Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

lundi 30 septembre 2013

Les visages de Victoria Bergman T1, Persona, E.A.Sund, Actes Sud

Nouvelle trilogie policière suédoise, Les visages de Victoria Bergman a été annoncé comme le nouveau Millénium. Persona, le premier tome, est loin d'avoir répondu à mes attentes. Les personnages ni attachants, ni marquants comme l'ont été ceux de Stieg Larsson ; le contexte social assez vide ; beaucoup de clichés creux. Toutefois, les clés sont là pour qu'on ne lâche pas le livre... Lu en 3 jours et malgré tout envie de lire la suite.

samedi 28 septembre 2013

Confiteor, J.Cabré, Actes Sud

Triste d'avoir dû tourner la 772ème et dernière page de ce roman orignal et ambitieux dans lequel Cabré nous fait partager le destin d'Adria Ardèvol, de sa famille dans laquelle « naître avait été une erreur impardonnable », de son ami Berna, des autres ; et de l'incomparable Storioni, le violon Vial, qui servira de fil conducteur au récit. L'auteur utilise tous les artifices littéraires pour embrouiller le lecteur : narration chaotique (et cahoteuse), digressions impromptues, coqs à l'âne inattendus, récit discursif, puzzle spatio-temporel où histoires, personnages, thèmes s'entremêlent sans transition dans un même paragraphe avec des dialogues intercalés et décalés qui font que l'on se perd souvent sans jamais vraiment s'égarer longtemps. L'écriture est déroutante, perturbante, déconcertante ; les personnages attachants ; le rythme soutenu ; les émotions, les sentiments pleinement ressentis ! Un vrai et surprenant bonheur de lecteur !

vendredi 27 septembre 2013

Le gang des gigoteurs, M.Zürcher et B.Delaporte, Graine 2

Depuis Un livre d'Hervé Tullet, paru chez Bayard jeunesse, d'autres auteurs se sont mis à faire de l'album pour enfants interactif et grand bien leur fasse à tous car il est vraiment très amusant de donner des directives aux enfants pour avancer dans l'ouvrage. Le gang des gigoteurs fait partie de ceux-ci.

jeudi 26 septembre 2013

Sous la terre, C.Collins, Buchet-Chastel

Après avoir assassiné son tuteur et mari, Jessie enterre son enfant juste né et prend la fuite. C'est celui-ci, sous la terre, qui raconte sa mère, son histoire et la poursuite engagée contre elle à travers le bush et les rocheuses. Je n'avais jamais lu de western australien. C'est chose faite et ça m'a bien plu.

Le cycliste de Tchernobyl, J.Sebastian, Métailié

Vassili Nesterenko croyait dur comme fer à la puissance du nucléaire. Jusqu'à l'accident de Tchernobyl. où son combat s'est alors brutalement inversé. Inspiré de la vie de cet homme, l'auteur nous raconte la ville quasi-déserte de Pripiat, les dégâts causés sur la nature et sur les hommes, les mensonges du gouvernement russe et des autorités internationales,...

mardi 17 septembre 2013

Tango tranquille, V.Hanf, Le Castor Astral

Violette, vieille dame solitaire, et Enrique, immigré bolivien, vont se croiser dans un parc et croiser leur destin. L'histoire est belle, tendre et ouverte sur l'espoir.

Billie, A.Gavalda, Le Dilettante

Le petit âne gris d'Hugues Aufray version écriture par Anna Gavalda. C'est gentil, c'est mignon, on pleure à la fin. Ça ne mange pas de pain (ça en mange, les ânes ?) et ça fait du bien quand on n'a pas envie de se prendre la tête...

Parabole du failli, L.Trouillot, Actes Sud


Cric-Crac ! et le conteur raconte ! Pedro est mort. Pedro s'est suicidé. Alors l'ami de Jacques Pedro Lavelanette, le narrateur, raconte qui était Pedro : le montreur de mots, Quichotte et le baladin des quatre chemins, le théâtreux, le poète et l'artiste maudit, le passeur de phrases, l'homme insaisissable qui partageait un deux pièces avec le narrateur et l'Estropié, ses deux compères de condition modeste. Après le grand plongeon de Pedro, le conservateur du musée, un vieil homme à la voix mielleuse, a ouvert le bal des éloges car « la mort a cette vertu de sanctifier les gens : martyr, héros, génie? C'est fou comme les cadavres inspirent le dithyrambe ! » Un récit empli de poésie : c'est beau, c'est fort, c'est profond !

Le jeu, Niveau 1 : oserez-vous entrer ?, A. de la Motte, Fleuve Noir

Tu es dans le train et tu découvres un mobile oublié, abandonné ( ?) sur la banquette d'à côté. Tu le prends et un message s'affiche : « Tu veux jouer ? », « oui ? », « non ? » et le message se répète jusqu'au moment où, intrigué, tu cliques sur « oui ! » et c'est parti pour des épreuves pas vraiment innocentes mais qui te rapportent des points et de l'argent : addiction au jeu qui enfle ton égo. Et vous, voulez-vous entrer dans le jeu ? Attention, vous êtes filmés ! Thriller original, très bien ficelé et palpitant ! (Niveau 2 à paraître le 13/11/13)

vendredi 13 septembre 2013

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, R.Puértolas, Le Dilettante

Chouette, chouette, chouette ! Et réjouissant ! Pour connaître le sujet du livre, lisez le titre jusqu'au bout. Et, pour le reste, lisez le livre. C'est drôle, frais, ça fait du bien !
(Il sera d'ailleurs au centre de notre prochaine soirée littéraire, le jeudi 17 octobre. Si ça vous dit, rejoignez-nous. Inscr. : 063/235373)

jeudi 12 septembre 2013

Le rire du grand blessé, C.Coulon, V.Hamy

L'inquiétude face à la disparition du livre et de la lecture est un sujet qui (enfin) se répand. Dans ce roman, un régime totalitaire dans lequel il n'y a plus de livres mais seulement des lectures publiques. Et des gardes féroces pour maintenir l'ordre. Jusqu'au jour où l'un de ceux-ci est mordu par un molosse...
Commentaire de la libraire : quand va-t-on cesser l'hémorragie ?

mercredi 11 septembre 2013

Volubilis, C.Bernos et J.-I.Choi, Chan-ok

Et celui-ci le coup de coeur d'Hippolyte (et de nous aussi). Volubilis reçoit au fil des ans des clés ouvrant de magnifiques jardins. Poétique, écologique, esthétique. Réussi !

Avant, quand y avait pas l'école, V.Malone et A.Bouchard, Seuil jeunesse

Notre gros coup de coeur de la Rentrée en album pour enfants. Comment c'était l'école, à la préhistoire, quand y avait pas école ? A se tordre de rire !!!!

mardi 10 septembre 2013

Canada, R.Ford, L'Olivier

Présenté comme l'un des grands événements de la Rentrée littéraire, je me devais de lire ce roman. Celles et ceux qui sont passés à la librairie ses deux dernières semaines savent à quel point j'ai galéré avec ce livre. Impossible d'avancer, aucune envie de le reprendre. Mais, finalement, je suis arrivée au bout. Et je n'ai pas grand chose de plus à en dire.

La 5e vague T1, R.Yancey, R.Laffont

Après la 4ème vague, il ne reste plus sur terre que 10% de la population mondiale. Mais qui sont les Autres et pourquoi veulent-ils éradiquer les derniers terriens infectés ou pas ? Quand la 5ème vague va-t-elle déferler ? Cette jeune collection R, éditée par Laffont, vise un public de grands ados (l'éditeur préfère « jeunes adultes ») et particulièrement un public plutôt féminin dans la « vague » des Twilight, Hunger Games, vampires, héroïc, fantasy et cie. Intéressant !

samedi 7 septembre 2013

Saveur Coco, R.Dillies, Dargaud

J'aime bien Renaud Dillies !!! Il a un univers très singulier qui me plaît à chaque nouvel album. Ici, les aventures de Jiri et Pôlka qui ont soif et cherchent de l'eau. Fantaisie, poésie, humour au rendez-vous.

Aime la guerre !, P.Dalmayer, Fayard

La narratrice, Hanna Dalmayer (comme l'auteure), est une journaliste/reporter polonaise (comme l'auteure) qui écrit des articles sur la situation actuelle en Afghanistan. C'est un regard sans concession sur la guerre ou plutôt sur l'après guerre quand les Etats-Unis, la France et les autres tentent de consolider le régime démocratique de Karzai contre le retour des Talibans. Elle fréquente Robert, le mercenaire et Bastien, le barbouze, et ne parviendra jamais à se détacher ni de l'un ni de l'autre. (A propos, ne dites plus « mercenaire » mais « agent d'une société militaire privée » ou « contractor »). Le récit, c'est la vision d'Hanna et ses réflexions très profondes et personnelles sur la présence des forces armées, les mercenaires, les résidents étrangers, les Afghans, la condition des femmes, la politique, la culture, les relations humaines. « Oui, j'aurais adoré détester cette guerre, pourtant je l'aime tout autant que je la déteste. » (Hanna). Malgré ses presque 600 pages denses, ce roman/reportage est particulièrement captivant et passionnant.

J'ai perdu tout ce que j'aimais, S.Sperling, Fayard

Roman largement autobiographique, semble-t-il ! Sacha (comme l'auteur, d'ailleurs) est un jeune écrivain de 18 ans dont le premier roman a connu un réel succès, par contre le second est passé inaperçu. Désabusé, les rêves dans les chaussettes, il s'enfuit un an à Los Angeles. Quand il revient à Paris, il craint de rencontrer ses anciens amis. Sacha est un fils de nantis, nombriliste, oisif, désabusé qui évolue dans un univers creux où la vie est factice, futile, superficielle tout comme le roman d'ailleurs. Je m'y suis ennuyé tant tout est plat. Aurais-je raté quelque chose ?

Niceville, C.Stroud, Seuil

Présenté comme un polar mutant, trouble et surnaturel, Niceville est surtout un puzzle de chapitres courts avec pièces rapportées qui part dans tous les sens et une cohorte, non, une légion de personnages principaux et secondaires qui font qu'au court du récit, on ne sait plus très bien qui est qui et qui fait quoi (et pourtant, j'ai pris des notes !) Je me suis souvent perdu et pas toujours retrouvé. Cette mosaïque, ces coqs à l'âne avec leurs liens très ténus ont en quelque sorte tué le suspens. Disparitions inexpliquées, un hold up par des flics ripoux, un sniper, des anciennes histoires de famille, des vengeances, des personnages louches, des flics honnêtes, des esprits frappeurs vous secouez le cornet et vous découvrez un imbroglio de situations confuses et une fin qui laisse complètement perplexe parce que personne ne comprend, pas même les personnages! Tout ça pour ça ? Je manque sans doute d'imagination ! Cherchez la clé !