Les avis d'une libraire-lectrice

J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.

mercredi 28 décembre 2016

L'installation de la peur, R.Zink, Agullo

Tels des installateurs de téléphonie, Carlos et Sousa pénètrent dans l'appartement d'une femme afin d'y installer la peur. Et se déverse alors un flot de paroles et d'explications, augmentant notre propre angoisse au fil des pages. Etrange, déroutant, original à souhait. Un texte qui vaut vraiment le détour !

mardi 27 décembre 2016

Satanie, F.Vehlmann et Kerascoët, Soleil

Je n'aimais pas, puis j'aimais bien quand même. Puis, je ne sais pas. 

Les corps fragiles, I.Kauffmann, Le Passage

Chapitrés à travers différents organes, la narratrice nous raconte le métier d'infirmière, et particulièrement d'infirmière à domicile, depuis les débuts de cette profession jusqu'à nos jours. Les corps, les souffrances, les joies, les peines, les changements... Tout y passe en pudeur et en douceur. Une lecture fine et délicate, sensible et juste.


Une bouche sans personne, G.Marchand, Les Forges de Vulcain

Le narrateur porte sans interruption une écharpe, lui permettant de cacher sa cicatrice. Un café renversé et le passé de celui-ci va sortir par bribes, nous racontant son grand-père encore et encore. Jusqu'à la source. 
C'est beau, drôle, fantasque, touchant. Une réussite. 

dimanche 18 décembre 2016

Adresse à tous ceux qui ne veulent pas gérer les nuisances mais les supprimer, L'Encyclopédie des Nuisance, Le Monde à l'envers

Petit livre à 3,00, contenant un texte datant d'une vingtaine d'années, autour de la question des nuisances. Que faisons-nous avec ces problèmes ? Qu'en font les politiciens ? Bonne question... Réponse singulière. 


De l'âme, F.Cheng, Albin Michel

D'abord, je n'ai pas tout compris. Ensuite, je l'ai trouvé plus religieux que spirituel. Enfin,... pas grand chose. 

mardi 13 décembre 2016

Tant de chiens, B.Quercia, Asphalte

Pourquoi dit-on de personnes pourries jusqu'à l'os que ce sont des "chiens" ? Je me le demande bien en lisant ce roman noir comme l'âme humaine peut l'être mais certainement pas comme l'est le chien. 
Réalisme et violence au coeur du Chili contemporain. Sombre et réussi. 




Nos 14 novembre, A.Silvestre, Lattès

Aurélie a perdu son mari lors de l'attaque du Bataclan. Elle nous partage son histoire devenue morceau d'Histoire, sa (ses) souffrance(s), son combat pour rester droite et debout et surtout son amour. Beau ! 

Le bâtiment de pierre, A.Erdogan, Actes Sud

Asli Erdogan est opposante au régime en Turquie. Grand intellectuelle et scientifique de haut vol, elle est emprisonnée depuis des mois et pourrait être condamnée à la perpétuité. 
Lisons ses livres, portons sa voix et faisons en sorte que soient libérées les personnes enfermées pour leurs idées ! Partout ! Tout le temps !

Anatomie de la stupeur, A.Patchett, J.Chambon

« Vogel » est une entreprise pharmaceutique du Minnesota dont le DG est M.Fox. Elle finance les travaux du Dr Annick Swenson, perdue en pleine forêt amazonienne et qui travaille sur un médicament qui pourrait rallonger la fertilité des femmes de plusieurs années. Swenson est un peu trop discrète concernant les avancées de ses recherches et M.Fox est impatient de voir aboutir le médicament. Il envoie d’abord Anders Eckman, collègue du Dr Marina Singh, pharmacologue. Une lettre de Swenson annonce le décès d’Anders suite à une forte fièvre. M.Fox décide alors d’envoyer Marina Singh pour enquêter sur la mort d’Anders et sur les travaux de Swenson mais comment la retrouver en pleine jungle ? L’auteur nous plonge alors dans cette forêt peuplée de dangers : malaria, araignées et serpents venimeux, flèches empoisonnées de tribus anthropophages et l’intransigeance de l’impitoyable Dr Swenson. Roman à l’intrigue « stupéfiante » et totalement dépaysante : un très bon moment de lecture.



Le dragon du Muveran, M.Voltenauer, Slatkine & co

Gryon, petit village des Alpes vaudoises en Suisse romande, 2012. Andréas Auer, inspecteur de police et résident de Gryon, est appelé sur les lieux d’un crime commis sur l’autel du temple protestant du petit village. Meurtre rituel, œuvre d’un serial killer ou vengeance ? Andréas a l’intuition que d’autres meurtres suivront. Loin des polars nordiques au rythme haletant, le roman de Voltenauer est bien suisse, avec sa lenteur, sa culture, ses traditions. On y apprend comment allumer et fumer un excellent Cohiba cubain et à déguster un très bon whisky écossais bien tourbé. Durant le récit, l’assassin intervient pour expliquer ses motivations au lecteur sans nuire à l’intrigue ni au suspens. Un bon premier polar à la mode vaudoise, calme et pondéré.

mercredi 30 novembre 2016

Petit pays, G.Faye, Grasset

Remarqué dès sa sortie, ce livre a déjà été primé et son succès ne cesse de croître. Enfant métisse, dont la mère est déjà une exilée, guerre au Rwanda avec effets "collatéraux" au Burundi voisin..., le narrateur nous raconte tout cela. C'est justement écrit mais cela n'a eu que peu d'échos en moi. 

L'antispécisme, Rosa B., La Plage

Sous forme de bande dessinée, un petit livre pour expliquer ce qu'est cette drôle de chose dont on parle de plus en plus, l'antispécisme... Difficile de rire vraiment car ce n'est pas un sujet "poilant". ;)

J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste, L.Prigent, Grasset

4 années sous forme de petites phrases piquées ça et là dans ce monde à part qu'est celui de la mode. C'est drôle, triste, effrayant, truculent, délicieux, horrible... C'est tout ce que je déteste mais j'adore !

jeudi 24 novembre 2016

Cellule, L.Marcouly-Bohringer, Flammarion

A travers ce court récit au rythme soutenu, nous plongeons avec l'auteure et sa famille dans 15 mois d'une longue et douloureuse maladie. Quelle en sera l'issue ? La rémission ou la mort. Jamais la guérison. Bref, incisif, réussi. 

Deux amants, c'est beaucoup mieux !, B.Duteurtre, Steinkis

Un titre accrocheur. Une très belle couverture. Rien de plus.


mardi 22 novembre 2016

Hiver à Sokcho, E.S.Dusapin, Zoé

Premier roman tout en délicatesse, aussi doux que le papier utilisé pour le concevoir. Une jeune femme, un homme, le froid, la cuisine, la Corée du Sud (et celle du Nord tout près). Une histoire ? 


lundi 21 novembre 2016

Culottées, P.Bagieu, Gallimard BD

Mise en images de la vie de 15 femmes au destin pas ordinaire et surtout choisi par elles. Une vraie réussite. Des modèles, pour nous. 

dimanche 20 novembre 2016

Trois jours et une vie, P.Lemaître, Albin Michel

Beauval, petit village français paisible et étriqué où tout le monde se connaît, entouré de forêts. D’abord, il y a la mort du chien, Ulysse, le chien des voisins, les Demesdt. Lui est ouvrier à l’usine Weiser, petite entreprise de jouets en bois. Antoine Courtin a 12 ans, un peu renfermé : son plaisir est de construire des cabanes dans les bois en compagnie d’Ulysse. Et puis, le drame : le petit Rémi Desmedt, 6 ans disparaît. Enquête, recherches, fouilles dans les abords de l’étang, battue dans le bois… Trois jours, trois moments dans la vie d’Antoine : 1999, année de la disparition du petit Rémi ; 1911, retour à Beauval pour soutenir sa mère victime d’un coma suite à un accident et 1915, retour définitif à Beauval. A travers le personnage d’Antoine, le lecteur se fond dans ses pensées, partage avec lui ses peurs, sa vie ! L’atmosphère est oppressante et vous tient en haleine du début à la fin. Pourtant, certains savaient ! Un bon moment à passer.

Surtensions, O.Norek, M.Lafon

Après un « prologue » assez « trash » qui décrit l’atmosphère carcérale de Malveil, tant du côté des détenus que de celui des mâtons, Victor Coste, capitaine du groupe Crim1 du SDPJ93, et son équipe : Ronan le second, Johanna et Sam le geek, sont plongés dans une histoire de kidnapping avec demande de rançon. Tout l’art de Sam de localiser les utilisateurs de GSM permettra au groupe de classer l’affaire. Pendant ce temps, Alexandra Marconi, braqueuse corse de bijouterie, sera prête à tout pour faire libérer son petit frère de la prison de Malveil. Là encore, le groupe Coste devra enquêter. Un excellent polar à la française, mêlant instinct, techniques, actions, tensions, ténacité et états d’âmes : tout pour passer un bon moment de détente ?

La fleur de l'illusion, K.Higashino, Actes sud

Le roman commence par deux prologues : une agression au sabre en pleine rue et la rencontre de deux ados sur un banc au marché des ipomées. Et puis l’intrigue suit avec Lino affectée par le suicide inexplicable de son cousin d’abord et puis par la découverte de son grand-père assassiné. Le problème semble être la disparition d’une ipomée jaune du jardin du grand-père, fleur introuvable dont on ne peut pas parler et qui pourrait être le mobile du crime. Lino et Sota se mettent alors à enquêter sur ce qui se cache derrière cette mystérieuse fleur. Tel un orfèvre, Higashino cisèle son intrique, véritable origami où chaque étape du pliage révèle peu à peu ce à quoi il va aboutir : raffinement de la forme, trompeuse complexité d’un art subtil et atmosphère toute japonaise. Je suis un lecteur comblé.

La conjuration primitive, M.Chattam, Pocket

Il arrive parfois que l’on n’ait plus rien à lire et puis on retrouve un livre prêté, abandonné sur une étagère : pourquoi pas celui-là, alors que je ne suis guère friand de Chattam ? Encore une fois, l’auteur nous plonge dans une intrigue gore, glauque où les victimes ont subi toutes les horreurs inimaginables plus barbares les unes que les autres. Je ne suis pas de ces lecteurs qui se complaisent, qui se repaissent à lire ce qu’il peut y avoir de barbarie chez l’homme et si je l’ai terminé (ouf !), c’était bêtement pour connaître la fin.

La maison où je suis mort autrefois, K.Higashino, Babel

Sayaka Kurahashi est mariée et mère d’une petite fille de 4 ans qui est gardée chez ses grands-parents paternels. A la mort de son père, Sayaka a reçu une enveloppe contenant une clé et un itinéraire sommaire conduisant à une maison isolée. Elle souffre d’une étrange amnésie concernant ses souvenirs d’avant l’âge de ses 5 ans. Elle demande à son ex-petit ami Mikuriya de bien vouloir l’accompagner à cette maison qui pourrait peut-être faire surgir les souvenirs enfouis. Higashino compose ici un récit étrange proche du fantastique. L’énigme progresse lentement et la tension augmente tout au long de la visite de la maison abandonnée. Le roman a été publié en français en 2010 mais est paru au Japon en 1994. Ayant lu les 5 suivants, je me devais de lire le premier paru. La boucle est bouclée et encore une fois, j’ai passé un très bon moment de lecture.

La revanche du petit juge, M.Gangemi, Points




La Calabre de nos jours. Giorgio Maremmo, substitut du procureur, est assassiné peu après qu’un prévenu, une petite frappe, l’a menacé de mort en plein prétoire. Son ami et collègue Alberto Lenzi, appelé « le petit juge », décide de le venger en recherchant le vrai coupable. L’assassin présumé serait le frère du prévenu disparu dans la nature. Don Mico Rota, parrain de la Ndrangheta locale (mafia calabraise) et emprisonné, ne supporte pas qu’on lui mette tout sur le dos et décide de rencontrer « le petit juge » pour discuter avec lui en « paraboles » : à Alberto de comprendre ! Non ce n’est pas encore une affaire de vengeance « à la mafiosi », mais une intrigue très bien construite qui nous plonge dans la Calabre avec oliviers et citronniers, la mer à l’horizon et les traditions. J’ai pris en tout cas beaucoup de plaisir à découvrir ce polar à la langue délectable pleine de comparaisons et de métaphores surprenantes.

samedi 19 novembre 2016

Zinc, D.Van Reybrouck, Actes Sud


Récit-essai délicatement écrit sur le particularisme d'un tout petit territoire balloté par l'histoire, au travers du personnage de Joseph/Emil Rixen/Pauly.
"Il n'a pas traversé les frontières, ce sont les frontières qui l'ont traversé."
70 pages et 8,50 euros : tout le monde l'achète ?!

vendredi 18 novembre 2016

Moi, Albert dévastateur de livres, I.Chabbert et Guridi, Frimousse

Albert n'aime pas les livres. Et ce n'est vraiment pas de chance pour lui car le reste de sa famille adore. Même le lapin du fond du jardin. Alors...
Un album vraiment très réussi. Textes et images en parfaite harmonie pour nous toucher, nous faire rire et peut-être donner l'envie de lire. 


Atlas des nuages, J.Guillem, Actes Sud junior

Documentaire pour les enfants à partir de 8-9 ans répertoriant toutes les catégories de nuages et contenant des informations scientifiques à leur sujet. Un livre indispensable dans toutes les maisons !

La délicatesse, C.Bonin, Futuropolis

Adaptation en bande dessinée du roman de David Foenkinos avec laquelle j'ai passé un bon moment. Un peu trop de "cartouches"(ici, précisément, des retranscriptions de phrases du roman ?) à mon goût mais une jolie histoire qui fait du bien.  

Deviens ce que tu es, D.Astor, Autrement

Je n'ai clairement rien compris à ce livre. Je me dis donc que j'ai encore du chemin à parcourir, des lectures à faire,... Ce sera la leçon que j'en tire. 
Ainsi que l'apprentissage d'un mot : "incompossibilité". 


samedi 12 novembre 2016

Sur les chemins noirs, S.Tesson, Gallimard

Récit de sa traversée de la France de part en part, par les "chemins noirs", Sylvain Tesson partage avec nous ce périple et sa reconstruction. De magnifiques phrases, des réflexions très justes, une plongée dans la campagne profonde. A lire !

Le loup en slip, W.Lupano, P.Cauuet, M.Itoïz, Dargaud

Tout le monde a peur du loup et tente de s'en protéger comme il peut. Mais,... la vérité n'est pas toujours celle que l'on croît. Un chouette album entre bande dessinée et illustration, pour "pas d'âge". 

Le Grand Jeu, C.Minard, Rivages


Un roman complexe sur soi, dans le cadre de la haute montagne. Isolement, réflexions, dépassement, confrontation. Difficile mais vaut le détour.

Le dragon du Muveran, M.Voltenauer, Slatkine & co

Un roman policier qui rencontre un succès considérable. Je peux le comprendre car il est relativement efficace. Malheureusement, il ne m'a pas surprise. Il m'a juste divertie.

vendredi 21 octobre 2016

Au lit citoyens !, Julia Palombe, Hugo Doc & Blanche

Faites l'amour, pas la guerre. Et surtout, faites-le bien et faites le bien. En conscience, liberté, respect. Et surtout, amusez-vous. Un petit livre drôle, franc, efficace pour une sexualité joyeuse, heureuse, pleine et entière. 
C'est un poil répétitif mais le message est là, clair et très à-propos. 

Monsieur désire ?, Virginie Augustin et Hubert, Glénat

Entre bande dessinée érotique et bande dessinée historique, un joyeux mélange pour notre plus grand plaisir. Les deux personnages sont magnifiquement croqués et nous amusent et nous divertissent. 
Un tout petit bémol : quelques fautes dans le texte et des accents mis ou pas...

Esmera, Vince et Zep, Glénat

Bande dessinée pour public averti. Je confirme. Et, quelle réussite ! Le dessin et le scénario font corps pour exciter le nôtre. Et wouah ! On en redemande...

La montagne rouge, O.Truc, Métailié

Après Le dernier Lapon et Le Détroit du Loup, le duo Klemet Nango et Nina Nansen reprend du service à Funäsdalen dans le sud de la Laponie-Sapmi. Dans l’enclos de la Montagne rouge, les éleveurs de rennes du clan Sameby Balva procèdent à l’abattage annuel avant l’hiver. Sous une pluie torrentielle, dans la boue retournée par les sabots des rennes, Viktor, le fils du chef, Petrus Eriksson, découvre des ossements humains. Nous sommes en plein procès à la Cour suprême de Stockholm pour régler l’éternel conflit entre d’une part les éleveurs samis et d’autre part les forestiers et propriétaires officiels des terres. La découverte des ossements sans crâne va amplifier le conflit. Klemet et Nina vont tenter de retrouver ce crâne pour le dater et prouver ainsi la présence ancienne des éleveurs sur cette partie du territoire suédois. Olivier Truc en journaliste reporter a l’art de nous plonger dans une intrigue en nous faisant découvrir la vie des Samis (Lapons) semi-nomades à travers les transhumances de leurs rennes à la recherche de lichens. Anthropologie et ethnologie raciales, personnages attachants, paysages grandioses : dépaysant et passionnant !

samedi 15 octobre 2016

Le désastre de l'école numérique, P.Bihouix et K.Mauvilly, Seuil

Vous penserez que j'ajoute de l'eau à mon moulin en vous proposant la lecture de ce livre... Et bien, oui ! Une présentation claire, limpide de la problématique avec un accent mis sur la nécessité de réflexion. A lire absolument ! Par tout le monde.

Le crépuscule des idiots, Krassinsky, Casterman

Une bande dessinée sur la religion. Sur Diou. A travers un peuple de singes. Réjouissant. Vraiment. Juste un peu trop long. 

Un bruit étrange et beau, Zep, Rue de Sèvres

Pour une question d'héritage, un moine doit sortir de son isolement. Retour à la vie ? Une bande dessinée belle, sans étrangeté. 

Les muselés, Aro Sainz de la Maza, Actes Sud

Après Le bourreau de Gaudi (2014), un nouveau polar noir qui se passe toujours à Barcelone. Une biologiste, ornithologue à ses heures, découvre dans un sous-bois le corps d’une jeune fille morte par étranglement. Elle faisait des études de droit et travaillait comme stagiaire dans un bureau d’avocats. Quelques jours plus tard, un des associés de ce même cabinet d’avocats est trouvé mort étranglé dans son luxueux appartement. Coïncidence ? Outre une intrigue très bien construite, l’auteur nous plonge dans une Barcelone pétrifiée, transie, asphyxiée par la crise financière où chaque chômeur est prêt à tout pour tenter de survivre. Excellent polar noir, psychologique et social.

dimanche 2 octobre 2016

Les bottes suédoises, H.Mankell, Seuil

Fredrik Welin, médecin retraité, a 70 ans. Il habite toujours sur son île de la Baltique et n’a de contacts qu’avec Ture Jansson, facteur retraité qui lui rend visite avec son bateau. Une nuit, il est tiré du lit par l’incendie de sa maison héritée de ses grands-parents. Au matin, la maison n’est plus qu’une ruine fumante. Il prend alors ses pénates dans la petite caravane de sa fille au fond du jardin. Il ne possède plus rien et une de ses obsessions est d’acheter des bottes « made in suède ». Après « Les chaussures italiennes », on retrouve le vieil homme qu’il est devenu avec ses peurs de la mort, ses questions sur le sens de la vie qui restent sans réponse. Il est aigri, bourru et presque seul. Même si le récit est agréable à lire, ce roman de Mankell me laisse sur ma faim : il se passe peu de choses et c’est assez pessimiste sauf le dénouement. Un roman de trop ?


Hortense, J.Expert, Sonatine

1993. Après s’être séparée de son compagnon au début de sa grossesse, Sophie Delalande a élevé seule son enfant Hortense. La petite fille a presque 3 ans quand son ex-compagnon, Sylvain, fait irruption chez elle et lui enlève Hortense en disant à sa mère qu’elle ne la reverrait plus jamais. En 2015, après 22 ans de recherches, Sophie croit reconnaître sa fille Hortense en cette jeune femme qui la bouscule involontairement dans la rue. Elle la suit ! Emmanuelle, serveuse dans un restaurant, est-elle vraiment Hortense qu’on lui a enlevée ou Sophie est-elle prise de délire psychotique ? Jusqu’où ira-t-elle pour reconquérir « sa fille » ? Un long processus narratif dont l’issue est complètement imprévisible ! (Plus pour un lectorat féminin.)

Tristesse de la terre, E.Vuillard, Babel

Petit livre qui fait revivre une histoire de Bill Cody, alias Buffalo Bill, ou comment on devient une légende et un mythe en créant le fameux Wild West Show en 1882, clou de l’Exposition universelle de 1883 à Chicago. Le show traversera d’ailleurs l’Atlantique. Dans une mise en scène spectaculaire, Bill Cody se mettait en représentation avec Indiens et cavalerie qui rejouaient des scènes de bataille dans une longue piste avec décors, poussière et coups de feu. Ecriture forte et éloquente pour ce récit qui interpelle le lecteur notamment au niveau de l’extermination des Indiens d’Amérique.

Ecoutez nos défaites, L.Gaudé, Actes Sud

Ecoutez nos défaites est une épopée mélancolique et inquiétante qui fait retentir le chant de trois héros : Hannibal marchant sur Rome, le général Grant écrasant l’armée des confédérés et Hailé Sélassié subissant l’avancée de l’armée fasciste du Duce, où à chaque fois victoires ou défaites laissent sur les terres éventrées des milliers de vies humaines. Aujourd’hui, il y a Assem Graïeb, un agent des services de renseignements français qui doit retrouver un membre des commandos américains soupçonné de trafics. Sa mission sera-t-elle la dernière ? Il contemplera la mer en repensant à sa rencontre avec Mariam, une archéologue irakienne au cancer découvert qui tente de sauver des œuvres d’art dans la zone dévastée du Moyen-Orient. Il y a aussi les défaites de chacun contre le temps qui passe : la maladie, le vieillissement et celles contre l’obscurantisme, le radicalisme et le terrorisme. Superbe récit dans une langue travaillée et dans un rythme rapide qui fait passer le lecteur d’un personnage à l’autre, d’une époque à une autre et qui lui fait partager sentiments et émotions, l’art et la beauté.

Petites méchancetés sans grandes conséquences, M.Menu, Quadrature

Si le cynisme vous amuse, que la mort ne vous fait pas peur, ce recueil de nouvelles gentiment cruel vous fera rire ou sourire. Moi, ça me l'a fait ! :)


dimanche 25 septembre 2016

Dans l'attente de toi, A.Jenni, L'Iconoclaste


Alexis Jenni ne m’a pas parlé. Il m’a murmuré à l’oreille comme dans une galerie d’art, comme dans la pénombre d’un musée, comme dans le velours d’un théâtre. Tout contre , il m’a susurré le corps d’un femme aimée. Pour cela, il convie la peinture, les peintres, et leurs modèles et leurs regards et leurs gestes. Des premières empreintes de main, organe du toucher, au blanc de Picasso en ondulant le long de Bonnard, Fragonard, Bacon, … Alexis Jenni m’a raconté la culture. Non pas la culture générale des quizz mais la culture intime de la peau, des lignes de vie du tableau. À lire dans un lit, des pages éblouissantes d’intelligence et de sensualité qui réussissent l’alliage du verbe et de la chair. Et ce qu’il y a de merveilleux avec le livre, c’est qu’il vous le contera aussi à vous, rien qu’à vous … dans votre cou.

samedi 24 septembre 2016

Le rouge vif de la rhubarbe, A.A.Olafsdottir, Zulma

D'après le résumé, on va lire l'histoire d'une jeune fille, handicapée des jambes, qui veut faire l'ascension d'une Montagne, près de chez elle. J'ai attendu, lu et finalement... ben, pas grand chose. 

mardi 20 septembre 2016

Monsieur Origami, J.M.Ceci, Gallimard

Pourquoi a-t-il fallu que je ne dorme pas cette nuit ? Pour lire ce roman, assurément. Entre haïku et origami, un petit bijou d'écriture, à la fois reposant et profond. Une lecture à ne pas manquer !

Les muselés, A.Sainz de la Mara, Actes Sud

Après la lecture de Fabien, la mienne... tout aussi enthousiaste. Un roman que je n'aurais pas forcément édité chez Actes Noirs et qui aurait tout à fait eu sa place en littérature dite classique car, s'il y a bien des meurtres et l'enquête qui va avec, il y a surtout un contexte dur, effrayant, celui de la crise économique en Espagne. Et la vraie tueuse, c'est elle !
A me plonger prochainement dans son premier livre : Le bourreau de Gaudi