Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

mercredi 31 août 2011

Belle campagne...


Voici les affiches créées par une agence de pub pour une librairie lituanienne.
Je les reprends non seulement parce qu'elles sont très réussies mais également pour plaider encore et encore la cause du livre...

Ultimes rituels, Y.Sigurdardottir, A.Carrière


Reykjavik 2005. Harald, un étudiant allemand en histoire, est retrouvé mort, les yeux énucléés. La police a arrêté un suspect mais la riche famille de la victime est loin d’être satisfaite des conclusions de l’enquête policière. Elle engage alors Thora Gudmundstottir, avocate islandaise, pour assister Matthew Reich, un privé allemand attaché à la famille. Il est alors question d’enquêter sur les recherches d’Harald concernant les chasses aux sorcières, la magie noire, l’inquisition dans l’Islande du Moyen Age… et sur les amis particuliers d’Harald. L’enquête de Thora et de Matthew se révèle rapidement fascinante, au suspens envoûtant, mêlée (ça devient une « bonne » habitude) aux problèmes personnels, familiaux et domestiques des personnages. Les dialogues sont savoureux.
C’est un roman particulièrement passionnant. J’attends impatiemment la parution des tomes suivants : les enquêtes de Thora et Matthew.

Dans la nuit brune, A.Desarthe, L'Olivier


D’après Rosy, l’amie de Marina, chacun a en soi une machine qui permet de se projeter dans le futur ; pour le passé, pas besoin de machine, il revient tout seul. Quant au présent, il faut le vivre… et c’est ce que doit faire Jérôme, le père de Marina.
Armand, le petit ami de sa fille s’est méchamment crashé en moto. Il faut que Marina, grande ado, jeune adulte, fasse son deuil ! Pour Jérôme, c’est tout son passé qui lui revient en pleine figure comme un boomerang. Il est question des relations parent-parent, parents-enfant, amour-amitié, la vie, la mort… avec des questions sur ce qu’on est, ce qu’on devrait être, ce qu’on aurait dû être, ce qu’on a été ! Jérôme est un père lambda, un peu mou, sans grande personnalité, mais ça ne l’empêche pas de se poser des questions existentielles sans vraiment trouver de vraies réponses. Questions ouvertes... donc !

Le chevalier à la courte cervelle, A.Jonas et B.Delaporte, Milan J


Un chevalier, un trésor, une princesse et un dragon : tous les ingrédients traditionnels pour une bonne vieille histoire de chevalier.
A la différence près - très réussie - que, dans cet album, Amédée le chevalier est plus bête que ses pieds.

Eléctrico W, H.Le Tellier, Lattès


"L'Eléctrico W est une ligne de tramway de Lisbonne.
Mais si les tramways suivent des rails, la vie des hommes obéit à d'autres lois."
Extrait de ce roman repris sur la quatrième de couverture.
L'auteur a-t-il voulu à ce point appliquer cette idée qu'il m'a perdue dans son récit ? Je me suis, en tout cas, souvent égarée dans cette histoire...

Ma rentrée chez Rose, N.Brun-Cosme et A.Marnat, Père Castor


Rentrée des classes oblige, en cette période, je suis toujours à la recherche de nouveaux albums sur cette délicate question.
Voici un très, très joli album sur les maîtresses, qui donnerait envie de retourner à l'école.

mardi 30 août 2011

On achète moins de livres

Pour une fois, ce n'est pas moi qui le dis....
Ce matin, La Libre Belgique publie un article confirmant mon triste et inquiétant constat :
http://www.lalibre.be/culture/global/article/681892/on-achete-moins-de-livres.html

mercredi 24 août 2011

Culture de masse ou culture populaire ?, C.Lasch, Climats


Mes vacances m'ont fait un bien fou, mais elles me torturent également. Jamais, je ne me suis posée autant de questions. A un point tel que je me suis mise à lire le journal (et pour moi, c'est une nouveauté) et des essais afin de trouver des pistes de réponses à toutes ces questions.
Dont celui-ci : Culture de masse ou culture populaire ?. Un titre qui m'inspire évidemment.
Bien que je ne sois pas certaine d'avoir tout compris sur la théorie développée par C.Lasch dans cet ouvrage (pour faire très bref : rapport entre culture et démocratie), la lecture de ce livre a toutefois fait son oeuvre en moi car, cette nuit, je n'ai pas dormi pendant trois heures, tentant d'intégrer ses idées dans mes questionnements.
Un texte bref (40 pages) mais qui laisse de longues traces.

Rentrée littéraire

Léo, mon chroniqueur sur ce blog, vient de m'envoyer un commentaire de livre posté précédemment et il a rajouté, entre nous, ceci :
Les livres de la rentrée littéraire que j'ai lu sont tristes, avec des personnages au destin malheureux. A croire que le bonheur ne fait pas lire !
En tout cas, il ne fait pas écrire. Ou trop peu (d'où, j'insiste sur Les petits ruisseaux). Et, malheureusement, ces livres sont souvent taxés de mièvres, cuculs,... alors qu'ils font du bien !
Ne boudons pas notre plaisir lorsqu'il est là !


Les petits ruisseaux, Rabaté, Futuropolis


Il y a bien longtemps déjà, je vous avais parlé d'une autre BD de cet auteur : Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune. Belle, drôle, touchante.
Je n'ai toujours pas lu Les petits ruisseaux mais si je vous en parle, c'est parce que je viens de voir le film adapté par Rabaté lui-même de l'album.
Un pur moment de bonheur autour du personnage d'Emile qui "réapprend à être heureux".
Je ne peux que vous conseiller de visionner ce long métrage et de lire la BD car ce sont de trop rares ouvrages qui font du bien.

Loin d'où, E.Cozarinsky, Grasset


Un roman : deux destins. D’abord celui d’une jeune femme qui fuit la Pologne et un camp en 1945, avec un passeport juif, pour finalement parvenir à Buenos Aires. Ensuite, celui de Frederico, son fils, qui fuit Buenos Aires pour l’Europe en 1970. Un aller retour en fait. Si l’une fuit son passé pour refaire sa vie et oublier (ou se faire oublier !), l’autre fuit pour sauver sa vie après un acte terroriste ( ?), une trahison, comme un juif errant qu’il n’est pas.
Loin d’où est un roman à ellipses, fait de non-dits, de faux-semblants, de mystères, d’ambiguïtés. Au lecteur de deviner ce qui est caché … avec quelques retours en arrière !

mardi 23 août 2011

Artiste de plage, B.Mercier, Actes Sud junior




Cet été, nous sommes partis en Normandie. Ce livre sous le bras.
Une mine d'or, une source d'inspiration très riche pour amuser les enfants (et nous aussi) sur la plage. On cherche, on amasse, on crée, on photographie, on rend à la nature.
De longues heures simplement et artistiquement occupées.
Ci-dessus, un aperçu de nos créations.


Grâce leur soit rendue, L.Nobécourt, Grasset


Unica et Roberto ont tous deux fui le Chili mais c’est à Barcelone, en 1984, qu’ils se rencontrent et qu’ils décident de vivre ensemble. Ils sont écrivains mais Unica est hantée par ses propres fantômes et sa soif de liberté. La naissance de leur fils Kola va mettre une certaine distance entre eux et, après un ultime voyage au Chili, Unica mettra fin à ses jours.
C’est un roman à l’écriture très littéraire, sensuelle, intimiste, profonde, souvent mystique, très (trop ?) féminime.
« La conversation se déroulait comme toutes les conversations se déroulent quand chacun parle pour exister aux yeux des autres. » Ecrire, aussi, non ?

Jayne Mansfield 1967, S.Liberati, Grasset


Une biographie romancée de l'actrice sulfureuse. Pour les amateurs du genre ou pour les nostalgiques du personnage.
Commentaire de la libraire : vu la brièveté du commentaire de Léo, je pense qu'il n'est ni amateur du genre, ni de la personne. Moi non plus. Alors si vous avez un avis, n'hésitez pas à me l'envoyer.

samedi 20 août 2011

La fausse porte, X.Houssin, Stock


La fausse porte. Pour moi, la mauvaise porte...
J'en retiendrai toutefois l'inscription sur le mur du collège, en lettres majuscules : Le temps perdu ne se rattrape jamais (encore cette question de temps !).

vendredi 19 août 2011

Comme une ombre, M.Schneider, Grasset


Je n'aime pas les livres qui se disent 'roman' et qui sont en fait des autofictions, des psychanalyses sur papier... Cela avait cependant fonctionné avec L.Tardieu et sa Confusion des peines.
Cela n'a pas marché avec l'Ombre de M.Schneider. Son frère est mort il y a longtemps. Des décennies plus tard, il revient sur son histoire, sur leur histoire, sur leur amour, leur haine, leur trahison,... Une histoire très personnelle, trop personnelle pour moi.
Je retiendrai toutefois ce très beau passage :
Après un long silence, mon frère reprit :
- A quoi ça sert, les livres ? Moi, je n'ai pas besoin de livres pour comprendre.
- Bernard, qu'est-ce qu'ils t'ont fait, les livres ?
- Rien. Et toi, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?
- Ils m'ont fait. Ils ont fait ce que je suis.
Moi aussi !!!

Dans un avion pour Caracas, C.Dantzig, Grasset


Le narrateur est à bord d’un Boeing blanc tel Jonas dans sa baleine. Il vole vers le Venezuela, destination Caracas, pour retrouver son ami Xabi Puig (prononcez Chabi !) parti pour faire un reportage sur le dictateur Hugo Chavez. L’ami a disparu ! Le roman est construit de chapitres-flashs, bien écrits certes, mais dénués d’intérêt.
Mais qu’est-ce qu’un roman ? On attendait, paraît-il enfin un « roman » de Dantzig mais comme dit le narrateur (l’auteur ?) : « Les formules [de romans] sont parfois destinées à enivrer l’auteur seul. » (p.60). Et je m’en suis rendu compte au point de me resservir un très bon Glen (Et là, c’était un « Balvenie » 12 ans d’âge !) La suite du vol s’est-elle bien déroulée ? pas de crash à l’arrivée ? A vous de lire parce que moi, l’ennui m’a fait l’abandonner avant la 100ème. J’ai eu beau caresser les pages, aucun génie n’en est sorti.

Paris en temps de paix, G.Martin-Chauffier, Grasset


Il y a ainsi des bouquins dans lesquels on entre et qu’on ne veut pas quitter. Nous sommes à Paris, 2010, dans le XVIIIème. D’un côté, les beaux quartiers ; de l’autre, les immeubles de l’Ensemble Artois-Picardie. Le commissaire Hervé Kergénéan, veuf et joli petit aristo quinqua se doit de régler les petits conflits ethniques : une jeune fille juive s’est fait agresser et porte plainte contre un jeune arabe, puis le frère de celle-ci se fait kidnapper contre rançon…
Dans un style et une écriture impeccables adaptés aux différentes situations, Martin-Chauffier, rédacteur en chef à Paris-Match, nous dépeint l’actu, le vivant, le réel de ce coin de Paris qui pourrait être n’importe où : flics plus ou moins ripoux, politiciens hypocrites, l’extrémisme, les communautés arabe(s), juive, black, chinoise…, paranoïa des uns et des autres.
C’est une véritable réflexion sur les réelles difficultés de l’intégration et du « multi cultu ».
J’ai beaucoup aimé le sujet et apprécié particulièrement les comparaisons, les métaphores et les petites phrases assassines du genre : « Ce n’est pas avec une lampe de poche qu’on aveugle le soleil », « Arrêtez de bêler, ça n’a jamais chassé le loup », « En protégeant le loup, on condamne la brebis », « Qui s’excuse, s’accuse », « On ne peut jamais faire voir nos ressemblances à ceux qui n’observent que nos différences » « Tu peux traiter un chat de poisson, ça ne le fera pas nager »… Un nectar de polar ! Une analyse fine de notre société !

jeudi 18 août 2011

BOOK

Premier bilan après l'apocalypse, F.Beigbeder, Grasset


Dernier sujet douloureux de mes vacances : la disparition du livre (papier pour Beigbeder - dans l'absolu pour moi).
Dans cet ouvrage, F.Beigbeder établit la liste des 100 livres du XXe siècle à sauver avant qu'ils ne disparaissent. Certains connus et confirmés, d'autres inconnus et déjà indisponibles. Certains que j'ai lus, d'autres que j'ai maintenant envie de lire, ou pas.
Cette liste est la sienne, un peu trop "drogue, sexe and rock'n roll" mais elle a le mérite d'exister.
Je vous invite donc à lire ce livre pour en lire d'autres et, pourquoi pas, à établir votre propre liste (que vous pouvez m'envoyer) de livres à sauver avant qu'il ne soit trop tard.

Manifeste pour la Terre et l'Humanisme, P.Rabhi, Actes Sud


Mes lectures de vacances n'ont pas été drôles : après les questions d'immigration et l'accélération du temps, j'ai ENFIN lu P.Rabhi !!!
Cet homme, agriculteur et penseur, fait un très triste constat sur l'état de la planète mais également sur l'humanité. Il reste toutefois optimiste et nous donne des pistes pour améliorer la situation.
Je vous conseille vivement de lire cet homme !!! Et d'appliquer autant que faire se peut ses préceptes.

L'irrésistible course du temps, R.Frydman et M.Flis-Trèves, PUF


La question du temps qui s'accélère est une question qui me taraude depuis un moment. Certainement aggravée à la sortie du livre de Hartmut Rosa, Accélération, à la Découverte. Persuadée que je ne suis pas capable de lire un tel ouvrage, j'ai préféré emporter, pour mes vacances, celui dont je vous fais le commentaire ici.
Bien mal m'en a pris : même si je n'aurais probablement pas tout compris à l'essai de Rosa, j'aurais certainement appris plus de choses qu'en lisant celui-ci. Essentiellement psychanalytique, L'irrésistible course du temps n'a pratiquement répondu à aucune de mes questions sur cette accélération.
Dès que j'en ai le courage, j'attaque donc le Rosa !

Assommons les pauvres !, S.Sinha, L'Olivier


Pas d'ordinateur pendant les vacances, pas moyen donc de poster mes commentaires au fur et à mesure de mes lectures. Je vais tenter de me souvenir et de vous transmettre au mieux un commentaire pour chacun...
Ecrit en français par une femme d'origine indienne, ce roman raconte avec des mots durs, subtils et maîtrisés la violence, la souffrance,...la vie des demandeurs d'asile.
La narratrice, elle-même exilée, sert de traductrice aux membres de son peuple qui sont venus en France dans l'espoir d'une vie meilleure. Jusqu'à péter un plomb !
Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre mais je ne regrette pas de l'avoir lu : il est salutaire d'avoir parfois ce genre de lectures.

lundi 15 août 2011

Héritage, A.Shevchenko, First


“Héritage” est le premier roman traduit de l’anglais d’une auteure ukrainienne.
Taras Pétrenko travaille aux archives staliniennes des services secrets moscovites. Il découvre le dossier d’une enquête ouverte en 1748 auquel il manque les trois derniers feuillets. Taras mettra toute son énergie à les retrouver pour éviter un bouleversement en Europe de l’est.
Kate, qui travaille pour un cabinet d’avocats à Londres, fait la connaissance d’Andreï, ukrainien de Lvov, qui dit posséder trois feuillets qui concernent le dépôt du trésor cosaque de l’Hetman Poloubokto dans les coffres de la banque d’Angleterre. Les conditions légales à respecter et les clauses du testament sont nombreuses. Qui pourra toucher ce fabuleux pactole… s’il existe vraiment ? Un héritier, descendant de Pavlo Poloubokto, l’état ukrainien… ? De plus, une malédiction semble s’abattre sur tous ceux qui partent à la recherche de ce testament.
Les nombreux chapitres courts et les va-et-vient dans le temps et l’espace rend ce roman brillamment construit réellement palpitant.
Commentaire de la libraire : hasard de l'édition, deux romans intitulés Héritage sortent cet automne. Celui-ci présenté par Léo et l'autre, précédemment présenté par moi et lu (pendant nos vacances) et approuvé par Fabien. A vous de choisir ! Ou, encore mieux : de lire les deux...

La révolte, Hunger Games T3, S.Collins, Pocket jeunesse


Le district 12 n’existe plus : il a été rasé ou presque. Les survivants se sont retranchés dans le district 13 qui n’existe plus que sous terre, dans un labyrinthe d’étages, de couloirs, de salles, de locaux, de chambres … où la vie est extrêmement bien organisée.
Katniss, la rebelle, le geai moqueur, accepte d’être le symbole de la révolte des districts contre le Capitole et le président Snow. Si Katniss parvient à rallier les autres districts et si la rébellion réussit, peut-être pourront-ils installer alors une république démocratique à l’ancienne. Ce troisième volet ne ternit en rien le plaisir du lecteur des deux premiers tomes. Katniss, l’héroïne, est plus mûre, plus réfléchie, plus adulte et le récit est dans la même veine que les précédents. On reste attaché à son style, à son esprit et à son genre mi-SF, mi-fantasy. J’ai vraiment passé un très bon moment fictionnel.

Nos cheveux blanchiront avec vos yeux, T.Vinau, Alma


C’est un premier et court roman (une centaine de pages) de l’auteur poète Thomas Vinau.
Le récit comporte deux parties : « Le dehors du dedans » et « Le dedans du dehors ». Si la première partie est une espèce de « road trip (script ?) » romanesque cadencé par de courts paragraphes titrés, aux phrases courtes scandées, et qui répond au « Quand on aime, il faut partir » de Blaise Cendrars ; la seconde tient plus du journal intime aux phrases plus douces et murmurées qui, elles, répondent à « Quand on aime, il faut rester ».
Si j’ai beaucoup aimé la 1ère partie, j’ai manqué m’assoupir lors de la seconde. J’ai par contre bien aimé l’autoportrait de l’auteur quand il dit : « Ecrire, c’est se taire (Yourcenar) […] Ne pas avoir peur de se taire. Ne pas redouter le silence. Dans des grands gestes de mots et de phrases. Ne pas rajouter du bruit au bruit. Ecrire dans la lucidité d’un murmure. ».
Finalement, ce roman a été un entracte plaisant parmi les briques de la rentrée littéraire.

Elvire et Jérémy, P. de Vilno, Héloïse d'Ormesson


Elvire aime plutôt les femmes ; Jeremy, c’est plutôt les hommes. Elle est étudiante en 3ème cycle en Droit, lui est thésard et prof dans la même fac. Ils n’ont rien en commun, mais Eros est-il passé par là ou la passion l’emporte-t-elle sur la raison ? Entre Elvire et Jeremy, c’est la fusion tantôt passionnelle et tantôt destructrice : ils se retrouvent, ils se quittent, hésitants à former un couple traditionnel et routinier ou à retourner à leurs liaisons furtives gays.
Les scènes érotiques annoncées par la 4ème sont rares et très pudiques. Tout le plaisir réside dans l’écriture fine et recherchée qui exprime sentiments, émotions, questions sur l’amour libéré des « deux mille huitards ». Agréable à lire.

La femme et l'ours, P.Jaenada, Grasset


Jaenada ou l’art des parenthèses : d’abord dans le texte où l’auteur use et abuse des parenthèses et souvent même de doubles parenthèses ; ensuite dans l’intrigue mince entrecoupée de destins qui ont une relation ou une vague relation avec le récit et qui agissent comme des parenthèses dans un épisode de la vie de Bix Sabaniego, écrivain sans beaucoup de succès. Bix quitte femme et fils, un soir de dispute banale et tombe peu à peu dans une espèce de déchéance. Roman de la rentrée littéraire pas vraiment optimiste, aux personnages losers et alcoolos qui ont le don de tomber (c’est le cas de le dire) dans des situations peu plausibles ; mais ce qui sauve néanmoins le lecteur de l’ennui, c’est le ton débonnaire du narrateur et le style un peu original de l’ensemble. Ni vraiment passionnant, ni vraiment lassant , c’est juste un roman qui se laisse lire !
Roman non pas noir mais gris comme le ciel de l'été.