Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

samedi 30 janvier 2010

Coeur de papier T1, B.Enna et G.Rigano, coll. Métamorphose, Soleil


La collection Métamorphose des éditions Soleil, dirigée par Barbara Canepa (illustratrice de Sky Doll), a un côté gothico-macabre. Je devais donc m'attendre à lire quelque chose d'un peu dur, sombre, noir.
J'en ai eu pour mon argent : cette BD m'a fichu la trouille. Le scénario et le dessin vont parfaitement de pair pour effrayer le lecteur.
Je suis curieuse de lire la suite.

Kerity la maison des contes, R.Dautremer et A.Le Ray, Flammarion


Avant d'être un album, cette histoire est un film dont la conception graphique a été confiée à Rebecca Dautremer (la "maman" des Princesses et de toute la papeterie qui va avec). Film que je n'ai pas vu (merci au Ciné Espace d'Arlon de ne pas projeter ce genre de films) mais dont les critiques étaient bonnes.
Quant à l'album : rares sont les novellisations réussies. Celle-ci n'échappe pas à la règle. Texte trop long, un peu décousu. Nous ne l'avons pas terminé.
En conclusion : si vous en avez l'occasion, allez voir le film.

Une avalanche (trop facile) d'albums jeunesse

Mes petits trésors, E.Manceau, Tourbillon : un coffret qui contient 9 petits livres thématiques et un circuit au verso. Excellent pour les tout petits comme notre Anatole.
Kuro et le goûter surprise, Y.Takai, Seuil J : ah ! les illustrateurs japonais. Quel bonheur ! Des dessins simplissimes et pourtant tellement expressifs.
Chaud devant !, L.Timmers, Milan J : même si ce n'est pas mon album préféré de Léo Timmers (j'opterais pour Le cri du hareng), il est quand même amusant et de circonstance en cette période de froid hivernal.
Boucle d'or et les trois ours, M.Billet, Tourbillon : serait-ce à cause de mes cheveux (même s'ils ne sont pas blonds) que j'ai toujours aimé ce conte... Ici, une nouvelle version pour les petits très réussie : des personnages prédécoupés et une scénette animée à chaque page.
Cailloux, G.Burnod et G.Janik, Bilboquet : trop de texte, trop de gris, trop de cailloux.
Le saut du kangourou (d'après R.Kipling), L.Mélinand, Bilboquet : graphisme étonnant pour un conte sur l'origine du kangourou.

Le Grand Loin, P.Garnier, Zulma


Un père propose à sa fille adulte handicapée de quitter le centre dans lequel elle habite pour aller passer quelques jours à la mer. Les deux personnages s'en vont donc. Et de jour en jour et de lieu en lieu, ils ne reviennent pas et d'étranges éléments sont laissés derrière eux. A la fois effrayant et drôle, ce roman m'a fait passé un bon moment.

vendredi 29 janvier 2010

Frisson l'écureuil en pleine nuit, M.Watt, Bayard J


Nouvelle aventure de Frisson l'écureuil : c'est la nuit, il ne peut pas dormir car il a la trouille. Il place donc des pièges tout autour de son arbre. Et l'arroseur est arrosé. Drôle, graphisme réussi. J'aime beaucoup. Les enfants aussi.

Rapport de police, M.Darrieussecq, POL


A-t-on le droit de tout écrire? Les thèmes littéraires, les idées, les situations, les métaphores, les mots flottent-ils dans l'air du temps? Appartiennent-ils à tout le monde? Peut-on écrire sur certaines expériences humaines extrêmes (le camp, le goulag, le deuil d'enfant) si on ne les a pas vécues? Qu'est-ce que le style? Se vole-t-il, lui aussi?

Marie Darrieussecq a consacré deux années de sa vie à l'écriture d'un essai sur le plagiat pour tenter de répondre à ces questions. Mais aussi et surtout pour tenter de se disculper face aux accusations de plagiat qu'ont portées contre elle deux auteurs femmes de sa génération, Marie NDiaye (qui a parlé de "singerie") et Camille Laurens ("plagiat psychique"). Kafka, lui, ne s'est finalement jamais manifesté pour dire que Truismes, le best-seller de Darrieussecq, ressemblait un peu trop à La Métamorphose (sans doute parce qu'il n'est pas une femme de sa génération).

Alors, ce Rapport de police? Dans des va-et-vient constants entre psychanalyse, histoire du communisme et analyse littéraire, Marie Darrieussecq met sur le même plan le bouillonnement d'idées qui a accompagné la naissance de la psychanalyse autour de la figure pivot de Freud, la blessure narcissique de la veuve d'un poète qui fut proche de Celan, l'instrumentalisation politique de la notion de plagiat sous Staline, la fatwa qui a pesé sur Salman Rushdie et... sa petite personne.

On a mal pour elle à la voir s'enferrer dans les amalgames et les approximations. D'où tire-t-elle sa science et ses certitudes? Est-elle une spécialiste de la poésie allemande? Pour juger de l'éventuel plagiat de Goll par Celan, elle ne cite que des traductions. Pas un mot d'allemand. Pour juger des plagiats des écrivains soviétiques, pas un mot de russe. Extrême rigueur scientifique! On a tout aussi mal de voir la psychanalyste (car elle se présente comme telle) se moquer (oui, se moquer) des personnalités délirantes qu'elle diagnostique sauvagement. La critique littéraire et la psychanalyse sont passablement malmenées, et le lecteur est mis à rude épreuve.

Oui, vraiment, la question se pose: a-t-on le droit de tout écrire?

Juste un petit commentaire de ma part : je n'ai pas lu ce livre. Je n'en ai pas du tout envie. Je ne soutiens aucunement ce genre de texte : règlement de compte ou pas, cela m'agace. Merci à Emma de l'avoir lu pour moi.

jeudi 28 janvier 2010

Les tartines au kétcheupe, M.S.Roger, Le Rouergue


Nicolas, 5 ans, nous raconte sa vie à la maternelle. Son langage d'enfant, ses bêtises, ses amis (Fourmisseau et Petit Toiseau) nous font rire mais, sous cette histoire d'apparence drôle, se cache la réalité - pas marrante - de sa famille. Egalement le récit très juste du quotidien de nos instits. Excellent petit roman pour les lecteurs, à partir de 9 ans.

Le curieux voyage d'un drôle de bus dans le monde fabuleux, T.Laval, Gallimard J


Même format et même principe (livre à rabats) que Bon anniversaire princesse de Chamo (coup de coeur pour les petites filles). Mais, pas la même histoire, ni le même illustrateur. Ici, un bus emmène les personnages de page en page dans une histoire de plus en plus folle. Dessins remplis de détails que l'on prend grand plaisir à éplucher. Très amusant malgré une fin un tout petit peu décevante.

Quai des enfers, I.Astier, Gallimard


Un roman policier français : chouette, j'aime bien. Une femme à la Série Noire : chapeau, Madame ! Voici deux ingrédients qui me motivaient à lire ce roman. Sauf que : trop de Paris, trop de détails, trop de personnages, trop de clichés. Je suis allée jusqu'au bout entraînée par le rythme mais, vous l'aurez compris, ce livre ne m'a pas vraiment plu.

mercredi 27 janvier 2010

C'est pas grave, M.Van Zeveren, Pastel


Petit Lapin fait des bêtises, mais "C'est pas grave". Jusqu'au jour où il se retrouve dans l'estomac du Loup avec Petite grenouille...Drôle et efficace comme souvent les albums de M.Van Zeveren.

Première tempête, C.K.Dubois et C.Pineur, Pastel


Albert, le petit oiseau, va connaître la première tempête de sa vie. Il a peur mais il s'accroche.

Une enquête de l'inspecteur Lapou, B.Guettier, Gallimard J


Lapou, le lapin, mène des enquêtes dans le potager. La salade raconte des salades, le cerise est tombée sur le gâteau, c'est la fin du haricot... L'inspecteur est là pour remettre de l'ordre dans tout cela. Vraiment amusant avec les petits.

samedi 23 janvier 2010

Les poissons ne connaissent pas l'adultère, C.Aderhold, Lattès


A l'époque, mon mari avait adoré Mort aux cons. Je me suis donc précipitée sur le second roman de C.Aderhold, en espérant rire autant que lui. Me voilà donc embarquée dans un train avec une femme qui (encore une fois) largue son mari sur ce qui semble être un coup de tête. Au fil des arrêts en gare, l'histoire tourne au surréalisme. J'ai souri plus que je n'ai ri. Mais, j'ai apprécié cette histoire, avec laquelle j'ai passé un bon moment, délassant.
Petit bémol : l'écriture. Effet de style ou mauvaise construction de phrase ? Il m'est arrivé de devoir relire certaines phrases, sans vraiment les avoir comprises au final.

vendredi 22 janvier 2010

Horribles trolls : un livre qui pue, D.Durand, Gründ


Cet album tout-carton fait découvrir aux enfants différentes familles de trolls. On les touche et à la dernière page, on les sent - car ils puent. Les enfants étaient pliés en deux. Moi, enrhumée, je n'ai rien senti. Mais, odeur réelle ou pas, les enfants adorent !

jeudi 21 janvier 2010

Le zoo de Mister Peek, K.Waldron, Didier J


Mister Peek, le gardien du zoo, enfile sa veste et part faire sa tournée. Mais, il se sent à l'étroit aujourd'hui. Aurait-il grossi ou la solution serait-elle ailleurs ? En tout cas, ses commentaires ne plaisent pas aux animaux. Drôle mais un peu compliqué pour les plus petits.

L'odyssée d'Omer, F.Kessler et O.Charpentier, Autrement J


Omer s'ennuie et part faire un long voyage. Accompagné d'une dame un-peu-sardine et de trois monsieurs, il vit différentes aventures et puis revient.
Pour nous, c'était aussi un (trop) long voyage.

Mon papy et moi, T.Miyamoto, Mango J


Petit a priori : l'auteur de ce livre aurait été de nationalité occidentale, je lui aurais écrit pour lui dire de s'occuper de ses rides.
Mais, l'auteur est japonais et finalement, cet album parle d'autres choses aussi que des rides du Papy. Le sujet est donc la relation grand-père/petit-fils et Hippolyte (presque 4 ans) a trouvé ce livre drôle.

mercredi 20 janvier 2010

Les disparus de Dublin, B.Black, NIL


La semaine dernière, trois romans d'affilée. Depuis, 60 "pénibles" pages de celui-ci dans lequel je patauge. J'essaie encore un peu mais je ne suis sûre d'aller beaucoup plus loin.
Le couperet est tombé : j'arrête. Je l'ai vendu.

Une nuit de trop, J.Patterson, L'Archipel


Lauren Stillwell, la trentaine épanouie, inspecteur à la « Crim » du Bronx à New York, veut faire une surprise à son mari, Paul, à la sortie de son travail. Elle le surprend au bras d'une jeune et jolie blonde devant un super hôtel de Manhattan. Lauren décide de se venger en passant la nuit avec Scott, un de ses collègues. Elle voit son mari, Paul, assassiner son amant. Elle est chargée de l'enquête mais elle va tout faire pour que l'on ne découvre pas le vrai meurtrier de son amant d'une nuit.
Thriller-polar au rythme haletant. On entre dans ce récit sur les chapeaux de roue, et puis l'auteur met le turbo, mais il y a toujours un grain de sable dans cet engrenage bien huilé, trop bien huilé et tout s'enchaîne. On pense lever le pied et puis tout s'accélère : 117 chapitres courts avec prologue et épilogue (ça devient la mode), un récit en « je » qui tient en haleine. Époustouflant ! Ni trash, ni gore, simplement un récit cousu de fil noir !

mardi 19 janvier 2010

La quatrième forme de Satan, P.Aspe, Albin Michel


On peut résumer la 4ème enquête du commissaire Van In par « secte satanique » et « trafic de drogue », toujours dans la très bourgeoise Bruges. Des cinq romans édités à ce jour chez Albin Michel, cette 4ème enquête est celle que je préfère : plus de suspens, plus de sentiments.
Van In devient de plus en plus sympathique et humain, plus fin et plus diplomate au fur et à mesure des romans : sa relation avec Hannelore y est sans doute pour quelque chose et on s'attache aux différents personnages. Un petit regret : Aspe n'exploite pas assez le côté satanique, luciférien.
N'empêche que cela reste une lecture agréable et récréative.

vendredi 15 janvier 2010

Trois femmes puissantes, M.NDiaye, Gallimard


Voici un livre paradoxal. D'abord, ce Goncourt du roman est un recueil de trois nouvelles. Ensuite, les trois personnages principaux sont deux femmes et un homme. Enfin, ils n'ont rien de puissant. Bref, on pourrait se dire qu'il y a tromperie sur la marchandise.
... Sauf que le livre n'est pas une marchandise (celui-ci encore moins qu'un autre), et qu'il faut y regarder de plus près. Je n'ai pas envie de dévoiler quoi que ce soit du sujet. Disons que cela parle de l'Afrique, de la femme, de la relation parent-enfant, mais, en fait, cela n'a pas d'importance. Le thème est ailleurs, et ne se dévoile que pas à pas au lecteur peu pressé.
Plusieurs fils rouges passent d'une nouvelle à l'autre. Premier fil: les personnages sont apparentés, à un degré ou à un autre. Franchement, c'est le lien le plus visible, mais aussi le plus lâche et le plus insignifiant.
Deuxième fil: le style étrange. De longues phrases complexes qui s'enroulent, halètent, reprennent, s'interrompent, parfois presque bancales, parfois très inspirées, avec un vocabulaire qui m'a semblé trop précieux par endroit et des répétitions inutiles ou insolites, mais une voix, ça oui, une voix reconnaissable entre toutes. Suivant l'auteur dans ces méandres, on finit par comprendre que de tels détours sont nécessaires pour nous faire épouser le déroulement de la pensée, des sentiments et des émotions, bref le flux de la conscience des personnages.
Troisième fil: la présence récurrente d'oiseaux, à la fois réels et allégoriques, qui donnent à ces trois portraits intérieurs une dimension poétique, voire métaphysique.
Enfin, cette idée, subtile et à laquelle on ne parvient qu'après réflexion: que les trois principaux protagonistes trouvent la puissance annoncée dans le titre, eux qui sont faibles parmi les faibles, dans leur cheminement intérieur et dans un lâcher-prise sublime qui les rend plus grands que leur destin.
Si la langue m'a parfois agacée et a parfois fait écran à ce que le livre avait à me dire de la nature humaine, j'ai finalement, malgré mes réserves, beaucoup aimé ces paysages avec oiseaux et, surtout, cette puissance dans le lâcher-prise.

Le premier amour, V.Olmi, Grasset


J'avais aimé Véronique Olmi pour Numéro six et Un si bel avenir. Puis, j'ai moins aimé. Elle revient ici avec un excellent roman. Un vrai roman. L'histoire d'une femme qui plante son mari le jour de leurs 25 ans de mariage. Elle tombe, par hasard, sur une annonce où son premier amour lui demande de la rejoindre en Italie. Immédiatement, elle part. Et nous la suivons, sur la route et dans les souvenirs de ce premier amour. De ce grand amour. J'ai vibré. J'ai pleuré. J'ai aimé.

jeudi 14 janvier 2010

Un confetti de paradis, F.Langlois, Albin Michel jeunesse


Très belle fable écologique où 4 animaux-amis vivant sur une île paradisiaque se retrouvent en enfer après avoir trop consommé et trop produit. Toutefois, rien est immuable : de la bonne volonté de la part de chacun, des efforts et de la réflexion et ils retrouveront leur confetti de paradis.

Joni et Vatanen : aventures, A.Cortey et J.Coat, Albin Michel jeunesse


Cet album nous raconte quelques histoires très drôles de Joni, élan chanteur, et de son ami Vatanen, le lièvre. J'ai pris un réel plaisir à chanter aux enfants quelques "tubes" entamés par Joni. J'ai adoré la tête de Vatanen avec son Ipod sur les oreilles, ne supportant plus les chants de l'élan.

Coline, A.Cousseau et C.Miyamoto, Sarbacane


Cet album tout en délicatesse et en tendresse nous raconte une histoire d'amitié très belle entre une hirondelle et une tortue. Les illustrations sont particulièrement réussies.

Viens plus près, S.Gran, Sonatine


Succès grandissant pour les éditions Sonatine : ce nouveau roman à peine sorti est déjà épuisé. Comme beaucoup apparemment, je me suis précipitée sur leur nouvelle parution, certaine d'y trouver mon compte puisque je fais partie des fidèles lecteurs de cet éditeur. Mais, déception pour moi : peu de suspense contrairement à ce qui est annoncé et surtout l'histoire agaçante d'une fille possédée (ou folle ?).
Je trouvais la couverture moche, j'aurais dû me méfier.

mercredi 13 janvier 2010

Le club des incorrigibles optimistes, J.M.Guenassia, Albin Michel


Pas une histoire, mais des histoires : 767 pages et un long moment de bonheur intense. Difficile de résumer cette chronique parisienne douce-amère des années 1959-1964 avec la guerre d'Algérie en arrière-fond. En 1959, Michel Marini a 12 ans : photographe amateur, champion de baby-foot, lecteur compulsif, nul en math, amoureux de rock'n'roll et apprenti joueur d'échecs. C'est sa vie à travers sa famille, ses amis, le Baldo et son arrière salle où se retrouvent des réfugiés, des exilés des pays de l'Est : Tibor, Sasha, Leonid, Emré, Pavel, Victor, Igor, Tomatsz... rejoints par Sartre et Kessel. Ils forment « le Club des Incorrigibles Optimistes ». Ils y racontent leurs souvenirs et leurs vérités, et y jouent aux échecs.
Des portraits authentiques et touchants, une composition subtile, un rythme soutenu, un style vivant, expressif, coulant, limpide... Guenassia évoque également Camus, Vian, Kazantzakis, Noureev, Nijinski, Diaghilev et tant d'autres qui font partie de mes souvenirs d'adolescent. Nostalgie !!!
Merveilleux "petit" chef-d'œuvre littéraire.

mardi 12 janvier 2010

L'Olympe des Infortunes, Y.Khadra, Julliard


Dans la littérature de Khadra, il y a souvent un point de vue, une morale, une opinion défendue. Dans son roman précédent (Ce que le jour doit à la nuit), je n'avais déjà pas retrouvé cette prise de position. Dans celui-ci, je n'ai pas compris de quoi il parle exactement. Sans me déplaire (car je l'ai lu entièrement et rapidement), il me laisse perplexe.

lundi 11 janvier 2010

Les chaussures italiennes, H.Mankell, Seuil


Paul et Léo (chronique récente) m'avaient dit énormément de bien de ce roman : je confirme. Il est magnifique. Réflexion sur la vie et la mort, remise en question personnelle, regrets, pardon,... Tant de sujets privés qui nous taraudent tous mais également critique de la société (suédoise) contemporaine. Nombre de thèmes parfaitement traités par Mankell. A lire absolument.
Seul bémol : deux horreurs de traduction (p.44 "combientième". p.158 : "nombre innombrable") parmi quelques fautes dont la lectrice que je suis se serait bien passée.

jeudi 7 janvier 2010

Sukkwan island, David Vann, Gallmeister


Voilà pour quoi j'aime la littérature : pour la puissance évocatrice des mots (lorsqu'ils sont parfaitement utilisés). Ce roman, alors qu'il traite d'une histoire ô combien horrible, m'a fascinée et subjuguée de bout en bout. Un premier roman magistral qui emmène les personnages en enfer et le lecteur - averti - au septième ciel.

La tache aveugle, E.Landon, Actes Sud


Probablement intéressant pour les peintres (amateurs ou spécialistes) dont je ne suis pas, j'ai abandonné ce roman par ennui et manque de connaissance du sujet.

mardi 5 janvier 2010

Message perso

Un grand merci à Emma et Léo pour leurs chroniques : elles me permettent de nourrir le blog plus souvent, avec des avis autres que les miens.
Merci également aux lectrices et lecteurs de ce blog, sans qui il n'existerait pas. N'hésitez pas à y laisser vos commentaires ou à m'envoyer vos avis de lecture. Je me ferai un plaisir de les poster.

Les chaussures itlaiennes, H.Mankell, Seuil


Fredrik Welin est chirurgien. Après une erreur médicale, il a décidé de vivre volontairement reclus, exilé dans son îlot d'un archipel de la mer Baltique avec sa vieille chienne et sa vieille chatte, et ce depuis 12 ans. Il a 66 ans. La seule personne qu'il rencontre quotidiennement est son facteur hypocondriaque qui passe avec ou sans lettre, avec ou sans colis mais toujours avec un problème de santé. Un jour, Harriet, la femme qu'il a aimée 40 ans auparavant et qu'il a quittée sans explication, va venir perturber sa solitude. Fredrik va devoir renouer avec son passé, lui qui a fui par lâcheté les problèmes sa vie durant. Il va devoir tenir sa promesse.
Histoire simple, intimiste, pleine d'émotions, de sentiments... et de surprises!
C'est le 13ème roman de Mankell que je lis et je n'ai jamais été déçu. C'est l'un de ses meilleurs avec "Le cerveau de Kennedy », « Les chiens de Riga », « La lionne blanche »...
Avec son dernier, j'ai eu l'impression de lire une espèce de testament spirituel où il évoque la vie, la mort, les relations humaines... toutes les questions existentielles. « La vie est une branche fragile suspendue au-dessus d'un abîme. Je m'y accroche tant que j'en ai la force. » « Avant de mourir, il faut que je sache pourquoi j'ai vécu. »
Superbe roman

Le collectionneur d'armes, P.Aspe, Albin Michel


On retrouve évidemment le commissaire Pieter Van In, amateur de Duvel, et son brigadier Guido Versatel. Pieter est en couple avec Hannelore Martens, la jeune et jolie juge d'instruction de Bruges. Ils ont des jumeaux de 6 mois / Sarah et Simon. (J'ai raté un épisode « La quatrième forme de Satan »).
Cette fois, Van In est confronté à la tentative d'assassinat sur la personne de Patrick Claes, trader international, gourou de la Bourse et collectionneur d'armes qu'il vient de se faire voler. Faits ou jeux de société ? Politiciens ripoux, trafic d'armes, blanchiment d'argent, mafia russe, bordel pour VIP... Rêve prémonitoire de Aspe ? magouilles financières au sein de la CGER. (L'édition flamande est parue en 1999, quand on ne parle pas encore ni en euros ni de Fortis). C'est du polar belge, pas mal ficelé, et la 5ème enquête de ce policier atypique, pas toujours politiquement correct... bien que je trouve qu'il s'assagit au fil des enquêtes. Mélange de vies privées et professionnelles. Humour de Aspe : « Peut-il exister un romancier flamand (re)connu ? » Ça fume et ça boit beaucoup mais c'est agréable et léger comme une petite friandise.

Honecker 21, J.Y.Cendrey, Actes Sud


Un livre étrange où alternent des pages hilarantes, des scènes savoureuses, des observations fines sur la solitude contemporaine et la société de consommation, de belles descriptions de Berlin et des passages plats, sans ressort. On a l'impression que l'auteur s'est évertué à coller des scènes bout à bout en se disant que si l'ensemble était traversé par le fil rouge d'un même personnage paumé (l'Honecker du titre), cela pourrait faire un roman. Mais ce n'est pas tout à fait raccord, on voit trop les coutures ou, tout simplement, cela n'a pas été suffisamment travaillé.
A chaque carrefour, l'auteur a choisi le développement narratif le plus improbable, mais la surprise, au lieu d'être jouissive, s'avère frustrante, décevante. Pourquoi, par exemple, Honecker veut-il tromper sa femme sensible et cultivée avec une prostituée moche et sourde-muette? Quelle est la logique? L'attrait des contraires? Un problème avec sa môman? L'envie d'une relation reposante qui n'engage à rien? Aucune explication ne tient réellement la route. A partir de ce moment-là, le livre s'effiloche, part en lambeaux, jusqu'à la scène finale, qui aurait pu être magistrale dans le tragicomique mais qui, pathétiquement dérisoire, me semble ratée.
Il y aurait sans doute eu moyen de mieux exploiter le thème de la panne de voiture. Et quand, à la toute fin du livre, le narrateur retrouve les aventures de Simplicissimus, le grand héros picaresque allemand, sur le plancher de sa voiture, on se dit que l'idée était très bonne, car Honecker est bien une sorte de Simplicissimus moderne, mais on regrette que l'auteur n'ait pas annoncé la métaphore plus tôt dans le roman avant de la reprendre dans la scène finale.
Bref, l'auteur avait beaucoup de belles cartes en main: le Berlin contemporain, le couple moderne perturbé par l'arrivée d'un bébé, la culture versus l'argent, l'électroménager qui vous laisse tomber (la scène de la machine à café est excellente), la servilité de l'homme moderne à l'égard de son patron, le hasard qui gouverne nos vies, un portrait de l'Allemagne moderne et d'un anti-héros allemand par un Français (ce qui n'est pas courant), etc. Malheureusement, à l'image de son personnage, il n'a pas su en profiter et déployer son jeu.
J'ai eu envie d'aimer ce livre - pour ses combats, ses décors, la femme d'Honecker -, je l'ai même adoré dans les cinquantes premières pages, et puis mon intérêt s'est peu à peu délité. Dommage!

Le prédicateur, C.Läckberg, Actes Sud


Un enfant découvre le cadavre d'une femme au milieu d'ossements plus anciens dans la brèche du Roi, proche de la petite ville portuaire de Fjällbacka. Patrick Hedström est chargé de l'enquête.
Il semblerait que la famille Hult, enfants et petits-enfants du prédicateur Ephraïm, ne serait pas étrangère à l'affaire.
D'un côté, une tension due à une intrigue très bien ficelée et pleine de rebondissements et de l'autre, l'émotion avec les petits problèmes familiaux d'Erika qui s'est mise en ménage avec Patrick et qui est en fin de grossesse.
On retrouve ainsi avec plaisir les personnages de « La princesse des glaces » (même éditeur). Si Camilla Läckberg n'innove pas dans le polar, on s'attache à ses récits comme à ceux de Vargas, de Mankell et de Donna Leon. Il y a cette complicité qui naît du mélange de vie professionnelle (en quête) et de vie privée (famille et soucis personnels). Un bon moment à passer.

L'empreinte des amants, J.Connolly, Presses de la Cité


Mauvaise pioche en ce début d'année : après septembre, janvier est le mois de la seconde rentrée littéraire. J'ai donc déjà lu quelques trucs avant leur sortie. En voici un que je ne vous conseille pas. Dès le début, j'ai trouvé ce roman policier ennuyeux, avec une dimension irréaliste à laquelle je crois toujours difficilement. N'a laissé aucune empreinte sur moi.

Excellente Année 2010


Je vous souhaite à toutes et à tous une merveilleuse année 2010, remplie de découvertes heureuses et de lectures enrichissantes.
En ce qui me concerne, je vais fêter les 10 ans de la librairie : j'en suis très heureuse et très fière. Je vous tiendrai au courant des festivités, en temps voulu.