Les avis d'une libraire-lectrice
dimanche 28 février 2010
L'éléphant et le poisson, J.Colombet, Petit Lézard
Album coup de coeur d'Apolline (bientôt 6 ans) : à partir du dicton "La nuit, tous les chats sont gris", cet album raconte la rencontre amusante entre un poisson et un éléphant. Tout l'intérêt du livre se situe dans le fait que le texte est ponctué d'images qui permettent à l'enfant de "lire" avec l'adulte.
Le grand numéro de Super-Petit, L.Yates, Milan J
Un cirque engage : une bête énorme, terrible, terrifiante,... Un tout petit lapin aimerait postuler. Ne répondant pas aux critères, Super-Petit fait appel à la magie et, de page en page, disparaît puis réapparaît.
Album très ludique à la morale toujours efficace avec les enfants : on a toujours besoin d'un plus petit que soi.
jeudi 25 février 2010
Quand souffle le vent du nord, D.Glattauer, Grasset
Craignant d'être tombée dans le panneau d'un roman facile, j'ai demandé à ma stagiaire de le lire et voici ce qu'elle m'a écrit :"Vraiment très bien, j'ai adoré. Surprise sur la fin, je ne m'attendais pas à ce que cela finisse comme ça. J'étais dedans du début à la fin".
Nous l'avons toutes deux lu d'une traite : commencé un soir, fini le lendemain.
Faim de loup, E.Pintus et R.Saillard, Didier J
La librairie des ombres, M.Birkegaard, Fleuve Noir
La mort dans les bois, T.French, M.Lafon
Prologue (ça devient une habitude !) : disparition de deux enfants dans les bois de la banlieue de Dublin. Le troisième comparse est retrouvé hébété, les baskets en sang, incapable de se souvenir de ce qui s'est passé.
Intrigue : 20 ans plus tard, le troisième enfant, Adam Robert Ryan est devenu inspecteur de police et enquête avec sa coéquipière Cassie Maddox et Sam O'Neilly sur le meurtre d'une ado de 12 ans, retrouvée sur un site archéologique dans le même bois.
Présenté comme un thriller psychologique, c'est bien le cas, j'affirme. Il y a quelques longueurs pour décrire la « psychologie » des différents personnages et on se perd un peu dans l'intrigue mais la tension est présente... surtout vers la fin ... qui laisse néanmoins un léger goût d'inachevé malgré les 470 pages.
Approche très féminine même si le narrateur est l'inspecteur Rob Ryan.
PS : pour celles et ceux qui auraient envie de lire ce roman, il est épuisé. Je vous renvoie donc vers la bibliothèque communale.
Feu, R.Vandamme, Le Castor Astral
Tout au long d'une journée, nous suivons la vie déprimante d'un homme dépressif. Négligence, isolement, profond ennui,... : tous les symptômes de cette terrible maladie sont là pour rendre une atroce réalité. Un livre difficile qui a provoqué chez moi beaucoup d'incompréhension (serais-je sans coeur ?)
mardi 23 février 2010
Soirée littéraire
Le jeudi 4 mars, au bar à vins, le 180 (Grand-rue), le Centre d'éducation permanente et moi organisons notre troisième soirée littéraire. Après La Belle vie et Le liseur, nous aborderons cette fois Le premier amour de V.Olmi. Avec simplicité et convivialité, nous discuterons de l'amour, du temps qui passe, du couple, de la famille,...
Réservation souhaitée : 063/219183 (auprès d'Isabelle Buyssens)
samedi 20 février 2010
Les âmes soeurs, V.Zenatti, L'Olivier
jeudi 18 février 2010
Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire, S.Kaminsky, Calmann-Lévy
Dieu sait que les biographies ne sont pas « ma tasse de thé », mais le récit de Sarah Kaminsky – roman biographique ou biographie romancée – consacré à son père m'a beaucoup plu. Comme son père, Sarah est une « gentille » faussaire puisqu'elle déguise son roman en une « autobiographie » : Adolfo en est le narrateur. Témoignage, récit de vie, fiction ... qu'importe, ça se lit... et c'est franchement très agréable.
« J'avais toujours veillé à ce que mon savoir et mes techniques ne servent qu'à des causes légitimes. J'avais toujours veillé à ne jamais transiger avec mon sens de l'éthique et de la moralité. » (p.120)
« Ma vie de faussaire est une longue résistance ininterrompue car, après le nazisme, j'ai continué à résister aux inégalités, aux ségrégations, au racisme, aux injustices, au fascisme et aux dictatures. » (p. 254)
C'est une très belle histoire mais c'est surtout une belle leçon d'histoire.
Underworld USA, J.Ellroy, Rivages
Pas de fiche de lecture parce que je n'ai pas su aller au-delà de la 40ème page : style haché, familier et vulgaire... et je ne suis pas un puritain. Trop d'intrigues, trop de personnages, trop de magouilles : CIA, FBI, Mormonts, KKK, mafia, drogue, scandales, politique... Ecoeuré !
Laissons ce genre de "littérature" aux Américains, à leurs séries débiles, à leurs problèmes internes et aux amateurs du genre. Mon bonheur, c'est que je n'ai pas acheté le bouquin et que je l'ai quitté avec plaisir, pas prêt à ingurgiter les 800 autres pages ! Ouf ! Ellroy est à la littérature ce que le fast food est à la gastronomie et au plaisir des sens.
Commentaire personnel : mon père a fait plus fort : il a lu 200 pages. Puis, comme Léo, il a abandonné.
mercredi 17 février 2010
Auchan
Les lieux sombres, G.Flynn, Sonatine
Un bout de temps depuis ma dernière lecture : ne croyez pas que j'ai fait ma fainéante. J'ai lu. Mais, il m'a fallu du temps pour terminer les 480 pages de ce roman policier.
jeudi 11 février 2010
Livres numériques - suite
Nous avons, entre autres, discuter du livre numérique. Personnellement, il n' y croit que pour les livres techniques, dictionnaires,... Toutefois, il a l'air d'apprécier le service d'Amazon qui lui permet de connaître la disponibilité d'un livre et d'obtenir celui-ci extrêmement rapidement.
Je lui ai rétorqué que je trouvais cela très triste car, dans un tel acte, il n'y a plus aucune relation humaine. Si j'aime mon métier, ce n'est pas tant parce que je vends des livres que parce que j'ai un grand plaisir à échanger avec les lecteurs.
Je ne veux pas paraître rétrograde, mais je ne vois pas d'un bon oeil cette nouvelle évolution technologique.
mardi 9 février 2010
Un coeur de cuivre, L.Lehtolainen, Gaïa
Maria Kallio accepte le poste de chef intérimaire de la police de Arpikilä, petite ville du nord de la Finlande. C'est sa ville natale et ce poste « tranquille » lui fait retrouver ses proches, ses amis d'enfance et d'adolescence dont Johnny, son premier amour. Tranquille ? C'est sans compter avec le meurtre de Meritta Flöjt, artiste peintre quelque peu sulfureuse et originale, suivi d'un autre meurtre...
Roman policier finnois écrit en « je ». Si l'auteure est une femme et sa narratrice (Maria) également, il était difficile d'échapper à toutes les considérations et les états d'âme typiquement féminins qui ralentissent l'intrigue. Dommage qu'il y ait si peu d'action(s) ! De plus, les noms des lieux et des personnages aux consonances finnoises sont quelque peu déroutants et difficiles à mémoriser. Néanmoins, je ne me suis pas ennuyé à le lire et j'ai apprécié le dépaysement.
Enfant 44, T.R.Smith, Belfond - Pocket
Moscou 1953. Leo Stepanovitch Demidov, tchékiste, travaille au MGB, la police secrète (qui deviendra le KGB, puis le PSB). Raïssa, son épouse, professeure, est accusée d'espionnage par Vassili Nikitin, collègue de Leo dont il veut se venger. Leo et Raïssa sont exilés dans une petite ville de l'ouest de la Russie. Leo va enquêter sur des meurtres d'enfants et de jeunes femmes. Le crime ne peut pas exister en URSS et chaque cas est considéré comme un accident. Leo va néanmoins vouloir trouver le coupable au risque de se retrouver, Raïssa et lui, dans un goulag.
Tout est parfait dans ce roman : une intrigue haletante, des personnages principaux attachants et surtout une description remarquable du monde soviétique de l'époque.
A lire absolument avant le deuxième livre de Smith : « Kolyma » dans lequel on retrouve la plupart des personnages et l'ambiance. Inutile de dire que j'ai beaucoup aimé les deux romans.
« La confiance ne va pas sans la méfiance » : aphorisme de Staline.
« La terreur était nécessaire : elle protégeait la révolution. » (p.69)
Ça donne envie de relire les romans de Soljenitsyne.
Livres numériques - sondage
A peine moins cher que le livre papier, le livre numérique est téléchargeable sur ces sites en différents formats.
Jamais testée personnellement, je ne suis pas certaine que la lecture numérique d'un roman ou d'une BD soit agréable. Pas encore, en tout cas.
Si les livres sont dispos à la vente, quid du téléchargement illégal ? Et là, personne (sauf l'"acquéreur") n'y gagnera.
Et plus aucun contact avec un humain - dans ce cas, un libraire - dans un monde qui en manque affreusement...
Personnellement, je ne sais qu'en penser. Je ne suis pas nécessairement conservatrice sur la question et je ne voudrais pas louper le train en marche si tel est le cas.
Quelqu'un a-t-il déjà téléchargé un livre ? Qu'en avez-vous pensé ? Sinon, qu'en pensez-vous en général ?
Merci de m'éclairer sur cette question qui me taraude.
De bonne et de mauvaise humeur
Ensuite, le mauvais : j'enrage contre les politiques qui font tellement mal leur travail. Sans entrer dans les détails, une nouvelle librairie va peut-être s'ouvrir à Arlon. Librairie d'art, salon de thé et boutique de créateurs. Le tout avec une aide de la Région Wallonne. Donc, avec mon argent et l'argent des autres commerçants d'Arlon, cette personne va peut-être ouvrir un commerce concurrent à nombre de magasins existants.
D'autres raisons motivent également cette colère. J'y viendrai peut-être plus tard.
jeudi 4 février 2010
Le carnaval des dragons, M.Ducos, Sarbacane
Avant-propos : des albums pour enfants, j'en lis vraiment beaucoup, beaucoup. Pour ne pas encombrer le blog, je ne parlerai plus que de ceux qui en valent la peine.
La ville de Draguignan lance un concours de dragons. Le plus beau deviendra l'emblème de la ville. Coloré, vivant, drôle et parlant pour les enfants, cet album de Max Ducos (qui avait déjà fait le très beau Jeu de piste à Volubilis) est encore une réussite. Du plus petit à la plus grande, cet album a séduit mes 4 enfants.
mardi 2 février 2010
Petit Pierrot, A.Varanda, Soleil
A la fois bande dessinée et album jeunesse, ce très beau livre nous offre une émouvante version de Pinocchio (Petit Pierrot) et Jiminy Criket (ici, un escargot), sa conscience. Quelques planches sont absolument magnifiques et mériteraient d'être sorties de l'album et affichées au mur.
Tout petit petit bémol : destiné aux enfants à partir de 6 ans, je ne suis pas certaine qu'ils comprennent toutes les subtilités du texte. Mais, quand bien même, c'est un puits de discussion et une mine d'or de tendresse.
Un coin de ciel bleu T1, N.Jarry, Delcourt
Kolyma, T.R.Smith, Belfond
Moscou 1956, dans la Russie post-stalinienne, Leo Stepanovitch Demidov, ex tchékiste du MGB (= police secrète devenue le KGB et actuellement le PSB), vit avec Raïssa, enseignante, et leurs deux filles, sœurs adoptives : Zoya (14 ans) et Elena (7 ans). Zoya déteste Leo pour avoir sans doute été responsable de la mort, pardon, de l'assassinat de ses parents. La haine s'installe. Si certains portent la tête haute et profitent de leur immunité et des privilèges réservés aux hauts fonctionnaires, les autres ont le profil bas de ceux qui ont peur : suspicion, dénonciation, corruption, manipulation... Un seul mot de travers et c'est l'arrestation et le Goulag : tel est l'univers créé par Staline. Mais Staline, « le petit père du peuple » est mort et Khrouchtchef, veut réformer et déstaliniser l'URSS. Alors tous ceux qui ont dénoncé un ami, un collègue, un voisin... redoublent de précautions. Tous ceux qui se sont enrichis grâce à la peur des autres ont peur à leur tour parce qu'ils se cachent à présent derrière cette phrase : « J'ai obéi, je n'ai pas eu le choix ». La vengeance devient alors le seul but de certains.
L'intrigue implacable de ce récit, cette tension qui monte, la psychologie des personnages et leurs relations, la description de l'univers dans lequel vivent les Moscovites de l'époque, la vie dans un Goulag, la révolte d'octobre 1956 à Budapest... tout cela rend ce récit remarquable. Je commence impatiemment ce soir le premier récit de cet auteur : « Enfant 44 » chez le même éditeur. Quel plaisir !
Commentaire personnel : comprenant l'enthousiasme de Léo sur ce roman (efficacité, rythme, sujet très intéressant,...), je ne le partage pas complètement. Bien que prise très rapidement dans l'histoire, j'ai trouvé ce livre un peu trop cliché du genre. Sans vouloir vexer les hommes, c'est peut-être plutôt pour vous.