de commercer dans la Baltique et jusque chez les Rus. Chernek Kuritzev est marchand d’esclaves à Kiev, son fils Radoslav rêve d’aller guerroyer tandis que sa sœur Milka vit dans ses soieries. Svarte va rencontrer Milka et la protéger et le destin des deux familles va se trouver mêlé. Ce récit historique sur la vie des Vikings du X° siècle est très bien construit, instructif, intéressant et très agréable à lire !