
Extraordinaire. Au sens premier, propre et plein. Purge rélève une maîtrise scénaristique et stylistique réellement impressionnante.
Mi-finnoise, mi-estonienne, S.Oksanen trace, sur près d'un demi-siècle, l'histoire d'Aliide qui, littéralement menée par son amour pour Hans, mettra tout en oeuvre, de l'admirable à l'épouvantable, pour obtenir, fût-ce un regard de celui qui n'a d'yeux que pour Ingel.
Quel amas de frustration et d'aigreur que la vie d'Aliide - bientôt Truu - à la poursuite éperdue d'un Graal constamment sous son nez et irrémédiablement hors de sa portée.
Oksanen dépeint une Estonie dépossédée, soumise en alternance aux communistes, aux fascistes, aux communistes, confrontée finalement à l'ouverture, la restitution des terres, aux litanies vengeresses, à une liberté, étrange voire étrangère.
Je cède rarement à l'enthousiasme reconstruit de la quatrième de couverture. Je ferai une exception pour ce roman, avec Nancy Huston : "J'espère que tous les lecteurs du monde, les vrais, liront Purge".
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