Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

mardi 31 mai 2011

Vivre, M.Csikszentmihalyi, Pocket


Jamais, au grand jamais je ne lis ce genre d'ouvrages ! Les livres de psychologie, très peu pour moi.
Il n'y a donc que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Ou alors, ce livre est édité dans une collection qui ne lui convient pas.
En tout cas, sur base du conseil d'une cliente, j'ai lu cet essai. Et 3 jours durant, je ne l'ai pas quitté, annotant régulièrement le texte. Depuis, j'en suis tant imprégnée que la plupart de mes faits et gestes sont exécutés et mesurés à l'aune de cette lecture.
L'auteur a, pendant 20 ans, tenté d'analyser autant que faire se peut ce qui constitue le bonheur et comment Vivre une vie pleinement heureuse.
Il me reste des décennies (j'espère) pour mettre en application ce qu'il préconise.

jeudi 26 mai 2011

Nestor rend les armes, C.Dupont-Monod, S.Wespieser


Même pas encore en juin et déjà un premier roman lu pour la Rentrée littéraire 2011.
Et non des moindres !
Clara Dupont-Monod, avec une écriture riche et élégante, nous offre un récit magnifique sur les affres de l'âme humaine. Nestor est Argentin. Il a fui son pays. D'autres drames sont survenus. Il s'est alors protégé dans une carapace de peau et de graisse.
Alice en tombera amoureuse et voudra l'aider. Mais, tant de souffrances peuvent-elles être apaisées ?

Gataca, F.Thilliez, Fleuve Noir


(Déjà commenté par Géraldine)
Gataca fait suite au Syndrome E et de nouveau Thilliez nous plonge dans un thriller/polar qui repart dans la recherche sur les origines de la violence. Un scénario et une intrigue implacables, les personnages de Hennebelle et de Sharko brisés mais attachants, une petite leçon de biologie génétique (ADN, génome, rétrovirus...), de paléontologie et d'anthropologie très bien vulgarisée, une écriture irréprochable : que du bonheur !
A siroter lentement pour apprécier ce nectar de polar palpitant.

mercredi 25 mai 2011

G.Fujikawa, Gautier-Languereau


Bonne nuit ! ; Savez-vous compter ? ; Le premier livre de bébé ; Mes petits amis : 4 petits albums tout-carton tout droit sortis des années 70.
Un graphisme vieillot mais pas vieilli tout en douceur et en finesse.
J'adore !

Milky, Lilidoll, Venusdea


Album esthétique, onirique, poétique, un peu effrayant parfois.

L'armée furieuse, F.Vargas, V.Hamy


Quoi de plus réjouissant que l'annonce d'un nouveau Fred Vargas ! Sa lecture même !
A peine sorti et déjà lu, j'ai retrouvé avec grand plaisir Adamsberg et son équipe.
Parti en Normandie pour chasser de sinistres fantômes, il va y rencontrer de bien étranges et touchants personnages pour une enquête, comme à chaque fois, finement construite et dont la résolution n'arrivera que bien tard.
Quoi de plus triste que d'avoir déjà fini un F.Vargas car l'attente du suivant est alors longue.

Hypothermie, A.Indridason, Métailié ou Points


Un suicide qu'aucun des proches de la victime ne comprend et pourtant qui est affaire classée pousse Erlendur à entamer une enquête privée et à titre personnel. Des disparitions anciennes et non résolues, dont celle de son propre frère, resurgissent dans son esprit. Erlendur doit aussi chasser ses démons personnels et régler ses affaires de famille. Plus philosophique et psychologique que vraiment policière, l'enquête aborde les disparitions inexpliquées, le suicide, le divorce et la séparation, la vie après la mort, les souvenirs, les mediums...
C'est aussi ça qui me préoccupe : les réponses. Que des gens obtiennent des réponses. Une personne ne quitte pas tout simplement son domicile pour disparaître par enchantement. Il y a toujours une piste. Sauf là, on n'en a aucune.
Depuis longtemps, il se demandait comment de simples coïncidences pouvaient façonner le destin des gens, décider de leur vie et de leur mort.

Récit un peu lent dans une atmosphère tout islandaise et malgré tout agréable.

vendredi 20 mai 2011

Le choix de Goldie, R.Farooki, Gaïa


Une superbe couverture aux couleurs vives pour un très beau roman.
A la fin de ses études, Goldie quitte son pays à la sauvette, avec Parvez son amour de jeunesse et tout frais époux, pour s'installer en Angleterre.
Récit d'une intégration réussie mais également roman d'une famille sur qui pèsent d'assez lourds secrets et surtout histoire d'une femme pour qui le choix de la vérité sera primordial.
Malgré un début un peu lent et une fin légèrement tirée par les cheveux, j'ai dévoré cet épais roman drôle parfois, touchant souvent et passionnant dans sa grande majorité.

mercredi 18 mai 2011

Le poids du papillon, Erri De Luca, Gallimard


Il y a des auteurs qu'on ne se lasse pas de lire et avec qui la magie de l'écriture opère à chaque fois. Erri de Luca, auteur italien contemporain, fait partie de ces auteurs que je chéris.
Ici, dans un très court texte, il nous narre l'histoire du Roi des chamois et de l'homme qui, toute sa vie, a rêvé de l'abattre.
Un hymne magnifique à la Terre-mère et à la nature !

mardi 17 mai 2011

De l'eau pour les éléphants


D'accord, ma fille et moi voulions aller voir ce film parce que Robert Pattinson joue dedans. Chacun(e) son petit travers.
Personnellement, j'étais également curieuse d'y aller car ce film est l'adaptation d'un roman sorti il y a des années que j'avais lu et apprécié.
Contrairement à une critique extrêmement négative entendue sur France Inter, j'ai trouvé ce film tout à fait correct. Quand on va voir un film comme celui-là, on ne s'attend de toute façon pas à un chef-d'oeuvre. Si, déjà, on passe un bon moment, pour moi c'est gagné. Et, dans ce cas, cela a fonctionné.
Mes enfants et moi avons vibré avec les personnages et sommes tombés amoureux (non pas de Robert) de Rosie l'éléphante.

Arrietty, le petit monde des chapardeurs, Studio Ghibli


Dimanche, nous sommes allés à l'Utopia à Luxembourg, voir en famille, le nouveau film d'animation du studio Ghibli (studio de l'extraordinaire réalisateur japonais H.Miyazaki), Arrietty.
Un très beau moment, rempli d'amour, de tendresse et d'humour. Un film qui fait rêver : petits et grands en sortant de la salle osent espérer que de petits êtres, comme les chapardeurs, habitent leurs maisons.
Allez-y si vous en avez encore la possibilité.

Cette main qui a pris la mienne, M.O'Farrell, Belfond


Séparées par quelques dizaines d'années, la vie de Lexie semble n'avoir aucun lien avec celle d'Elina. Toute la question de ce roman est de savoir ce qui les réunit véritablement.
Après 130 pages d'une lecture poussive et ennuyeuse (voire douloureuse dans les chapitres consacrés à Elina), n'ayant toujours pas aperçu le moindre rapport, j'ai abandonné. A regret, mais je n'y arrive plus.

samedi 14 mai 2011

Le slip de bain ou Les pires vacances de ma vie, C.Moundlic et O.Tallec, Père Castor


Michel, 8 ans, doit passer une semaine de vacances chez son papi et sa mamie. Il n'a pas envie d'y aller, d'autant plus que ses cousins seront là et qu'une terrible épreuve l'attend à la fin de cette (affreuse) semaine.
Un livre tendre et drôle dans lequel on rit et vibre avec ce petit garçon et sa famille.

Cette nuit-là, L.Barclay, J'ai lu


Après une dispute avec ses parents, une jeune fille s'enferme dans sa chambre et s'endort. A son réveil, plus personne dans la maison. Son frère et ses parents ont disparu et aucun signe de ce qui leur est arrivé.
Vingt-cinq ans plus tard, le passé de Cynthia la rattrape.
Un pitch alléchant ! Et un roman prenant même si parfois un peu long et tiré par les cheveux. Les 100 dernières pages haletantes à souhait !

jeudi 12 mai 2011

Prélude de cristal, B.Tirtiaux, Lattès


En 1886, Lena, jeune harpiste prussienne, rencontre Lazare, souffleur de verre, au temps des révoltes et des grèves des mineurs et verriers de la région de Charleroi. Elle tombe éperdument amoureuse de cet artiste qui lui répare un glassharmonica qu'elle a malencontreusement renversé. Mais il est des rendez-vous manqués qui la poussent à embarquer pour les Amériques. Et c'est ainsi qu'on vague à l'âme avec Lena, tendre et artiste, vive et pétillante, dans un fond de prose poétique et lyrique faite de phrases ciselées aux mots pleins des lumières et des couleurs du maître verrier, artisan des sons et on frissonne avec elle en écoutant La symphonie du nouveau monde de Dvořák.
Ce roman est un pur moment de bonheur ! A lire lentement.

mercredi 11 mai 2011

Jeux de vilains, J.Kellerman, Seuil


Des corps retrouvés dans un marais. Des os de mains dans une boîte. Y a-t-il un lien ? Si oui, lequel ? Qui sont ces victimes ? Et surtout qui les a tuées ?
Une enquête classique mais efficace. Etonnamment, sans rebondissements. Les flics et le psychologue associé mènent l'enquête et trouvent les assassins.
Lecture plaisir de bout en bout où la seule surprise est qu'il n'y en a pas.

mardi 10 mai 2011

Marina, C.Ruiz Zafon, R.Laffont (ou Pocket J)


Óscar, 15 ans, interne dans un collège de Barcelone, est le narrateur quelque peu fugueur. Il raconte sa rencontre et ses aventures mystérieuses avec Marina qui a le même âge et German le père de Marina. Mais tout comme dans L'ombre du vent et Le Jeu de l'ange, Zafòn nous plonge dans cette atmosphère surnaturelle, inquiétante, énigmatique, fantastique, diabolique... dont il a le secret.
Paru en espagnol en 1999, Marina vient seulement d'être traduit par François Maspéro (traducteur de Sepulveda, de Reverte et de Zafon, pour Le jeu de l'ange) : gage d'une écriture peaufinée. Cette Barcelone de 1980 nous paraît pourtant intemporelle avec ses grandes villas qui semblent abandonnées, les filatures dans les rues, ruelles et égouts de la ville gothique. Style, personnages, lieux, intrigue, tendresse et mystères... tout est là pour qu'on soit envoûté par ce récit plein de charmes.

samedi 7 mai 2011

Les Oliviers du Négus, L.Gaudé, Actes Sud


4 textes pour un même sujet cher à L.Gaudé : la mort. Mais aussi et surtout la stupidité des hommes, leur violence et la souffrance pour tous qui en découle.
Des textes fluides, touchants qui font réfléchir et nous remettent à notre place.
Je conseille !

Désirs exaucés, Beauté T1, Kerascoët et Hubert, Dupuis


Morue, qui pue le poisson et n'a vraiment pas été gâtée par la nature, se morfond d'être si laide. Un jour, un crapaud lui permet de faire un voeu : la voilà jolie !
Mais, comme un conte de fée à l'envers, Morue devenue Beauté, souffre peut-être plus encore d'être belle.
Dur, ce conte n'est pas pour les enfants. Mais, à moi, il convient bien.

Un été sans les hommes, S.Hustvedt, Actes Sud


Mia retourne chez sa mère, suite à l'infidélité de son mari. Là-bas, elle passera Un été sans les hommes mais avec sa mère, sa voisine et les adolescentes auprès de qui elle anime un atelier d'écriture. Enfin, sans les hommes... S'ils ne sont pas présents physiquement, ils sont bien là, dans les conversations.
Enfin, un roman bien écrit (et bien traduit), instruit, me donnant envie de me plonger dans la poésie et intelligemment féministe.

Le pays des grottes sacrées, Les enfants de la Terre T6, J.M.Auel, Presses de la Cité


Si j'avais été enthousiasmé à l'époque (le 1er tome est sorti en 1983) par les 4 premiers tomes de la série, le 5ème était extrêmement décevant à cause des nombreuses répétitions inutiles. Quant au 6ème, l'absence d'une véritable intrigue qui n'apparaît timidement que vers la page 492 et encore, est-ce une intrigue ? m'a poussé à l'abandonner plusieurs fois. Le pays des grottes sacrées est un gentil « documentaire » qui aborde quelques notions de paléontologie, d'ethnologie, de sociologie, de phytothérapie, d'herboristerie, de psychologie... On le lit largement en diagonale, passant allègrement des pages et des pages. Auel s'amuse à exploiter un filon qui ne recèle plus en fait que de très très rares pépites; il faut croire que ça continue à payer. J'ai toutefois appris que je pourrais utiliser de la saponaire pour me laver dans un torrent et comment dépecer un glouton carcajou (2 pages !). On y apprend aussi à compter avec ses doigts... !
Ennui profond !

Le pays oublié du temps, X.M.Bonnot, Actes Sud


Le docteur Delorme était un célèbre neurochirurgien et un collectionneur d'art papou. Le vieil homme est retrouvé mort, un masque sur le visage et un trou au milieu du front. Septante ans plus tôt, il était parti explorer avec son ami Ballancourt la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour ramener des œuvres d'art primitif du temps où les Papous étaient encore cannibales et coupeurs de têtes. Michel de Palma, commandant de police à Marseille, est chargé de l'affaire. Une enquête bien lente et une intrigue plus philosophico-ethno-anthropologique sur les traditions papoues que policière.
Intéressant sans être réellement palpitant.

mardi 3 mai 2011

La grande maison, N.Krauss, L'Olivier


On m'avait dit de cette auteure qu'elle était plus importante que son mari (Jonathan Safran Foer), que je devais absolument la lire.
Ce livre, pas encore traduit en français, était déjà dans les coups de coeur de la librairie Tropismes à Bruxelles.
Je me réjouissais donc de la découvrir. Et malheureusement, cela n'a pas fonctionné. Je me suis ennuyée, forcée, pour finalement abandonner.

Comme une soudaine envie de voler, T.Dedieu, Petite Plume de Carotte


Je le tiens !!! Depuis des semaines et des semaines, pas un seul album jeunesse qui nous plaise !
Mais, le voilà ! Et qui l'a fait ? Thierry Dedieu, dont j'ai déjà tant parlé !
Il nous offre une merveille graphique, pour un album intelligent et drôle à la fois.
Magnus Philodolphe Pépin rêve de voler et fera tout pour y arriver. Et nous rêvons (et souffrons) avec lui.