Les avis d'une libraire-lectrice
J'ai la prétention de dire que je lis, en moyenne, 4 romans par semaine. A travers ce blog, vous pourrez vérifier si je n'exagère pas car je vais y mettre tout ce que je lis : romans, albums jeunesse, BD,... Dévoré, apprécié ou vite abandonné, chaque livre fera l'objet d'un petit commentaire.
vendredi 29 novembre 2013
Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ?, Zidrou et Roger, Dargaud
Même si je ne trouve pas nécessairement le dessin approprié au propos, cette BD sur le handicap chez l'adulte est belle, touchante et plus tendre que ne l'est le sujet.
La Lettre à Helga, B.Birgisson, Zulma
Un roman beau sous tous ses aspects : la couverture, le papier, la police de caractères et bien évidemment le texte !!! Une lettre d'amour écrite par un très vieil homme à la femme qu'il a toujours aimée. Un texte poétique, un hymne à la nature, une grande sagesse. Une perle !
vendredi 22 novembre 2013
Mauvais genre, C.Cruchaudet, Delcourt
C'est la Première Guerre Mondiale. Paul part au combat puis se coupe un doigt pour échapper au conflit. On veut l'y renvoyer. Alors, il déserte. Et, pour ne pas être condamné à mort et vivre malgré tout, aidé de son épouse, il se travestit. Un récit cru, érotique, humain, d'une grande beauté.
jeudi 21 novembre 2013
Esprit d'hiver, L.Kasischke, Bourgois
Jour de Noël. Holly, la mère, s'est réveillée tard et manifestement, Tatiana lui en veut pour cela. La journée passe. Eric, le mari, ne rentre pas car il a dû aller aux urgences avec ses parents. Holly et Tatty continuent à se disputer... Les 20 dernières pages expliquent tout de l'histoire. Seules ces 20 dernières pages m'ont plu.
Monastère, E.Halfon, La Table Ronde
Pas de visuel car ce livre ne sort qu'en février 2014... L'auteur part en Israël pour le mariage de sa soeur. Il nous raconte ses impressions sur le pays, ses rapports à la religion, à la famille, à la Shoah. Un texte court, efficace qui nous retourne beaucoup de questions.
mercredi 20 novembre 2013
Bâtir la civilisation du temps libéré, A.Gorz, Les Liens qui Libèrent
Je n'avais jamais lu André Gorz. Il était temps. Alors, quoi de mieux pour débuter que 3 articles précédemment parus dans Le Monde Diplomatique. 3 textes assez faciles, extrêmement justes qui me donnent simplement envie de continuer.
Repenser l'entreprise, P.de Woot, L'Académie en poche
Quelle bonne idée de Repenser l'entreprise ! Surtout, dans la première partie du livre quand on voit quels penseurs l'auteur cite. On se dit qu'on est sur la bonne voie ! Puis, on découvre qu'il prend Danone ou Bill Gates en exemple et là on grince des dents.... Mais, eux sont riches et pas moi.
Le quatrième mur, S.Chalandon, Grasset
Paris 1973, militantisme de gauche. Beyrouth, 1982, en plein conflit libanais. «À l'absurdité de la guerre, nous allions jouer Antigone d'Anouilh écrasés par les ruines, avec une ouvreuse qui prendrait soin de nous, qui accueillerait les spectateurs à la porte, les conduirait à leur place entre les pierres meurtries, les douilles et le verre brisé. » (p. 183). C'était le voeu le plus cher du metteur en scène Samuel Akounis, grec et juif, ancien opposant au régime des colonels. Le casting était terminé : les acteurs seront Druze, Sunnite, Chiite, Chaldéen, catholique arménien, Maronite, phalangiste ; toutes les factions opposées jouant ensemble la tragédie. Un rêve fou que Samuel, hospitalisé, n'allait pas pouvoir réaliser et ce sera alors à Georges, l'ami metteur en scène, militant gauchiste, qui lui promet de monter la pièce.
C'est un récit fort, émouvant, violent, rythmé, d'une écriture fluide en « je », aux personnages entiers dans lequel l'auteur vous crache au visage toutes les atrocités et les horreurs de la guerre mais la guerre n'est pas une scène de théâtre. Rappelez-vous en 1983 le massacre de Sabra et Chatila. Extrêmement prenant et impossible à lâcher : Chalandon mérite vraiment son prix Goncourt des Lycéens.
Coup de coeur !
L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa, R.Puertolas, Le Dilettante
Le Fakir Ajatashatru Lavash (prononcez : J'attache ta charrue, la vache, ou Achète un chat roux ou encore J'ai un tas de shorts à trous) qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage de son village du Rajasthan à Paris pour acheter le dernier modèle de lit à 15000 clous (le moins cher pour des nuits piquantes) de chez Ikéa avec un faux billet de 100 imprimé seulement d'un seul côté. Ni hilarant, ni désopilant mais un récit drolatique, amusant, original, rocambolesque, poétique et romantique qui vous fera sourire tout en vous interpellant sur des sujets plus profonds tels que les conditions des migrants clandestins africains. Une chose est sûre : vous ne parcourrez plus les magasins du roi du prêt à meubler sans rire en vous-mêmes en suivant les flèches jaunes du sol qui vous obligent à passer immanquablement par la cafétéria/restaurant avant de redescendre enfin à la section vente/libre-service. Alors, bonne lecture amusante et distrayante. (Actuellement, les ingénieurs d'Ikea planchent sur un nouveau modèle d'armoire avec WC et kit de survie !)
mercredi 13 novembre 2013
Elève-moi !, M.Tonus, Couleur Livres
Parents et/ou enseignants, entendez ce message d'"élévation" des enfants. Myriam Tonus nous en donne la voie, des pistes et des réflexions.
Le livre du roi, A.Indridason, Métailié
Ou la quête d'un professeur universitaire spécialiste des sagas et manuscrits islandais et d'un jeune étudiant. L'Edda ou Le livre du roi fait partie du patrimoine culturel islandais et il devait y revenir. Indridason lui fait vivre une aventure tumultueuse. N'en déplaise aux fidèles lecteurs d'Indridason dont je fais partie, qui n'ont pas retrouvé les personnages d'Erlandur Sweinsson ou de Sigurdur Oli, je pense que l'auteur s'est fait plaisir en rédigeant ce récit d'une autre facture et d'un autre genre qui touche à sa culture islandaise et bien lui en a pris. Averti par la presse littéraire, je n'ai pas été surpris et j'ai beaucoup apprécié cette intrigue à rebondissements. Si Betty m'avait mystifié, Le livre du roi m'a envoûté.
La divine géométrie, K.Engelmann, Lattès
Fin du XVIIIème, Stockholm, sous le règne de Gustave III de Suède, au temps des révolutions. « La divine géométrie » est un « éventail » - le mot est choisi à dessein - de cartomancie et de lames d'un tarot rare basé sur l'octogone et l'octave, de petits complots, de manoeuvres subtiles, de secrets d'alcôve, de manigances, d'intrigues amoureuses, de mystères, de conspirations politiques. Ce premier roman sans prétention de Engelmann est très prometteur : léger, leste, plaisant, frivole, pétillant, malicieux ; et sa magie agit très vite sur le lecteur. Un très bon moment de lecture.
Des illusions, M.Montelius, Lattès
Où journalisme d'investigation et sûreté de l'Etat ne font pas toujours bon ménage ! Stockholm 1990. Un homme fait une chute mortelle du haut d'une falaise. Il a sur lui un passeport albanais. La police conclut à un suicide ou à un accident compte tenu que l'homme n'est pas connu des autorités albanaises. Mais, l'opiniâtreté du journaliste Tobias Meijtens, quelque peu désabusé par le métier, va permettre de dévoiler la véritable identité du mystérieux Albanais qui n'est autre qu'un sujet suédois disparu depuis 25 ans et considéré comme un espion à la solde de l?URSS par la Sûreté et le contrespionnage suédois. C'est une plongée dans le contexte politique suédois des années 60 et 70 et la naissance des groupuscules gauchistes et communistes. « Des illusions » est une enquête intelligente, un travail minutieux et patient de Tobias aidé de Natalie Petrini, consistant à interroger systématiquement les anciens témoins et protagonistes de l'époque et à recouper les différentes sources. Intelligent et bien construit ce « roman de la trahison » est un « polar » très agréable à lire.
mercredi 6 novembre 2013
Les mutations de la lecture, O.Bessard-Banquy, PUB
Celles et ceux qui me fréquentent (de près ou de loin) savent quelles sont mes inquiétudes quant à l'avenir du livre, mais surtout de la lecture. Il était donc inévitable que je lise un jour cet essai.
Cet ouvrage porte sur les pratiques de lecture qui, depuis des années, baissent tant au niveau du volume que du contenu : on lit moins et de moins bonnes choses. Est-ce un drame ou une fatalité ? Pour certains, non. Pour d'autres - dont je fais partie -, oui.
Dans l'esprit pessimiste dont on (et je) me qualifie souvent, je serais curieuse de lire une étude pourtant sur le même sujet dans 10 ans...
Cet ouvrage porte sur les pratiques de lecture qui, depuis des années, baissent tant au niveau du volume que du contenu : on lit moins et de moins bonnes choses. Est-ce un drame ou une fatalité ? Pour certains, non. Pour d'autres - dont je fais partie -, oui.
Dans l'esprit pessimiste dont on (et je) me qualifie souvent, je serais curieuse de lire une étude pourtant sur le même sujet dans 10 ans...
Schproum, J.Y.Cendrey, Actes Sud
Suite à des maux de tête épouvantables, un genou qui flanche et beaucoup de balbutiements des médecins, J.Y.Cendrey s'est rendu compte qu'il est (devenu) électro-sensible. Dans ce livre, il nous offre le début de son roman avorté, ses errements face aux symptômes et à la maladie et sa colère quant à la négligence des pouvoirs publics face à ce fléau. Un livre curieux mais qui se lit facilement.
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