Les avis d'une libraire-lectrice
J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.
vendredi 28 novembre 2014
Un océan d'amour, Lupano et G.Panaccione, Delcourt
La BD sans texte, nous en sommes fans pour les enfants grâce à Petit Poilu. Je n'en avais jamais lue pour adultes (ou alors je ne m'en souviens pas). C'est chose faite avec cet Océan d'amour... à qui je déclare ma flamme de lectrice ! Un vrai régal, qu'on aime ou pas les sardines à l'huile !
Axolot, P.Baud, Delcourt
Un cabinet de curiosités d'histoires insolites. Etranges, drôles, surprenantes... et pourtant vraies. Plusieurs illustrateurs pour un seul maître d'ouvrage. Un très chouette album !
vendredi 21 novembre 2014
Rendre la raison populaire, M.Onfray, Librio
Michel Onfray ??? Franchement, à l'écouter, il me plaît. A le lire, plutôt pour également. Et pourtant, j'ai toujours un doute. Mais, je ne sais pas de quel mal je devrais le suspecter (en-dehors du fait qu'apparemment, il écrit de la poésie "consternante"). Ici, il fait la promotion de l'Université populaire. De son Université populaire ? Probablement les deux à la fois. J'avoue qu'il m'a convaincue. De la chose en elle-même évidemment. Mais, également de la sienne car il réfute les arguments qu'on (je) pouvait lui opposer. Bon, bref, je n'ai pas beaucoup avancé. Faudra que je lise autre chose de lui.
jeudi 20 novembre 2014
Retournez les fusils !, J.Ziegler, Seuil
Même si j'avoue avoir survolé certains passages trop techniques à mon goût, la réflexion de fond et les encouragements à "choisir son camp" portés par ce livre m'ont boostée. Je le conseille vivement pour prendre conscience une bonne fois pour toutes de la situation planétaire, puis s'engager sur quelque front qu'il soit. Cela sera toujours plus porteur que le fatalisme ambiant !
Angor, F.Thilliez, Fleuve
Parmi les nombreux polars-thrillers de Thilliez, Angor est le 4ème qui met en scène le couple de policiers Lucie Henebelle et Franck Sharko, qui deviennent ainsi des personnages cultes. Je tiens à ne rien dévoiler de l’intrigue : sachez simplement qu’il est question de transplantation cardiaque, de trafics d’organes, de disparitions d’enfants tant en Espagne franquiste et démocratique qu’en Argentine. Thilliez est égal à lui-même et l’enquête part évidemment dans tous les sens et devra déjouer tous les pièges dans lesquels certains tomberont inexorablement. Le suspens est garanti avec un mélange de sentiments et d’émotions. Moteur ? Action(s) ! Parfait ! Et suite possible s’il vous plaît !
mercredi 19 novembre 2014
Les groseilles de Novembre, A.Kirivähk, Le Tripode
Je n’avais pas encore lu d’écrivain estonien, c’est quand même à 2198 km de chez moi ... C’est fait avec Les Groseilles de novembre d’Andrus Kivirähk. J’y ai retrouvé une esthétique du grotesque dans son acceptation antique, c’est-à-dire une fantaisie extravagante qui mélange les formes animales, végétales, humaines, ... Cette hybridation du conte à la littérature m’a conquis, m’a littéralement transporté hors des frontières, hors de mes frontières.
dimanche 16 novembre 2014
Les vieux fourneaux T2, Lupano et Cauuet, Dargaud
Même si je trouve cet album moins drôle, je le trouve encore plus engagé et enthousiasmant que le premier. Les deux tomes font donc un merveilleux duo d'humour, d'intelligence et de révolution gériatrique.
samedi 15 novembre 2014
La femme aux fleurs de papier, D.Carrisi, Calmann-Lévy
Ceux qui ont lu les précédents romans-thrillers de Carrisi (Le chuchoteur/ Le tribunal des âmes/ L’écorchée) vont être surpris comme je l’ai été parce que ce récit n’est pas un thriller. C’est juste un excellent roman très bien construit, plein de charme, d’émotions et de sentiments : des histoires dans l’histoire, une histoire à tiroirs. Carrisi se révèle être un excellent conteur et donc plaisir de le lire et, comme le dit Guzman, un des personnages du roman, il faut partager c/ses histoires avec les autres, ceux qui aiment lire et surtout écouter. Encore un coup de cœur !
La couleur du lait, N.Leyshon, Phébus
An de grâce mille huit cent trente et un, Mary écrit pour raconter son histoire. Qu'elle est-elle ? Que lui est-il arrivé ? Lentement, avec application, elle distille des éléments qui font craindre une issue dramatique. Mais, encore une fois, laquelle ? Un livre fort et intrigant, d'une époque qu'on aimerait révolue mais ce n'est pas certain.
vendredi 14 novembre 2014
Orphelins de Dieu, M.Biancarelli, Actes Sud
Coup de cœur pour ce « western » dans la Corse du XIX°. L’intrigue est simple : Venerande, jeune paysanne, veut venger son frère défiguré et la langue coupée par 4 crapules. Elle contacte l’Infernu, tueur à gages, truand et prédateur notoire. La traque peut alors commencer ! La narration est quelquefois tortueuse et c’est le personnage de l’Infernu et sa vie qui en seront le centre. Au départ, l’Infernu et ses comparses sont des patriotes rebelles et fanatiques corses qui combattent les soldats de l’Empire puis ceux du Roy : « Ils ne promettaient pas la guerre, ils la faisaient, ils la portaient, partout où se trouvaient leurs ennemis. » Ils deviennent ensuite une horde sanguinaire d’êtres abominables et immoraux. Si le récit est sauvage et cruel, tournant souvent au carnage et à la boucherie ; la langue et le style sont particulièrement soignés et savoureux. Passionnant !
Les réputations, J.G.Vasquez, Seuil
Le colombien Javier Mallarino a 65 ans et on est à la veille de la cérémonie où la réputation de ce célèbre caricaturiste politique va être immortalisée après 40 ans. « Ce qui dérangeait le plus les victimes de ses caricatures, Mallarino l’avait constaté avec le temps, n’était pas de voir leurs défauts étalés, mais que les autres les découvrent comme un secret sorti au grand jour. » D’un côté, il y a ceux qui lui en veulent d’avoir été égratignés et de l’autre, ceux qui lui en veulent de ne pas l’avoir été. Le caricaturiste a ainsi le pouvoir de faire et défaire des réputations par son dessin et la phrase assassine. Mais, « Les réputations », c’est aussi une réflexion sur la mémoire, l’oubli, la responsabilité de nos actes et le sentiment de culpabilité. Deux leitmotivs dans ce roman : « La caricature est un aiguillon enrobé de miel » et « C’est une pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu’à reculons ». Roman bien construit et qui porte à réfléchir sur le pouvoir des médias.
mardi 11 novembre 2014
Moisson, Jim Crace, Rivages
Encore une mauvaise pioche pour moi. Un écrivain dans la lignée de Cormac McCarthy. "Chouette", même si ce que je vais lire est déprimant, sombre, voire insoutenable. Malheureusement, dans ce roman, rien de tout cela. Certes, l'histoire est dramatique. Mais après ? Ben, pas grand chose.
L'écrivain national, S.Joncour, Flammarion
(Par l’auteur de L’amour sans le faire)
Serge, écrivain, est invité dans une petite ville de 2000 habitants entre Nièvre et Morvan pour être un « écrivain national » au service de la communauté et pour la promouvoir. Dès son arrivée , il tombe sur un fait divers dans la presse locale qui relate la disparition d’un riche maraîcher et l’arrestation d’un couple de néoruraux (marginaux). La photo de la fille, Dora, l’interpelle comme si « elle le convoquait » personnellement. Mais s’immiscer dans l’intimité d’une bourgade où tout le monde se connaît n’est pas évident : « On ne débarque pas impunément dans la sphère des autres. On ne joue jamais sur le terrain des autochtones sans en payer le prix fort à un moment ou à un autre. »
Très belle intrigue, originale, bien construite. Une belle écriture qui nous plonge dans les problèmes ruraux où écologie et économie se disputent, avec au centre une histoire sentimentale. Bien vu l’artiste, en tous cas moi, j’ai été scotché dès le début ! Un très bon moment de lecture !
Serge, écrivain, est invité dans une petite ville de 2000 habitants entre Nièvre et Morvan pour être un « écrivain national » au service de la communauté et pour la promouvoir. Dès son arrivée , il tombe sur un fait divers dans la presse locale qui relate la disparition d’un riche maraîcher et l’arrestation d’un couple de néoruraux (marginaux). La photo de la fille, Dora, l’interpelle comme si « elle le convoquait » personnellement. Mais s’immiscer dans l’intimité d’une bourgade où tout le monde se connaît n’est pas évident : « On ne débarque pas impunément dans la sphère des autres. On ne joue jamais sur le terrain des autochtones sans en payer le prix fort à un moment ou à un autre. »
Très belle intrigue, originale, bien construite. Une belle écriture qui nous plonge dans les problèmes ruraux où écologie et économie se disputent, avec au centre une histoire sentimentale. Bien vu l’artiste, en tous cas moi, j’ai été scotché dès le début ! Un très bon moment de lecture !
vendredi 7 novembre 2014
Petit traité des privilèges de l'homme mûr, F.Jensen, Gaïa
La nuit, Flemming Jensen a faim. Alors, il se lève pour manger... et en profite pour écrire de petites chroniques qu'ici, il partage avec nous. Pour notre plus grand bonheur. C'est drôle, incisif. Ca se lit vite et bien.
Linda, Bäckström T1, G.W.L.Persson, Rivages
La manchette dit : Déjà un million d'exemplaires vendus en Suède ! Je serai donc la 1000001e personne à lire ce livre. Et après, on arrête ? De l'humour à la grosse louche (en italique au cas où on n'aurait pas compris), une intrigue molle, beaucoup trop de personnages, une fin (car je suis allée jusqu'au bout !)... ben, je ne sais même pas comment la qualifier.
Diables au paradis, F.Di Mare, Liana Lévi
« Certains tableaux ne se regardent que de loin parce qu’on n’en apprécie la beauté qu’à une certaine distance. (…) Naples était comme ça : merveilleuse vue de loin ; défaite, insaisissable et indécente vue de près : le paradis gardé par des diables ! » C’est un roman à la sauce napolitaine couleur sanguine avec corruptions, extorsions, rétorsions, braquages, tueurs à gages, dealers, rackets, « cotisations » forcées, camorristes et système mafieux… Diables au paradis, c’est tout ça truffé de citations, d’expressions, de recettes et de proverbes napolitains. A travers les destins des uns et des autres, c’est une approche sociologique de la ville de Naples. Passionnant !
Le bourreau de Gaudi, A.Sainz de la Maza, Actes Sud
Barcelone. Le corps d’un conseiller municipal est retrouvé suspendu et incendié au balcon de la Casa Mila (La Pedrera) de Gaudi. Plus tard, ce sera le président du cercle Gaudi qui subira le même sort. Vengeance ? L’inspecteur Milo Malart et la sous-inspectrice Rebeca Mercader vont tenter de résoudre l’affaire et empêcher d’autres meurtres. Un polar /thriller catalan implacable dans un décor barcelonais imprégné de Gaudi. J’ai bien dit « implacable » et … kafkaïen !
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