Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

mercredi 28 mai 2014

La marionnette, A.Berg, Actes Sud

Des soldats allemands meurent dans un attentat en Afghanistan, tués par des armes...allemandes. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? Le syndrome de stress post-traumatique en sus ! Résumé vraiment alléchant ! Tout pour me plaire. Malheureusement, je me suis égarée dans les personnages, éloignée du texte à cause des fautes contenues et, même si je suis arrivée au bout du récit, je n'en garderai pas un grand souvenir.

samedi 24 mai 2014

Nostalgie heureuse, A.Nothomb, Albin Michel

Evidemment, celui-ci, je l'ai lu parce que j'allais rencontrer Amélie. Evidemment, puisqu'il est de (petite) notoriété publique que je n'aime pas ses romans, j'appréhendais (un peu) de le lire. J'ai utilisé lors de cette rencontre le terme de renaissance. J'ai découvert une autre A.Nothomb que celle qui pouvait m'agacer, je me suis plongée dans le récit de son retour au Japon, je me suis arrêtée sur tas de phrases ou réflexions qui m'ont touchée. Bref, un beau moment de lecture !

Changer de vie : histoires de renaissances, G.Barbe, Plein Jour

Ce livre, je l'ai lu pour le titre, pour le sujet et parce que l'auteure porte le même prénom que moi ! Et, puis, peut-être aussi parce que...

Tuez qui vous voulez, O.Barde-Cabuçon, Actes Sud

3ème enquête du commissaire aux morts étranges, le chevalier de Volnay, aidé de Guillaume, son père, dit « Le moine ». Nous sommes en 1759 et Paris est troublé par trois assassinats étranges : les victimes ont été égorgées et la langue coupée ; par l’approche de la Fête des fous et par la secte des convulsionnistes. Apparaît alors le personnage du chevalier d’Eon, le chevalier en jupons, ambassadeur de France auprès de la reine Catherine de Russie. C’est encore une fois le plaisir de se plonger dans cette atmosphère du Paris du XVIIIe siècle et d’apprécier tout l’art de l’intrigue de Barde-Cabuçon. 
On ne s’en lasse pas !

Trauma, Les visages de Victoria Bergman T2, E.A.Sund, Actes Sud

Dans ce 2ème volet des Visages de Victoria Bergman et suite de Persona, on retrouve évidemment Jeanette Kihlberg, commissaire, empêtrée dans son enquête sur des ados sans-papiers assassinés et dans la recherche de l’introuvable Victoria Bergman. Elle est de plus confrontée à un certain nombre d’assassinats en relation avec ces affaires. L’intrigue est toujours aussi complexe avec des chapitres courts, des allers-retours dans le passé des uns et des autres, une nuée de personnages, des rebondissements presque à chaque page, des pédophiles, des TDI (troubles dissociatifs de l’identité), un procureur véreux… Bref, je garde mes notes pour comprendre Catharsis, le 3ème volet de la trilogie. Tout simplement haletant et impossible à lâcher !

Ici, C.Van Acker, Le Dilettante

Ici n’est pas un roman : il n’y a pas d’intrigue ! C’est juste un herbier d’impressions d’une citadine qui a choisi de vivre à la campagne. Ici, c’est presque chez moi, c’est la Lorraine belge, région géographique, et la Gaume, région culturelle ; autrement dit la jungle, le trou perdu du sud, la partie oubliée de la région wallonne. C’est le pays qui n’existe pas, loin du stress, de la vie trépidante et des bouchons de la capitale. Qu’on y est bien ! Et c’est là que l’auteure a décidé de s’installer après avoir quitté la ville. Mais non, Christine, on ne « s’emmerde » pas à la campagne et on n’écrit pas pour passer le temps ! Le temps, on le prend à vivre, à redécouvrir l’essentiel, le vrai visage de la ruralité tranquille bercée par le rythme des saisons. J’ai beaucoup apprécié les chapitres flashs de ce récit agreste, tellement vrais, lus sous la frondaison renaissante de mon noyer quarantenaire. Ici, on prend encore le temps de lire en écoutant l’herbe pousser !

mercredi 14 mai 2014

Le duel, A.Indridason, Métailié

1972, l’Islande organise le championnat du monde des échecs à Reykjavik, en pleine guerre froide, où seront opposés Spassik, le russe et tenant du titre et Fischer, l’américain capricieux. Pendant ce temps, un jeune homme est assassiné de deux coups de couteau dans un cinéma, son magnétophone et ses cassettes volés. C’est le commissaire Marion Briem qui mène l’enquête avec Albert. « Le duel » , c’est un polar qui tourne au roman d’espionnage ! Outre l’enquête et le match du siècle, c’est toute l’atmosphère du début des années 70 avec de longs apartés très prenants sur les problèmes de la tuberculose bien des années avant. Encore un très bon Indridason même si le personnage fétiche d’Erlendur n’apparaît qu’à la dernière phrase.

Les lois de la frontière, J.Cercas, Actes Sud

Que l’on soit d’un côté ou de l’autre de la rivière Ter à Gérone, les lois ne sont pas les mêmes. D’un côté, la classe moyenne, les fonctionnaires, la bourgeoisie et de l’autre les bas quartiers. 1978, Antonio Gamallo, alias Zarco, est un petit caïd, chef d’une bande de voyous, de petites frappes, vivant de vols à l’arraché, de vols à la tire (dans les deux sens) et de braquages de pompes à essence et de banques. Zarco devient un mythe et c’est à travers les entretiens avec Ignaccio Cânas, le Binoclard, membre malgré lui de la bande et devenu par après avocat ; de l’inspecteur Cuença qui a arrêté Zarco et du directeur de la prison de Gérone qu’un écrivain va écrire un livre sur Zarco. C’est le roman de l’ambiguïté disent les Editeurs et c’est bien de cela qu’il s’agit : ambiguïté des rôles, des relations, des personnages, de la presse, des médias… J’ai tout aimé dans ce récit : les personnages, leurs histoires, leurs relations, leurs sentiments, l’atmosphère et je me suis mis dans la peau de l’écrivain, personnage qui écoute, qui prends note et compare les versions des uns et des autres. Un très bon moment de lecture.

Le soldeur, M.Field, Julliard

Le narrateur possède une belle bibliothèque fournie en tous genres : littérature, sociologie, philosophie, tourisme, livres pour enfants, essais, dictionnaires, encylopédies, grands Chefs de cuisine… Sa rencontre avec « elle », la Lectrice, chez un bouquiniste où il alla un jour vendre quelques livres, l’obligea suivant leur pacte à se séparer progressivement de tous ses livres. Une entrée en matière très plaisante suivie de longs monologues (lus en diagonales) sur les livres dont il se sépare, ou va se séparer et sur l’aménagement d’une bibliothèque privée. Heureusement, les quelques dialogues avec la jeune fille donnent enfin quelques bouffées d’oxygène au récit, et puis, il y a quelques réflexions et citations interpellantes et un savoureux chapitre final. Plus de lassitude que de plaisir en somme, même pour un bibliomane/bibliophile qui a 48 années de lecture derrière lui. « Il voulait maintenant comprendre ce que signifiait une bibliothèque, ce que voulait dire cette succession d’actes : acheter, lire, garder, classer, accumuler, se laisser envahir par les livres. » « Liquider sa bibliothèque, c’est en quelque sorte perdre son âme ? » Mais un livre, n’est-il pas toujours l’histoire d’une rencontre ?

samedi 3 mai 2014

L'effondrement de la civilisation occidentale, E.M.Conway et N.Oreskes, Les Liens qui Libèrent

A la question contemporaine de "Pourquoi ne faisons-nous rien pour sauver l'humanité (et la planète) alors que nous savons qu'il y a danger et que nous pouvons agir (au moins partiellement) ?", les auteurs répondent par un scénario prospectif (ils se placent en 2093) dans lequel la civilisation occidentale se serait effondrée et où seuls les pays aux régimes totalitaires auraient plus ou moins survécus.
Si je trouve le livre beaucoup trop petit pour un tel sujet ; si, parfois, j'ai eu des doutes sur leurs propos, je partage en tout cas le questionnement.