Les avis d'une libraire-lectrice
J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.
mercredi 23 février 2011
Les imperfectionnistes, T.Rachman, Grasset
Roman (et non recueil de nouvelles) composé des vies de différents personnages, tous reliés entre eux par l'existence d'un journal installé à Rome. Personnages tous plus ou moins nuls, dont les histoires nous font parfois rire, parfois pleurer.
Roman très bien construit et informé sur le monde des médias.
Drôle et pas. Réussi.
Tijuana Straits, K.Nunn, Sonatine
Roman policier, politique, écologique, à ce point terrible et violent que l'on aimerait que l'auteur ait exagéré par rapport à la réalité. Mais, malheureusement, la réalité doit être encore pire...
Prenant de bout en bout !
Avis de Léo : Tijuana, c'est cette frontière américano-mexicaine, au sud de la Californie : vallée qui charrie toutes les substances toxiques des usines frontalières, les clandestins et les passeurs de drogue. Trois personnages principaux : Samuel Fahey, dit Sam la Mouette, ex-surfeur, ex-dealer-toxicomane, ex-taulard et solitaire qui entretient tant bien que mal sa ferme vermicole; Magdalena, la Madonne, jeune mexicaine qui aide les femmes perdues et qui poursuit les boss américains pollueurs des eaux et des vies mexicaines de la vallée en abandonnant leurs usines; Armando Santoya, un chicano-petit truand, qui poursuit Magdalena pour la tuer. La vie de Sam le reclus va être bouleversée par sa rencontre avec Magdalena en perdition dans les marais : doit-il la sauver s'il veut rester en paix ?
Si le rythme du début semble quelque peu nonchalant, on est pris par le style lyrique et puis par l'action qui se mue progressivement vers une cavalcade finale qui vous empêche de quitter le livre. Très belle écriture (traduction) scandée tantôt par le désespoir, tantôt par une énergie vitale... et l'on surfe sur ce roman comme Sam sur les vagues mythiques de la fureur du Mystic Peak. C'est beau, c'est grand, c'est puissant.
La vie très privée de Mr Sim, J.Coe, Gallimard
« Alors, il y a du neuf pour mon épitaphe : Ci-gît Maxwel Sim, quantité la plus négligeable qui ait vu le jour. » (Dixit Sam, p.378) C'est ainsi que se voit Max. Sa femme, Caroline, dont il est séparé, dit de lui : « Comment avoir de l'affection pour un homme qui ne s'aime pas lui-même ! » (p.27)
Et voilà la vie de Max, 48 ans, loser désabusé et dépressif, qui tente de survivre malgré son mal-aise, son mal-être, son mal-vivre et qui enchaîne gaffe sur gaffe dans ses relations avec les autres.
Le récit est néanmoins loin d'être noir, tout teinté d'humour à la britannique. On se surprend souvent à sourire (notamment quand le père de Max emporte en voyage la télécommande à la place de son Gsm). Mais à travers la vie très privée de Max, il y a également des regards et des réflexions acerbes sur notre société consumériste. Malgré ses maladresses, Max est un personnage attachant et attendrissant. Le style est très agréable. On a parfois l'impression de partir à gauche et à droite, du passé au présent et vice-versa... mais la toile se construit progressivement avec une « chute » tout à fait inattendue. Ce fut un très bon moment de lecture.
Chroniques de l'université invisible, M.Fierpied, Médium
Mélusine Dragon (sic) est une « penseuse » : elle sait lire dans les pensées des autres. Son sale prof de français le découvre et elle est envoyée dans l'île de l'université invisible pour parfaire son don. Framboise est une « voleuse », elle a un don de télékinésie. Sauvée par des vampires, elle aussi est emmenée sur l'île. Décembre, qui se nomme en fait Tristan, espèce d'Oliver Twist moderne, est également télépathe et voleur pour le gang de Garibaldi, et encore un de plus sur l'île. Mais c'est sans compter sur Dante et Moustafa, deux sympathiques vampires qui brisent leur pacte avec les membres de l'université invisible.
Ces chroniques sont un véritable petit chef d’œuvre qui marie de façon subtile : fantastique, fantasy et SF dans une intrigue superbement construite et dans une écriture particulièrement léchée, avec des personnages (adultes et ados) très bien typés. 450 pages en petits caractères mais on ne s'ennuie jamais. J'ai beaucoup aimé même si c'est destiné a priori à des ados ! C'est clean, c'est cool et c'est original !
samedi 12 février 2011
Le jeu du pendu, A.Kiner, Liana Lévi
Les larmes de l'assassin, T.Murat, Futuropolis
jeudi 10 février 2011
La mort à marée basse, P.Aspe, Albin Michel
Pieter Aspe, le Simenon flamand, nous revient avec son inspecteur fétiche, Pieter Van In, et son adjoint Guido Versavel pour une 7ème enquête traduite du néerlandais.
Miriam, fille de Dobbelaere, huissier de justice de la ville de Bruges, dit avoir été violée, puis peu après étranglée par son père. Une tête dépasse du sable à marée basse sur une plage entre Zeebrugge et Blankenberge, le corps ensablé.
Quels sont les liens qui pourraient unir un huissier de justice, un avocat véreux, un membre de la commission des mises en libération conditionnelle et un entrepreneur en import-export de contrefaçons asiatiques ? Ce sera à Van In et à Versavel de les découvrir. Collution, corruption, réseau ? Inutile de dire que je suis un fan des enquêtes de l'irrévérencieux commissaire Van In !
Genesis alpha, R.Michaels, Milan J
En général, je n’aime pas trop les livres qui portent sur la psychologie et si, en plus, ils sont imposés par l’école, il y a vraiment peu de chance qu’ils me plaisent. Pourtant, Genesis Alpha m’a plu. Ce livre est passionnant et j’avoue que, dès que j’ai commencé, je n’ai pas pu m’arrêter avant la fin. En lisant la 4ème de couverture, on s’attend à un livre sur un jeu vidéo mais l’histoire est bien plus profonde que cela. Pendant tout le livre, il y a ce petit mystère qu’on ne sait découvrir, tout en sachant qu’il est là.
People or not people, L.Weisberger, Pocket
Sauve-moi, G.Musso, Pocket
Sauve-moi est vraiment un bon livre. J’ai aimé du début à la fin même si la fin est plutôt évasive et que je l'ai trouvée un peu bâclée. A certains passages, on ne peut plus attendre et on doit absolument continuer à lire. L’amour entre Sam et Juliette est vraiment très présent durant tout le livre. Je conseille ce livre à les personnes aimant le romantisme.
Slam, N.Hornby, 10/18
Les fourbes du Lac Taï, Xiaolong Qiu, Liana Lévi
L'inspecteur principal Chen de Shanghai se voit offrir une semaine de vacances dans une luxueuse résidence au bord du lac Tai par Zhao, ancien secrétaire du Parti. A cause du déversement de déchets toxiques de l'Usine n°1, les eaux du lac sont envahies par les algues. Chen rencontre par hasard Shanshan, une jeune ingénieure écologiste, employée à l'usine dont le directeur est retrouvé assassiné. Chen va alors mener une enquête parallèle : Zhao ne lui a-t-il pas demandé un rapport social ?
C'est pour moi un réel plaisir renouvelé de lire les romans de Qiu Xiaolong : une enquête à la Sherlock Holmes teintée de poésie et une découverte de la culture et des coutumes chinoises (logement, nourriture, habitudes, relations, politique du Parti...) Lire absolument les romans précédents !
mercredi 9 février 2011
Guerre sale, D.Sylvain, V.Hamy
Publiée dans la même collection que Fred Vargas, Dominique Sylvain a créé un univers bien à elle, avec des personnages tout aussi séduisants et envoûtants que le sont Adamsberg et son équipe.
Dans Guerre sale, on retrouve Lola Jost et Ingrid Diesel pour une enquête dans le milieu du trafic d'armes. Un roman noir passionnant qui m'a tenue en haleine du début à la fin.
samedi 5 février 2011
L'écrivain de la famille, G.Delacourt, Lattès
A Edouard, 7 ans, ses parents ont juré qu'il serait écrivain. Pendant une longue partie de sa vie, il a tenté de le devenir, en ratant l'entièreté de celle-ci.
Puis, il a rencontré la fille assise sur la voiture et a fait de Grégoire Delacourt un nouveau et excellent romancier.
L'histoire belle, émouvante, touchante d'une famille - ordinaire ? -.
jeudi 3 février 2011
Marie et les choses de la vie, T.Mortier et K.Vermeire, Le Sorbier
MeMo
mercredi 2 février 2011
Prosper et le joyeux anniversaire, G.Cosneau, Actes Sud J
Dans la lignée de Jean-Michel le caribou des bois, ce livre-circuit demande à l'enfant de retrouver des choses ou des gens dans chaque double page.
Mais, pas seulement : la lecture de cet album terminée, Hippolyte s'est amusé avec son pouce symbolisant Prosper à faire d'autres choses que celles demandées. Pour lui, du pur plaisir !
Et pour nous, quel bonheur de le voir absorbé ainsi !
Un peu perdu, C.Haughton, T.Magnier
Des lustres (ou presque) que je n'avais pas chroniqué de livres pour enfants. Ce n'était pas faute d'en lire, mais d'en lire des bons.
En revoici ! Un petit hibou est tombé du nid. Un écureuil va l'aider à retrouver sa maman. A priori classique, cet album est très drôle et la fin permet un livre sans fin.
Vraiment réussi !
Le livre sans nom, Sonatine
C'est une espèce de « western-manga » complètement déjanté, débridé, glauque et gore à mort dans lequel « l'auteur anonyme » se laisse aller à tous ses délires. On passe ainsi de moines de la secte d'Hubal envoyés à la recherche de « l’œil de la lune », pierre qui rend invincible, aux cow-boys-truands qui dégainent plus vite que leur ombre et qui laissent partout des mares de sang et de la cervelle sur les murs en passant par un boxeur de cirque, des vampires, une diseuse de bonne aventure, un maître des ténèbres, des yeux énucléés et des langues coupées... (Zut, l'auteur a oublié les extraterrestres et les zombies !) Si la couverture est noire, l'histoire est rouge-sang.
« Jessica était spéciale. Ce n'était pas une femme comme les autres. Sanchez avait vu pas mal de trucs vraiment bizarres derrière le comptoir du Tapioca, mais jamais il n'avait vu personne survivre à trente-six balles, à l'exception peut-être de Mel Gibson dans l'Arme fatale 2. » (p.64)
Un regret : j'aurais dû cocher le nombre de fois que le mot « p..... » revient dans le texte ! C'est dire le style recherché de l'auteur. Pour les amateurs des films de Tarantino, paraît-il !
Si j'ai aimé ? No comment !
mardi 1 février 2011
La Métaphysique du hors-jeu, L.Sagalovitsch, Actes Sud
Inscription à :
Articles (Atom)