Les avis d'une libraire-lectrice
J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.
mardi 30 avril 2013
Trois nouveaux albums jeunesse
Une amitié monstre, V.Massenot et P.Vilcollet, Ricochet : des rimes, de l'humour et...de l'amitié.
Raoul Taffin chevalier, G.Moncomble et F.Pillot, Milan jeunesse : après avoir été cosmonaute, pirate, chasseur de mammouths et cow-boy, le voilà chevalier. J'aime toujours autant !
Reviens !, O.Douzou et N.Fortier, Le Rouergue : parfait pour chasser les cauchemars. A vos marteaux !
Lectures BD
Convention de Rock progressif ce week-end et, sur fond de musique, lectures de ces albums.
Le premier, très poétique et assez intellectuel, avec quelques très belles pages. Le second, autour du photographe Robert Capa, pas trop bien compris.
Impurs, D.Vann, Gallmeister
Noir de désespoir.
Tout est noir, glauque, sinistre, sordide, morbide dans ce roman : Galen, 22 ans, idiot et attardé ; Susie Q., la mère, possessive et étouffante ; la tante Elen pleine de déceptions, de frustrations, de jalousies et de rancoeurs ; Jennifer, la cousine de 17 ans, provocatrice, vicieuse et perverse et enfin la riche grand-mère à la mémoire défaillante placée dans un home. Tous ces personnages évoluent dans un cadre miteux, dans une atmosphère pesante et oppressante : une espèce de huis clos familial déplaisant. En plus, tout se déglingue encore entre Galen et sa mère et on plonge dans la folie grandissante de Galen et dans sa lente descente aux enfers.
Si on parvient à se détacher de cette histoire noire de désespoir, de cette intrigue morbide et pessimiste, peut-être pourra-t-on goûter à l'écriture et au style de l'auteur ?
Commentaire de la libraire : je n'ai pas lu ce roman de D.Vann mais, personnellement, j'avais été époustouflée par son premier roman Sukkwan island. Sidérant de noirceur.
jeudi 25 avril 2013
Profanes, J.Benameur, Actes Sud
J'aimerais qu'on lise ou relise les mots de Géraldine, pour parler de ce roman. (voir libellé)
Inutile de dire que j'abonde dans son sens. Profanes (ceux qui sont devant le temple, hors du temple) est tout empreint de questions sur la vie, la mort, la foi qui nous interpellent. Le passé nous revient toujours en boomerang et c'est avec beaucoup de tendresse que l'on partage les rencontres des différents personnages du roman : Octave, Béatrice, Yolande, Hélène, Marc et ... Anna. Mais il restera le mystère de Claire et de son journal ! « La mort est un point. Seulement un point. Et un point n?est pas une frontière. »
Un très agréable moment de lecture.
Inutile de dire que j'abonde dans son sens. Profanes (ceux qui sont devant le temple, hors du temple) est tout empreint de questions sur la vie, la mort, la foi qui nous interpellent. Le passé nous revient toujours en boomerang et c'est avec beaucoup de tendresse que l'on partage les rencontres des différents personnages du roman : Octave, Béatrice, Yolande, Hélène, Marc et ... Anna. Mais il restera le mystère de Claire et de son journal ! « La mort est un point. Seulement un point. Et un point n?est pas une frontière. »
Un très agréable moment de lecture.
L'entrevue, M.Fior, Futuropolis
Graphiquement très beau. Parfois touchée par l'histoire mais je n'ai pas tout compris...Peut-être était-ce le but ???
mercredi 24 avril 2013
Projet El Pocero, A.Poiraudeau, Inculte
Dans une ville fantôme de la crise espagnole : A.Poiraudeau est allé voir de ses yeux une ville sortie de terre en quelques années, au moment où l'Espagne se portait "tellement" bien et jamais habitée car le système s'est effondré sur lui-même aussi vite... C'est édifiant ! Triste et inquiétant !
mardi 23 avril 2013
La dette, Vengeance T1, M.Nicol, Ombres Noires
Une édition Ombres noires qui nous annonce des romans noirs ; une couverture en noir et blanc et un titre en rouge sang pour annoncer la couleur. Nous sommes en Afrique du Sud, Le Cap, en 1999, Mace Bishop, un blanc, Pylon Buso, un noir, deux ex-trafiquants d'armes reconvertis en agents de sécurité pour la paix des ménages. Les deux compères ont l'art de tomber sur des coups foireux et on se dit : « Ça va foirer ! » et ça foire évidemment ! Roman noir où aucun des personnages n'est blanc comme neige, tous corrompus : trafics d'armes, de diamants, de drogues, chantage, racket, rapt d'enfant, séquestration, vengeance, des balles perdues mais pas pour tout le monde ; bref, il y a de l'action, beaucoup d'actions !
Une langue brute, directe, plus que verte mais qui ne choque pas tant elle colle à la peau des personnages, des scènes ni glauques, ni gore, ni sexe mais viriles, un suspens qui vous empêche de déposer le livre avant la fin. Ce n'est pas le roman qui va refaire le monde, mais, au moins, j'ai passé un très bon moment, scotché dans mon fauteuil !
Une langue brute, directe, plus que verte mais qui ne choque pas tant elle colle à la peau des personnages, des scènes ni glauques, ni gore, ni sexe mais viriles, un suspens qui vous empêche de déposer le livre avant la fin. Ce n'est pas le roman qui va refaire le monde, mais, au moins, j'ai passé un très bon moment, scotché dans mon fauteuil !
jeudi 18 avril 2013
Messe noire, O.Barde-Cabuçon, Actes Sud
C'est la 2ème enquête du « Commissaire aux morts étranges » (lire Casanova et la femme sans visage). Nous sommes à Paris, en décembre 1759, sous le règne de Louis XV et de la Pompadour. Le chevalier de Volnay et « le moine », son assistant de père, découvrent le corps sans vie d'une jeune fille nue, couchée sur une tombe, hostie noire et crucifix tête en bas : mystères et diableries ! Personnages très bien campés, langue souple et bien tournée, propos coquins et romantiques, ton léger et badin, railleries, ironie et humour, réparties subtiles, atmosphère satanique ; bref, un mélange de Dumas, d'Hugo, de Féval, de Merle et de roman picaresque (J'ose ?) Il semble que l'auteur prend plaisir à nous conter une histoire plus que plaisante ; il s'amuse, dirait-on, et moi, j'ai passé un excellent moment ! Une saine récréation de l'esprit. En plus, l'auteur nous épargne remerciements et longue notice bibliographique.
Plaisir simple et combien agréable !
mercredi 17 avril 2013
Histoire d'Alice, qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un), F.Dannemark, R.Laffont
Alice a été veuve bien plus d'une fois et tous ses maris, elle les raconte à son neveu, rencontré lors de l'enterrement de la soeur et mère. Tant de décès mais surtout tant d'amour, de respect, de tendresse qu'on ne pleure jamais, sauf peut-être à la fin...
Ce roman est délicieux comme un macaron, très légèrement croustillant et moelleux à souhait ! A savourer sans modération.
Ce roman est délicieux comme un macaron, très légèrement croustillant et moelleux à souhait ! A savourer sans modération.
samedi 13 avril 2013
Tout sera oublié, M.Enard et P.Marquès, Actes Sud BD
Le narrateur de ce récit illustré s'est vu confier la mission d'imaginer un monument en mémoire des massacres en ex-Yougoslavie. Il n'a pas d'idée... mais peut-être l'ouvrage lui-même est-il ce monument ?
vendredi 12 avril 2013
La possibilité du garçon, V.Flamand, Le Castor Astral
Pas un roman mais deux récits dans ce très beau livre. Dans la première partie, Vincent Flamand raconte son père. Dans la seconde, sa mère. Dans les deux, il se raconte lui et parle de tout. Les mots sont justes, les phrases magnifiques, on pleure, on rit, on souffre avec, on aime.
Le roman du mariage, J.Eugenides, L'Olivier
Après une première partie quelque peu ennuyeuse versée sur une vision théorique de la littérature victorienne (Jane Austen, Eliot, James), sur la sémiotique européenne et les théories de déconstruction/reconstruction à la Barthes et Derrida, on entre enfin dans le triangle amoureux et sentimental de trois post-adolescents, pré-adultes : Madeleine aime Léonard, Mitchell aime Madeleine (avec une 1ère de couverture fléchée fallacieuse). Rien de bien exceptionnel en soi si ce n'est les relations sentimentales de Madeleine avec un maniaco-dépressif d'un côté et avec un apprenti-théologien non-mystique de l'autre dans une Amérique des eighties. Crier au chef-d'oeuvre me semble exagéré ! C'est une simple comédie dramatique plaisante à lire et dans laquelle je suis resté un lecteur spectateur distant des personnages du « roman ».
dimanche 7 avril 2013
Les reliques, J.Benameur, Babel
Même si ce n'est pas mon roman préféré de Jeanne Benameur, c'est très beau, bien supérieur à un grand nombre d'histoires inintéressantes, mal écrites, pauvres.
Ici, trois hommes, exclus, vivant dans le souvenir de la femme aimée et partagée.
Ici, trois hommes, exclus, vivant dans le souvenir de la femme aimée et partagée.
33 leçons de philosophie par et pour les mauvais garçons, A.Guyard, Le Dilettante
Il y a eu le Monde de Sophie pour bien tout apprendre et pour tout bien plaire à son prof de philo. Il y aura 33 leçons de philosophie par et pour les mauvais garçons pour tout désapprendre et bien déplaire à son prof de philo.
Ce traité de philo, rédigé mode garçons bouchers, réveillera ceux et celles qui auront gardé en eux quelque chose du mauvais garçon, de la mauvaise fille qu'ils, elles auraient pu être ... Il m'a donné envie de relire Spinoza ... ce qui nest pas rien et j'irais bien boire un verre avec l'auteur. L'invitation est lancée ...
(à paraître début mai)
vendredi 5 avril 2013
La maison des anges, P.Bruckner, Grasset
Avec J'habite en bas de chez vous, j'étais descendu dans le monde de la rue, des SDF, des clodos, des exclus ! La Maison des Anges m'a fait y retourner avec une autre façon d'appréhender les choses et les êtres. Antonin Dampierre, la trentaine, aseptisé, travaille comme courtier dans une agence immobilière. Ce jour-là, il rate une vente importante d'un appartement luxueux à cause d'un SDF qui vomit sur ses souliers au pied de l'immeuble au vu des américains futurs acquéreurs. Il va alors vouer à cette engeance de pouilleux une haine au point de vouloir les tuer les uns après les autres. Il apprend petit à petit ce qu'est « l'asphaltisation », le monde du bitume et le ventre de Paris ; mais le mal qu'il rêvait de faire lui revient en boomerang. Une langue riche, un style agréable, une analyse fine, et même si le sujet est parfois glauque : la lecture est passionnante. Et encore une fois la leçon : « Vous êtes ce que je fus. Vous deviendrez peut-être ce que je suis » Clodo ! et une chute en clair obscur !
Les joyaux du paradis, D.Leon, Calmann-Lévy
Difficile pour un auteur de changer de genre, de style, de personnages ! Sans doute, Donna Leon a-t-elle voulu se faire plaisir (avec raison !) en remettant à l'honneur un génie de la musique baroque, Agostini Steffani, en collaboration avec Célilia Bartoli pour qui c'était l'occasion de promouvoir le CD Mission chez Decca. Malheureusement, après une quarantaine de pages, le livre m'est tombé des mains et je me suis endormi. Sans doute, ce genre de « biographie » musicale romancée fera le bonheur des mélomanes.
Plaintes, I.Rankin, Le Masque
Si j'avais bien aimé les polars de Rankin avec son inspecteur Rebus, je dois avouer qu'avec son nouveau personnage « Malcom Fox » du Service des Affaires et Plaintes internes (le PSU, la police des polices, les boeufs-carottes), je me suis égaré dans une intrigue au rythme lent, aux nombreux personnages secondaires, aux histoires de familles, à la concurrence entre services de police, à la jalousie des uns et des autres, aux situations confuses et le récit m'a paru long ! Ni déçu, ni convaincu, juste perplexe. J'attends le suivant pour conforter mon opinion, mais pas vraiment avec impatience !
jeudi 4 avril 2013
Je suis un Hikikomori, F.Aubry, Mijade
Une fois n'est pas coutume : un roman pour ados, à partir de 13 ans. Hugo a quitté la province pour s'installer près de Paris avec sa mère. Il tente de se faire de nouveaux amis, mais rien avant longtemps, avant Jules, qu'il va trahir. Hugo tellement honteux qu'il ne pourra plus sortir de chez lui, de sa chambre, pendant des semaines et des semaines comme un Hikikomori. Le roman d'une spirale infernale.
La disparition du monde réel, M.Molk, Buchet-Chastel
Nostalgique, mélancolique, réaliste et réel (même si le monde comme tel a disparu), un roman finement ciselé où des amis de toujours se retrouvent comme chaque été, depuis longtemps, pour passer leurs vacances ensemble. Cela parle de l'amour, de la mort, de la vie, de l'amitié. Ressortie très touchée.
mercredi 3 avril 2013
Délivrance, J.Adler, Olsen, Albin Michel
Après Miséricorde (2011) et Profanation (2012), Adler-Olsen nous livre son 3ème polar/thriller toujours dans la même veine et toujours aussi palpitant ! Une bouteille à la mer avec un message SOS écrit avec du sang humain quelques années auparavant et qui atterrit par hasard sur le bureau du Département V chargé des affaires classées – les cold case – et cela va titiller le trio atypique formé du vice-commissaire Carl Mørk, mis sur la touche ; du Syrien Affar El Assad, l’homme à tout faire et même pas de la police et de Rose (Yrsa ?), l’agent(e) au caractère exécrable dont personne ne veut. Enquête, énigme et intrique rondement menées dans un style tantôt sérieux et tantôt déjanté qui font que j'ai pris un énorme plaisir à lire ce genre de polar original. Un excellent moment de lecture.
Park avenue, C.Alger, Albin Michel
Un roman pareil, on n'a pas idée de l'écrire. Ni de prendre la peine de le traduire pour l'éditer. Et encore moins de le lire. J'aurais mieux fait de m'abstenir.
Coeur de pierre, Gauthier et Almanza, Delcourt jeunesse
Un petit garçon avec un coeur de pierre. Une petite fille au coeur d'artichaut. Elle l'aime, mais pas lui. Qui ne sait pas, qui n'a pas appris. Même si c'est triste, c'est très beau !!!
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