En vacances non loin de Sainte Mère l'Eglise et d'Utah Beach, je me suis dit qu'une lecture de récit de guerre était de circonstance. Ecrit en 1933, Compagnie K est d'abord un hymne à la paix. Construit comme un kaléidoscope de plus d'une centaine de courts récits de soldats, le livre emporte le lecteur dans l'universalité de la bêtise de tous les conflits qui traversent l'histoire de l'humanité. Très vite, au fil de ces courtes nouvelles, on ne sait plus si on se trouve durant la première ou la seconde guerre mondiale, au Vietnam, en Corée ou sur un champ de bataille napoléonien.
Ce livre dépasse le belliqueux pour parler d'hommes pris dans la tourmente d'un siècle, dans l'épouvante d'une seconde. Proche des Histoires de guerre d'Hugo Pratt, ce recueil m'a particulièrement touché car il convoque le libre arbitre du lecteur, lui laisse la possibilité de lire entre les lignes de front, 'linvite (sans illusion aucune) à rester sur ses gardes. Merci aux éditions Gallmeister d'éditer, pour la première fois en français, ce récit ô combien important. C'est-là, loin des fanfaronnades, un réel acte de mémoire.