Rappelez-vous le succès mondial du Bûcher des vanités paru en 1987 et adapté 3 ans plus tard par Brian de Palma, ou la descente aux enfers d'un puissant dans l'Amérique raciale des années 80. Avec Bloody Miami, Wolfe nous annonce « Le bûcher des vanités 2010 ».
Miami, melting-pot ethnique où Cubains, Latinos, Anglos (Americanos, Gringos, Blancos, Wasp), Afro-Américains, Nicos (Nicaraguayens), Haïtiens tentent plus ou moins de cohabiter. D'un côté, le populo et de l'autre, les milliardaires, les arrivistes sans scrupules, les oligarques russes. On a droit à un descriptif sans concession d'une Amérique tout en contrastes : une galerie de personnages de milieux sociaux opposés, une espèce de comédie humaine. Il n'y a pas vraiment d'intrigue mais une succession de « tableaux » dans lesquels Nestor Camacho et Magdalena Otero servent en quelque sorte de fil conducteur. Si l'on excepte la ponctuation débridée, les onomatopées crispantes (et une 4ème complètement kitch), le style est coulant, souvent cru, haché, qui génère une forme de suspens. Pas vraiment un chef d?'oeuvre, mais une espèce de « reportage » très intéressant avec des réflexions acerbes sur l'art moderne, les psychiatres, les pornodépendants.
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